AAR – Rimworld : Empereur déchu

Démarré par Kait, Sep 14, 2019, 03:48 pm

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Arkuden

Il y a... TANT A DIRE  stkursuloh  stkfun  stkursulcarbo


Franchement comme dit Nota, scénaristiquement parlant, chapeau. Je m'attendais à de l'epicness, mais de tels retournements, un tel rythme dans la narration je m'y attendais pas pour être honnête.

Le fâcheux événement qui intervient et  bouleverse tout ce qui avait été mit en place (2e fois que ça arrive) est plutôt bien géré, et est marqué par le fait que pour la première fois l'histoire se concentre sur 2 personnages plutôt que d'un seul, dans la forme comme dans le fond on ressent l'unité qui se forme et l'espoir qui renaît, c bo putain  stkostriste

La crédibilité de l'histoire m'impressionne, ça fait réellement chier de perdre des personnages, ça fait réellement plaisir de voir le combat continuer.
Spoiler: MontrerCacher
Et puis, depuis le temps que j'attendais l'intervention de l'Ordre (véritable fusil de Tchékhov)  stkosjoie


Désolé j'aimerais réagir par passage ou sur des moments en particulier mais à chaque fois que je lis j'suis à fond et après j'ai la flemme de tout revoir pour sélectionner mes passages  jvhap

Spoiler: MontrerCacher
Mais mention spéciale tout de même à la scène où Arch' porte son futal, il avait peut-être juste besoin de faire respirer ses gambettes  jvnoel


Bref, le dénouement approche, c'est épique, et j'ai hâte de voir la suite. Je KIFFE ce que je lis p'tain. Merci Kaitounet !

Spoiler: MontrerCacher
Archibald Président !

Kait

stkosjoie

Content que ça ait plu. J'étais pas trop convaincu par le climax de fin pour être honnête.  jvhap
Je vais vraiment essayer de sortir la conclusion avant la fin du mois pour pas trop laisser retomber le truc.  jvoui

Sinon pour répondre à Nota :

CiterFranchement... Chapeau pour le tour scénaristique.

Merci mais c'est le jeu qui a décidé à ma place à vrai dire.  jvhap

Citert'as encore eu de quoi tenir la partie sans te faire ouvrir le cul ? J'veux dire tu survis encore ?

Tu verras.  jvhap

Spoiler: MontrerCacher

CiterEuh, dans un point plus gameplay... Earth était vraiment en jeu une agent infiltrée ou c'est juste toi qui l'a mis pour le rule of dram

Nope c'était 100% du RP. Il y a bien un mod Vanilla Event Extended qui rajoute des agents infiltré mais c'est tout pourri. C'est juste un mec normal qui rejoint ta colonie pour qui devient hostile à un moment complètement random. En général il se fait tuer assez vite. jvhap

Zeropolsnotdead

Wow ya de la quantité  jvnoel
Je me le garde de coté afin de pouvoir le lire d'une traite car je préfère.   jvoui

Zeropolsnotdead

Spoiler: MontrerCacher
J'ai pas pensé à faire des screen, mais en l'espace d'une semaine je suis tombé sur des personnages nommés Patels dans 3 jeux differents ! ( je me rappelle pas lesquels, si j'en crois mon historique steam ca doit etre parmis No man's sky, Project zomboid, Mount & blade warband, Crusader king 2 ou bien encore Darkest Dungeon. Ca peut aussi être dans C:dda puisque qu'il n'apparait pas dans ma biblio steam mais que j'y ai joué recemment.
Comment avez vous choisit ce nom lors du premier AAR ou il apparait ?


CiterGrumpf le buffalo
jvrire Avec tant d'inceste tu as eu du bol de ne pas te retrouver avec des brahmines à trois têtes  jvfou


Citer- Vous m'avez fait mandé, Capitaine ?
- Arrête ça tout de suite, s'il te plait.
Je suis le seul à avoir lu "vous m'avez fait bander capitaine" ?

CiterBon sang. Un vaisseau. Un vaisseau spatial. Ce serait...
Incroyable.
jvhap  Approved


Citerl'attaque de la muerte
Wow :s

CiterJe ne sais pas trop ce qui va se passer là-bas. Je ne sais qu'une chose. Earth ne pourra pas rentrer à la base.
[..]Je suis presque sûr que Earth a agi comme agent double auprès du Nota depuis le début.
RAH TRAHISON, je la sentais pas cette femme.

CiterArch's solution
Oh... je m'y attendais pas  jv:-(

CiterJe ne savais pas qu'il avait une femme. Apparemment lui non plus.
stkperfectkogan

CiterSharr
Ah ouai, le gars il est super soldat depuis l'enfance



CiterPas de commentaire sur Arch' qui tient son pantalon s'il vous plait.
Et pou... non rien  jvhap


Citer"... Je me suis coupé en me rasant."
Dit il avec une barbe qui le l'a jamais quitté si mes souvenirs sont bons  jvsiffle


Citer- Je suis le Baron Archibald Huden. Dernier représentant de l'Ordre de la Justice Trépidante, et je vote en son nom."
jvfete  Très théâtral. ( Et le nom est hilarant )

Citer"Il a bien failli m'avoir lorsque je lui ai volé ce fusil dont il était si fier et que je me suis enfui avec un des pods qu'il réservait pour l'assaut. Mais on dirait que même le Nota peut rater son tir..."

Ca s'est vraiment passé ingame ? Récuperé le meme fusil legendaire ?? ( dailleurs je me rappelais pas qu'il etait legendaire auparavant )

CiterLe prochain devrait arriver beaucoup plus vite que celui là et être bien plus court. Ce sera le dernier de cet AAR.
jvsnif C'est aussi cool quand c'est long, car on a plus le temps de s'immerger jvoui

En tout cas,  stkperfectmo




Kait

"J'espère que tout le monde est prêt. On s'apprête à vivre le moment le plus important de notre vie.
- Beaucoup de personnes vont mourir ce soir, poursuit Arch'. Notre rôle est de faire en sorte qu'ils soient surtout du côté d'en face."



Je continue :
"Nos alliés seront ici d'ici très peu de temps. Nous devons être prêts quand ils seront là. D'après le rapport d'Arch' et Sharr il y aura au moins trois groupes différents de Scies Rouges. Ils ont apporté des lance-roquettes et des mortiers. Ma théorie est qu'ils attaqueront des deux côtés à la fois tandis que le troisième groupe appuiera l'assaut avec son artillerie.
Voilà comment on va s'organiser nous. Sharr et Hammer, vous tiendrez la première ligne, au niveau du tunnel. Arch', Timur, Lion et moi-même nous tiendrons légèrement en retrait, prêt à couvrir votre retraite au besoin. Nadine et Porcupine, vous vous occuperez de nos mortiers. Votre objectif principal sera de détruire les leurs avant qu'ils n'entament nos défenses. Une fois cela fait, tirez dans le tas. Vous m'avez bien compris ?
- Oui Capitaine ! répond mon équipage en cœur.
- Et moi ? s'enquiert David. Vous ne m'avez pas donné d'instructions.
- C'est parce que je gardais le rôle le plus important pour la fin. David, toi tu vas rester à l'intérieur. Tu auras la charge des communications tout au long de la bataille, en particulier avec nos alliées. De plus j'ai installé mon vieux PDA en haut de la montagne, qui agira comme caméra et transmettra en temps réel les images de l'autre côté à ton terminal. Tu seras nos yeux et nos oreilles. Tu t'en sens capable ?"
Il soupire et hausse les épaules. "S'il le faut.
- Bien. Rappelez-vous, on n'a pas le droit à l'erreur. Ni à la l'abandon. L'ennemi qui arrive est là pour nous exterminer. Ce sera la victoire ou la mort. C'est pourquoi..."

Je place devant eux une caisse de petits flacons verts.

"J'ai ouvert les réserves du Capitaine Kaytensson. Voici tous nos stocks de Go-Juice. Je veux que chacun des combattants en prenne. Vous ne sentirez presque plus les coups avec ça dans le sang."



Chacun avale sa dose d'une seule traite, non sans pour certain une légère hésitation.

"Tout le monde est prêt ? Bien, alors chacun à son poste."



Tout le monde se met en position.
J'arme mon fusil.

Le soleil se lève au loin. Caché derrière la montagne. D'ici-bas, on ne distingue encore que sa faible lueur qui se dessine derrière les rochers et se réfléchit sur le lac.
Des cors de guerres résonnent.





Je pousse un soupir.
Le moment est venu.

Kait






J'allume ma radio.

"David, tu me reçois ?
- Parfaitement, Capitaine Cody.
- C'est le moment. Envoie le signal à madame Ponce.
- Tout de suite, Capitaine."



"J'comprends pas, Cody, fait Arch'. Où ils sont ? Les Scies Rouges sont déjà sur nous, comment ils vont nous rejoindre ?"

Je souris.

"Lève les yeux, Arch'.
- ... Oh. Je sais pas pourquoi mais ça me fait chaud au cœur.
- Moi aussi. On est plus seul, désormais."



Les lueurs des capsules d'atterrissage constellent le ciel encore sombre. La terre tremble lorsque leur rétro-fusées s'activent au dernier moment, et qu'après un bref instant de flottement dans les airs,  elles retombent lourdement sur le sol. Les portes s'ouvrent en sifflant, et en sort tout une escouade de soldats de Bindinithda.



"Ça fait beaucoup de budget qui est parti dans cette entrée fracassante, commente Arch'.
- Ouais, ils auraient pu juste venir à pied deux jours plus tôt," renchérit Timur.

Je secoue la tête et m'approche de la grande femme en imperméable jaune. Miriam Ponce en personne est venue.

"Pile à l'heure, je souris.
- Je n'aurais pas voulu rater le début."

Je regarde derrière elle, puis tente de dissimuler ma déception.

"Vous n'êtes que ça ? je demande, vaguement inquiet.
- Faites-moi confiance. Le reste arrivera en temps et en heure." Elle regarde à son tour derrière moi. "Où sont les Chomar et Herinum ?
- Ils ne sont pas encore arrivés."

Elle ne tente même pas de dissimuler sa déception. Son regard s'assombrit. Elle arme son fusil à pompe et se tourne vers les lignes de défenses.

"On ferait bien de s'y mettre."
Je la rattrape. "Vous ne pensez pas qu'ils viendront ?
- ... Tout ce que je sais, c'est que les Scies Rouges sont là, et eux non. De toute façon les capsules sont à usage unique."

Ses hommes se préparent au combat, ajustent leurs armures et enlèvent les sécurités de leurs armes. Le bruit des cors de guerre se fait de plus en plus fort. Je reçois une transmission.

"Capitaine, ici David. Bataillon de Scie Rouges juste dans la vallée, ils foncent sur nous.
- Bien je...
- Bien," me coupe Ponce. Elle se tourne vers l'un de ses officiers. "Envoyez le signal !"



"Oh. Des soldats embusqués viennent de couper la route aux Scies Rouges, Capitaine. Les hostilités commencent."

Des coups de feu commencent à retentir de l'autre côté de la montagne. Bien joué Ponce.

"Bindinithda, avec moi !" clame-t-elle. Elle se tourne vers moi. "On s'occupe de l'entrée Nord, vous, gardez le tunnel."

Je hoche la tête.
On a une tâche. Simple. Ça va aller.

Tandis que je garde les yeux rivés sur la galerie, David me transmet tout ce qui se passe sur le champ de bataille.



L'arrière-garde des Scies Rouges se fait accrocher sévèrement par l'embuscade de Ponce.



Une explosion retentit. Le tunnel crache un nuage de poussière. Quelques éclaireurs en ressortent en toussant et se font aussitôt abattre par les tourelles automatiques.

Cela décourage les autres de s'embourber dans l'eau, qui préfèrent alors tenter de forcer l'entrée Nord.



Sans beaucoup plus de chance.



Ils essayent quand bien même de passer en force et se heurte à Ponce et ses hommes qui gardent les portes. Un combat au corps à corps débute, mais je ne peux pas le suivre. Nous sommes occupés à tenir la rivière pour éliminer les quelques pirates qui se croient capables de contourner les défenses pour prendre les Bindinithda à revers.



Le tonnerre frappe le sol à quelques dizaines de mètres de là. La pluie tombe en trombe sur nous. On ne remarque même pas que le soleil s'est levé.



Soudain les communications s'excitent.

"David, il se passe quoi ?!
- Je crois que Ponce est tombée, Capitaine. J'arrive pas à savoir si elle est vivante ou pas.
- Bon sang, je-"

Je me jette au sol lorsqu'une série de trois obus s'abats sur notre position. Je me rehisse comme je peux sur la barricade.

"Tout le monde va bien ?
- Ça a rien touché ce coup-là Capitaine ! clame Lion. Mais ils sont clairement en train d'ajuster leurs tirs. Il faudra pas longtemps avant que leur pilonnage ne nous atteigne !
- Faut faire quelque chose rapidement ! me crie Arch'.
- Porcupine, Nadine, vous en êtes où ?"

Visiblement nul part. Malgré le système de caméra qui nous permet de connaître précisément la position de nos ennemis, elles peinent à toucher leurs cibles. Bon sang, il nous faut quelque chose, et vite.



"Ok, tant que les Bindinithda tiennent, on va tenter une sortie par l'autre côté ! Arch', Sharr et Timur, ven...
- Capitaine ! On a du nouveau !
- Quoi donc ?
- Je détecte un nouveau groupe d'individus qui arrive par le Sud-Est ! Ils fondent vers la position des mortiers !"



"Les Chomar sont venus ! s'écrie Arch'.
- Ça m'étonnait. Yuu Ito est une femme de parole.
- Faut qu'on en profite pour contre-attaquer !" lâche Lion.

Et c'est ce que l'on fait.



Les Bindinithda ont réussi à repousser les Scies Rouges à nos portes. Mais un autre groupe est encore en train de se battre dans la vallée. Il faut presser notre avantage et les prendre en tenaille.

Lorsque nous passons les murs, je m'arrête sur le corps inerte de Ponce. Elle est étalée sur le sol, une expression de terreur sur le visage. Il n'y a plus rien à faire pour elle. Mon cœur se serre légèrement. Pas le temps, nous poursuivons.



Quelques soldats de l'embuscade de Ponce tiennent encore bon. Je salue leur courage.




Cela nous laisse le temps de débarquer dans le dos de nos ennemis et de les canarder avant qu'ils ne puissent réagir.



"Capitaine, les Chomar sont en train de se faire tailler en pièce de l'autre côté.
- On fait au plus vite !"



Pris entre deux feux, les Scies Rouges restants ne tiennent pas longtemps. On a pas une seconde à perdre, on doit mener la sortie jusqu'au bout.



"Capitaine, les Chomar se replient !"

Bon sang ! On va se retrouver en infériorité numérique, à découvert, sans effet de surprise. Pas le choix, il faut annuler l'attaque.

"Retraite ! je m'écrie. On rentre à la base !"

Spoiler: MontrerCacher

Moment de silence pour ce brave garde qui s'est retrouvé dans une fâcheuse position.





Nous courons nous remettre en position sur la barricade, le dernier groupe de Scies Rouges à nos trousses. La pluie a ramolli le sol, on patauge dans la boue.



Je me mets à couvert derrière un sac de sable et dépressurise mon fusil.

"Tout le monde est vivant ?!
- Pour l'instant Cap'taine, fait Timur. C'est un miracle.
- On peut le faire ! grogne Arch'. On a encore nos tourelles !"

J'écarquille les yeux un bref instant.

"Arch', tu saignes de partout !
- Ça peut aller. Ça ira." Il se tourne vers l'entrée de la base. "Porcupine, Nadine, vous en êtes où ?
- On est à sec ! répond Porcupine.
- Allez à l'intérieur ! j'ordonne. Préparez l'hôpital."

Je place mon œil dans la lunette de visée. Un premier Scie Rouge débarque par la porte. Je rate mon coup. Il y a les éoliennes sur le chemin. Quelle idée de conception malencontreuse.



La fusillade s'engage. Et traîne en longueur. Nous n'arrivons pas à franchement prendre le dessus.
J'essaye d'aligner le type en armure lourde dans l'angle mais la pluie gêne mon viseur, et l'autre tire particulièrement bien. Une balle ricoche contre mon casque. Je tombe à la renverse et m'étale dans la boue. Je me relève et me cale contre les sacs de sable pour recharger mon fusil. Le bruit des détonations et de la pluie rend toute communication directe impossible, je prends ma radio pour contacter Lion, à peine une quinzaine de mètres plus loin.

"Comment ça se passe de votre côté ?
- Pas très bien, Capitaine ! Sharr et Hammer commencent à être sévèrement blessés même s'ils ne s'en rendent pas compte à cause du Go-Juice. J'ai pas l'impression qu'on prenne l'avantage.
- Je suis à court d'idées ! Tenez bon, on finira par les avoir !"

Je me tourne vers Timur, juste à côté. Il se relève pour envoyer une rafale.

"Timur, comment ça se présente ?"

En guise de réponse, une balle l'atteint en pleine poitrine. Il tombe à son tour devant moi et se tord de douleurs.

"Timur ?!
- Ça... Ça va, gémit-il. ...Je crois. Argh !
- Timur, ça n'impressionne personne, soupire Arch'. T'es sous Go-Juice rappelle toi, tu ressens rien.
- En tout cas ce tireur est vachement doué !" commente-t-il.

Arch' lève la tête rapidement. La redescend. Semble bloquer une seconde. La relève. La redescend.

"Eh mais...
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Je crois que... C'est le Nota."

Je n'en crois pas mes oreilles. Il serait juste là, à notre portée ? ... Ce serait cohérent, la rumeur disait qu'il mènerait l'assaut lui-même.
J'ose un regard rapide. Ça correspondrait. Le tireur que je vois au loin a le crâne rasé, une imposante barbe noire et...
Je rentre ma tête dans mes épaules. Une précision mortelle.

Je lance à Arch' :

"Bon, qu'est-ce qu'on fait ?"

Il ne dit rien. Il regarde dans le vide. Oh non.

"... Arch' ?"

Beaucoup de pensées traversent son esprit. Oh non non non.
Il baisse les yeux sur sa ceinture. Dégaine une épée courte qu'il regarde avec respect.

"Arch' n'y pense même pas....
- Je vais en finir avec cette histoire ici et maintenant.
- Archibald Huden...
- Désolé Cody.
- Non !"



Il se précipite. Je sors de ma couverture pour tenter de le rattraper, seulement pour que ma main se fasse percuter par une balle de sniper. L'armure dévie le coup, mais la surprise de l'impact me fait replonger à l'abri. Arch' court comme un forcené à travers les tirs. Je tente par deux fois de le rejoindre mais des balles percutent le sol juste devant moi à chaque tentative.



"NOTAAAAA !"

Je ne peux que le regarder impuissant courir à une mort certaine... Je... Je... Je ne sais pas quoi faire alors je tente tant bien que mal d'abattre le sniper.



Arch' arrive au contact. Le Nota lâche son fusil au dernier moment pour dégainer son propre sabre et parer la pluie de coup qui s'abat sur lui. Ce n'est pas bon. Il a l'air bien plus fort que lui.
Ma vision est partielle, je n'arrive pas à suivre. Arch' semble avoir l'avantage sur la première passe d'arme, poussé par la haine. Mais rapidement l'équilibre des forces s'inverse. Arch' perd du terrain. Des coups de sabre creusent de vilaines blessures sur son corps.
Malgré tout il continue à se battre. Jusqu'à être acculé contre un rocher, déséquilibré. Le Nota s'apprête à donner le coup fatal. La lame s'abat en direction de son visage.
Avant d'être paré in extremis. Le sabre du Nota s'est enfoncé d'un bon centimètre dans l'épée d'Arch'. Il y a comme un flottement. Les coups de feu se calment pile à ce moment-là. Et j'entends le baron Huden s'écrier :

"Lame fendue..."

Il décoince son arme d'un coup sec, en profite pour dévier celle du Nota qui se retrouve sans défense. Le repousse d'un coup de pied puis saisit sa poignée à deux mains.

"JAMAIS BRISÉE !"

Le tranchant de son épée s'enfonce profondément dans l'épaule gauche du Nota. Arch' tente de préparer un autre coup... Avant de réaliser que son arme est coincée dans l'armure de son adversaire. Ce dernier le remarque aussitôt. Reprend son équilibre.
Je ne vois pas bien la suite. Juste une gerbe de sang.
Arch' s'effondre.

Je pousse un cri. J'oublie tout et accours vers lui. Une balle me fauche le pied, je m'écroule dans la boue. Je vois le Nota essuyer son sabre. Du sang coule abondamment de son épaule. Il hésite. Puis bat en retraite.



Les échanges de tirs s'arrêtent. Les Scies Rouges se retirent en courant. Nous l'avons emporté. Pour aujourd'hui.
Mais je ne m'en occupe pas. Je me relève et cours vers Arch'. Je le retrouve baignant dans son sang. Il s'est fait couper le bras gauche au niveau du coude, là où les plaques de métal sont plus fines. Je réagis aussitôt. J'ai un nécessaire de secours dans l'un des compartiments de mon armure. Je retire les protections du bras et fais un garrot. Puis je le place à peine conscient sur mon épaule et le porte comme je peux jusqu'à l'infirmerie.



Après avoir déposé Arch' je refais un trajet pour transporter Timur qui s'est évanoui (en tout il le fait très bien). L'hôpital est en chaos, une vision qu'il m'a été donné de voir un bon nombre de fois.

"Lion, tu es dans le coin ?
- Ici, Capitaine."

Elle vient juste de se faire recoudre une plaie ouverte par Porcupine à quelque mètre de là.

"Je veux un rapport sur nos défenses.
- Elles ont tenu le choc. Toutes nos tourelles sont encore fonctionnelles. C'est au niveau des munitions qu'on va être juste. On a plus d'obus. Les tourelles à uranium ont fait un travail monumental mais j'ai plus assez de matières premières pour les recharger. La plus au Nord est presque vide.
- Tu penses qu'on a de quoi tenir un autre assaut ?"
Elle soupire. "Il le faudra bien."

J'ose espérer qu'on aura au moins quelques heures de répit.



Par chance, on a encore une prothèse bionique achetée d'avance avec l'argent des flocons. Porcupine l'installe à Arch' pendant qu'il dort.

Je déambule dans la cour. Il pleut encore des cordes. Le sol est jonché de cadavre à moitié enfouis dans la boue.
Et dire que ce n'est même pas fini. Je ne me sens pas très bien. J'ai l'habitude des champs de bataille, mais la guerre sur Phobos étaient plus propres. Nos canons désintégraient les corps au premier impact. C'était mieux.

Je m'approche d'une tourelle automatique et fait glisser ma main sur le châssis. C'est un miracle que personne de chez nous ne soit mort aujourd'hui. Mais le prochain assaut sera terrible.
Madame Ponce est morte, on a perdu notre principal allié. Toujours aucune nouvelle des Herinum. Les Chomar ont probablement fui après la correction que leur a infligé le Nota. On ne pourra donc compter que sur nous-même.

Je reste là un long moment à regarder la pluie tomber. Soudain un son attire mon attention. Un corbeau vient se poser à quelques mètres de moi et croasse bruyamment. Il veut probablement croquer quelques bouts des cadavres. Je me détourne et me dirige vers l'intérieur, je ne veux pas voir ça. C'est alors qu'il se met à crier plus fort, décolle vers moi dans un bruissement d'aile et m'attaque à coup de bec.
Je me protège le visage tant bien que mal avec mes bras.

"Quoi quoi, qu'est qu'il y a ?!"

Je remarque alors qu'il a un petit morceau de parchemin enroulé autour de la patte. J'approche ma main avec prudence. Il se laisse faire. Lorsque je défais le papier, il m'envoie un dernier croassement agacé et s'envole vers le lac.

Je déroule le parchemin. Il est écrit dessus, en caractères Elpisiens soignés :

Nota blessé. Lancera assaut demain au coucher du soleil.
Que les dieux soient avec vous.
Yuu Ito


Voilà la dernière aide que nous recevrons du Consortium. Ainsi soit-il.
Cela nous laisse vingt-quatre heures pour nous préparer du mieux que nous le pouvons.

Je passe par le laboratoire pour rentrer, et tombe nez-à-nez avec Timur, encore dans les vapes.

"Cap'taine, où est David ?
- Je te retourne la question. J'espérais le trouver ici.
- C'est bizarre, il ne serait quand même pas part..."

...

On se regarde.
...
Idiot !

On se précipite dehors. Aucun signe. On fouille toute la base. Rien. Pourtant il n'est pas du genre à passer inaperçu.



Je retrouve Timur dans la cuisine.

"Je... désolé Timur. Il a filé.
- Il... il m'a abandonné ! s'indigne-t-il. Ici ! Je suis revenu pour lui et il est parti sans moi. ... Et sans sa femme ! Bon ça à la limite...
- Je suis navré.
- J'comprends pas Cap'taine. En plein siège ! Il va pas faire trois mètres avant de se faire récupérer par les Scies Rouges ! Il..." Son visage pâlit. "Il est peut-être déjà mort à l'heure actuelle !"
Je prends une voix apaisante. "On n'en sait rien, Timur. Tout ce qu'on sait, c'est qu'on est piégé ici. Si on survit à demain, peut-être aura-t-on une chance de le retrouver."

Il hoche la tête, peu convaincu. Je ne dis rien.
David. Je comprends, mais je reste déçu.
Je secoue la tête.

J'ordonne à Nadine et Hammer de monter la garde. Puis je rejoins les autres dans l'hôpital. J'ai besoin de repos.

[---]



Le jour se lève. On répare ce que l'on peut.
Lion s'est injectée du stimulant pour travailler toutes la nuit. Elle a rafistolé nos armures, et a fabriqué quelques obus. De quoi remplir nos mortiers et remettre quelques mines antipersonnel.



Timur a proposé d'organiser une petite fête.
Boh, après tout pourquoi pas. Il nous reste encore des bières, et ce serait dommage de les laisser aux Scies Rouges.

Ceux qui peuvent encore marcher se rassemble dans la salle commune. L'ambiance est assez morne. Le cœur n'y est pas.



Je discute un peu avec Nadine. Je n'ai pas beaucoup eu l'occasion de lui parler mais ça a l'air d'être une personne tout à fait admirable. Et qui semble sincèrement amoureuse de cet imbécile de David. Je dois d'ailleurs faire une prouesse de diplomatie pour la convaincre que la meilleure façon de l'aider est de rester ici à se battre.
Je remarque Lion et Hammer dans le fond de la pièce. Je suppose qu'ils doivent discuter de Yegor. Ou plutôt non, tout faire pour ne pas en discuter, tout en étant soudés par les souvenirs de lui. J'ai peur. Pas pour moi. J'ai peur que beaucoup des gens dans cette salle ne voient pas le jour se lever à nouveau.

Tout à coup, Porcupine fait irruption et me tire de mes pensées.

"Des étrangers dehors, Capitaine. Vous devriez voir."

Je lui emboîte le pas.



Dans la cour attendent une dizaine de personnes, accompagnées de bêtes d'attelage.

"Vous êtes le Capitaine Cody ? me demande l'un deux.
- C'est moi-même.
- Nous sommes... euh, des marchands itinérants d'Herinum. Qui sommes arrivés par hasard pour... marchander."
J'esquisse un sourire. "Tiens donc, par hasard. Vous n'avez pas vu le siège des Scies Rouges en passant ?
- Des Scies quoi ? Non, ça me dit rien. Rien vu en tout cas.
- Et vos fusils d'assauts sous la couverture du muffalo là, c'est pour quoi faire ?
- Oh ça ? Pas vu non plus. On a embarqué ça par erreur sans doute. ... Mais si vous dites que des Scies Rouges sont sur le point d'attaquer et que par hasard on se trouve là, on va se défendre hein !"

Je souris complètement désormais. Sacrée Rose Hickman.

"Eh bien, installez-vous confortablement alors. D'ici quelques heures, il va y avoir beaucoup de marchandage."

[---]



18h. La nuit approche. Arch' est toujours dans les vapes.
Les blessures qu'il a subi ajoutées à un état de manque de stupéfiant le rend complètement amorphe. Désolé mon ami, j'aimerais te laisser te reposer mais on a besoin de toi ici.




Les vapeurs de flocons pénètrent ses poumons. Sa respiration s'apaise. Il ouvre les yeux.

"Je l'ai eu ? demande-t-il naïvement.
- Presque. Et puis il t'a coupé un bras.
- Oh." Il fait jouer les doigts de sa prothèse. "Ce n'est que partie remise.
- On raconte qu'il est blessé, cela dit. Il ne devrait pas être à l'assaut de ce soir.
- Ah, c'est déjà l'heure ?
- J'en ai bien peur. On est tous déjà prêts. Tu te sens de venir ?
- Ouais... Ouais ! Je prends un petit coup de jus et c'est reparti !"

[---]




Les cors de guerre résonnent à nouveau.
Je fixe ma bière. Je sais, j'étais censé avoir arrêté. Mais j'ai le sentiment que ce sera la dernière de toute façon.
Capitaine, elle est pour vous, celle-là.






Arch' nous rejoint sur la barricade. On a du mal à croire qu'il était cloué au lit il y a une demi-heure de cela.
La pluie s'est remise à tomber dru. Encore une fois. Comme si elle essayait de dire quelque chose.

"Capitaine ? demande Lion. On a comme un souci.
- Je t'écoute.
- Je n'ai fabriqué que des obus incendiaires. Je n'avais plus d'explosifs, que du carburant chimique. Ça ne risque pas de nous être très utile."

La météo. Un ennemi trop souvent négligé.

"On fera sans." Je monte sur la barricade et m'adresse à l'assemblée. "Oye !"

Pf. Mes discours sonnent toujours creux quand j'essaye de trop en faire. Je ne suis pas bon pour galvaniser les troupes. Les Patel n'avaient jamais besoin de ça. Je vais essayer de faire simple.

"Nous avons survécu à hier. Tous ensemble. Contre un ennemi plus nombreux. Il n'y a pas de raison que ça ne se reproduise pas. L'ennemi est au plus faible. Le courage d'Arch' nous a permis de les priver de leur chef le temps d'un assaut. Il ne nous en faudra pas plus. Faisons comme on a toujours fait, et nous gagnerons."

Ça suffira. Pas d'acclamations comme ça aurait été le cas avec le Capitaine. De simples hochements de têtes assurés. Et c'est très bien comme ça.
J'allume le Termite Rouge dans un bourdonnement. Sa lueur bleutée illumine la nuit, et éclaire les gouttes d'eau qui tombent autour d'elle.



Les Scies Rouges sont encore trop timides. Quelques obus s'écrasent autour d'eux. On ne touche rien, mais ça les pousse à avancer.



Ils fondent vers nous, et retentent exactement la même stratégie que la veille. Etrange.
Les marchands d'Herinum se précipitent pour tenir les portes, au même endroit que là où se tenaient madame Ponce et ses hommes. C'est courageux de leur part.



Mais les choses tournent rapidement en leur défaveur. Un premier tir de roquette fragilise les constructions.



Le sol tremble lorsqu'une seconde série de missiles percute de plein fouet le mur d'enceinte. Les débris retombent sur les marchands encore en vie, qui se retrouve sans défense.



Les Scies Rouges s'engouffre dans le trou béant qu'ils ont créé. On ne peut rien faire pour aider les Herinum qui se font tout simplement balayer. Il ne faudra pas plus d'une dizaine de secondes pour qu'ils arrivent sur notre position. C'est le moment.

"Lion, maintenant !"




Lion saute par-dessus la barricade et vient se placer à portée, un lance-roquette sur l'épaule.
Le feu par le feu.




Le souffle de l'explosion emporte quelques pillards. Cela arrête les autres dans leur charge décérébrée, ils battent légèrement en retraite et prennent positions derrières des couverts naturels.



Mais on a l'habitude de combattre ici, et on a l'appui de nos tourelles.
Cette bataille est gagnée d'avance tout compte fait. Le plus dur sera de presser notre avantage jusqu'au Nota après ça.

"Cody ?
- Je sais, Arch'. Dès qu'ils fuient, il faudra impérativement..."
Il pointe son doigt vers le ciel. "Tu n'as pas rappelé de renforts dernièrement, si ?
- Pourquoi tu... Oh. RETRAITE ! RETRAITE TOUT LE MONDE !"



Ils se larguent pile sur notre tête !
Je me disais bien que le Nota n'allait pas appliquer la même stratégie deux fois de suite !




On se replie rapidement sur la seconde barricade, mais on se retrouve séparé de Sharr et Timur



On est très mal placé et sur le point d'être submergé. Arch' sur ma gauche prend de nombreuses balles. On riposte comme on peut.

"Lion, va les prendre à revers depuis la porte de la salle de jeux !"

J'ai honte de l'ordre que je viens de donner mais il a le mérite d'être clair.



Alors que je sors ma tête pour tirer, je me prends une déflagration de pleine face. Je replonge.

"Tout va bien ? s'inquiète Arch'.
- L'armure a absorbé. Mais y'a un type avec un lance-grenade incendiaire."
Il jette un coup d'œil. "Ok, repéré. Entre les deux barricades, derrière un débris. Ensemble ?
- Ensemble. Go !"



D'un seul mouvement nous le mettons en joue et déchargeons une rafale parfaitement synchronisée. Le gars s'effondre aussitôt.



J'entends des tirs de l'autre côté du bâtiment. Lion est en position et troue de balles des Scies Rouges complètement à découvert. C'est la diversion qu'il nous faut pour nous replier à nouveau. Notre position est compromise et un nouveau groupe semble arriver du tunnel.







Heureusement les pièges qu'on y a mis en place et les tourelles automatiques les occupent suffisamment pour nous permettre de nous mettre à l'abris à l'intérieur.

Kait



On se répartit dans le couloir et tenons nos positions. Arch' passe rapidement à l'infirmerie pour panser ses blessures. Cependant les Scies Rouges ne tentent pas de rentrer. Pas encore. Ça se bat toujours dehors. Je reçois une transmission. Oups.

"Je t'écoute Timur.
- Vous nous auriez pas oublié un peu, Cap'taine ?
- Euh. Partez. C'est tout ce que je peux vous dire. On peut pas vous rejoindre, battez en retraite le plus loin possible !
- Oh depuis le temps que j'attendais cet ordre, si vous saviez. Sharr, on se tire de là !"





Les deux autres ayant pris la fuite, les Scies Rouges se reconcentrent sur nous et tentent de prendre pied dans le cœur même de la base. C'est la première fois qu'ils vont aussi loin. 



La fusillade s'engage dans le couloir principal.



Tout s'accélère. Arch' se fait charger par un ennemi et se replie. Hammer est mis au sol. Une boomalope a la bonne idée de traverser le couloir complètement paniquée.



Un tir l'a fait exploser sous nos yeux. Je perds le contrôle.



Je tourne la tête vers l'intérieur de l'hôpital. Arch' est en train de barricader une porte, que des ennemis tentent de forcer de l'autre côté.

"Qu'est-ce qu'il se passe avec Lion ?!
- Elle tient bon grâce au jus mais elle a une grave hémorragie ! explique Porcupine. Il faut que je bande ses blessures rapidement.
- Je peux tenir ! affirme Arch' en faisant pression de tout son poids contre la porte. Tant que tu les empêches de traverser ce couloir ça ira !

Je fais ce que je peux.
Disons que les tirs de mon fusil à plasma réussissent pour le moment à les dissuader de charger dans le tas. Sur ma droite, Nadine décharge barillet sur barillet. Son tir de suppression s'avère efficace au début, mais cela attire l'attention d'un tireur en face qui la touche à l'épaule. Elle tombe par terre. Je réfléchis à tenter de l'amener à l'infirmerie à son tour mais je suis le seul à garder le couloir. Je jure intérieurement et maintiens ma position.

La situation s'éternise. Je n'arrive pas à toucher grand-chose à cause de la fumée liée à l'explosion de la boomalope. Eux non plus. Mais ils risquent de ne pas tarder à réaliser que cela veut dire qu'ils peuvent pousser sans risque. Je vois Porcupine approcher vers moi avec Lion sous l'épaule. La porte que tient Arch' est sur le point de céder.

"C'est bon ?
- Ça ira, grogne Lion.
- Alors on se replie ! Arch', avec nous !"




Nous arrivons à l'entrée de la serre et établissons une nouvelle position défensive. Lion et Porcupine partent se mettre à l'abris dans une salle inoccupée. Pour l'instant, les Scies Rouges semblent s'employer à abattre nos animaux. C'est le chaos là-bas. Des tirs, des cris. Des flammes. Mais cela nous laisse un bref moment de répit. J'en profite pour attraper ma radio.

"Timur, tu me reçois ?
- Merdmerdmerdmerdmerd...
- Vous n'êtes toujours pas hors de danger ?
- On est tombé sur un autre groupe en voulant se casser Cap'taine ! On a dû faire d'mi tour en dérapant, et... oh putain ils sont juste derrière nous !"



"Ouf. On est rentré par votre chambre, Cap'taine... C'est bon je... Oh merde ils sont là ! SHARR ATTENTION !"





Je perds la transmission. De toute façon j'ai plus urgent à régler. Nos ennemis semblent s'être lassés de saccager l'avant de notre bastion, et ont repris intérêt pour nous.



Un type armé d'une massue réussi à se glisser jusqu'à nous en profitant d'un angle mort. Arch' grogne et dégaine son épée. Un bref duel s'engage. J'essaye de trouver un angle mais ils bougent trop.  Arch' se prend un violent coup de gourdin qui enfonce son casque au niveau du cou. Il réplique par une feinte, puis une frappe d'estoc en plein dans le cœur.



L'ennemi gargouille une dernière fois et tombe en arrière.

"Tout va bien Arch' ?
- Ça... ira."

Ça n'ira pas du tout. Sa blessure à la nuque saigne abondamment. Son armure est enfoncée et percée de toute part. Il ne tiendra pas beaucoup plus longtemps.
Nous ne tiendrons pas beaucoup plus longtemps.
Toute une partie de la base est en flamme. On n'a presque plus de combattants valides. D'après Timur des groupes de Scies Rouges sont encore en train d'arriver. On est en train de perdre cette bataille.
Je soupire. Bon. Il est temps de jouer une dernière carte. J'appelle Arch'. Je lui donne une série d'instructions. Il semble confus. Mais devant l'urgence de la situation il ne cherche pas à comprendre. Il hoche la tête et obéit.

Je me retrouve seul à défendre le couloir. Trois combattants équipés d'armes de mêlée arrivent vers moi. Je fais sauter le bras du premier d'un coup de plasma mais il continue à courir. Ils sont complètement fous. Je jette mon fusil par terre et attrape une lance en acier.
Approchez un peu.



J'ai bien choisi ma position. Je combats en espace confiné. Ils ne peuvent pas tous m'attaquer à la fois.
Ma lance se plante dans la gorge de la première. En même temps le coup n'était pas facile à parer avec un bras en moins. Je retire mon arme. Le suivant tente de m'envoyer un coup de taille. Je me baisse pour esquiver et réplique aussitôt. La lame de ma lance décrit un arc de cercle et une gigantesque entaille apparaît sur le torse de mon opposant. Deux autres coups. Il est mort.



Le troisième me pose plus de problèmes. Lorsque j'en viens à bout, j'ai pris de sérieux coups qui ont défoncé mon armure par endroit. Je relève la visière de mon casque pour cracher une gerbe de sang.



Je continue d'ouvrir le feu sur ceux au bout du couloir. J'en tue un. Les autres rappliquent.



Oh oh.



Bon sang ils sont plus nombreux que ce que je pensais. Je me réfugie dans le laboratoire et ferme la porte derrière moi. Elle n'est pas blindée, ils ne tarderont pas à forcer. Mais je suis coincé. Je n'ai plus d'autres endroit où fuir. Et puis à quoi bon de toute façon ?
Je laisse mes yeux parcourir cette salle. Elle a été ce qui nous a rendu puissant. Des kilos de flocons non vendus y sont encore présents. Derrière une paillasse garnie de becs Bunsen et autres verreries parfaitement alignés et nettoyées, des sacs et des sacs remplis à craquer de pièces d'argents. C'est triste de se dire que notre plus grand succès aura été de fonder un empire de la drogue.

J'entends qu'on martèle la porte derrière moi. Je soupire. J'allume ma radio.

"Quelqu'un me reçoit ?" je lance au hasard.

Un silence. Soudain :

"Moi Cap'taine.
- Timur ! Tu t'en es sorti.
- Je me suis planqué dans la salle de communication. Personne n'est passé par là encore. Ils ont eu Sharr, Cap'taine. S'est battu comme un lion mais le Go-Juice a subitement fini de faire effet et il est tombé d'un coup. L'ont embarqué.
- C'était un bon soldat. Je suis rassuré que tu en aies réchappé, Timur. C'était courageux de ta part d'être resté avec nous jusqu'au bout. Je n'aurais pas voulu que tu meurs par ma faute.
- J'ai pas fait exprès Cap'taine.
- Bon. Je risque de les occuper un peu. Profites-en pour filer par la porte de ma chambre. Tire-toi le plus loin possible d'ici.
- Vous... Ce fut un honneur, Capt... Capitaine."

Je m'apprête à poser définitivement cette radio lorsque j'entends :

"Encore en vie."
Je porte le microphone à ma bouche. "Sharr ?"

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"Ils ont bien tenté de m'emmener. Pas question de retourner au centre d'entraînement. Je me suis libéré. J'ai pris du Go-Juice sur un corps, et un fusil d'assaut. De retour au combat."

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Je souris. Certains n'abandonnent jamais. "Bien joué Sharr.
- J'ai abattu un qui voulait prendre l'une de nos femmes puis j'ai reculé loin. Un type a voulu me suivre avec une épée. Je l'ai tapé très fort avec ma crosse. J'y retourne."

Ça me fait chaud au cœur.
Voilà une bataille qui devrait hanter les nuits du Nota pour un bout de temps.

La porte craque enfin derrière moi. Je dépose délicatement mon fusil sur la paillasse, puis soupèse ma lance. Ils semblent hésiter.

"Si vous pensiez faire ça vite, j'ai une mauvaise nouvelle pour vous."



Allez ramenez-vous.



Les coups pleuvent de toute part. Je n'en ai plus rien à faire, je ne les sens même plus. Je frappe presque aveuglément. Je ne sais même plus ce qu'il m'arrive. Je suis comme en transe.






Lorsque je reprends mes esprits, je me dresse à bout de souffle au-dessus d'un tas de cadavre. Je...
La réalité me rattrape. Mon corps est déchiqueté. Notre maison est en flamme. Je ne peux plus lutter. Je m'effondre contre la paillasse.



J'ouvre les yeux et vois mon bon vieux fusil. Je grogne. L'attrape. Pousse la paillasse de toutes mes forces pour me dégager un angle clair. Puis je me laisse tomber contre le mur. S'ils croient que je vais me laisser mourir tranquillement.
J'observe la batterie de mon arme. Il me reste de quoi tirer cinq coups. Le réseau électrique a rendu l'âme. Seules les flammes des hydroponiques et la lumière du Termite Rouge m'éclairent encore.

Je les entends qui arrivent. Je n'ai pas trop de regrets à avoir. J'ai donné le meilleur de moi-même. J'ai fait tout ce que je pouvais, tout en restant en accord avec mes idéaux.



Un premier Scie Rouge déboule dans le champ. J'appuie sur la détente. Le Termite Rouge vomit un rayon d'énergie. Un de moins.
Ça attire l'attention des autres.

Pourtant je regrette quand même. J'avais un rêve. Je voulais venger les Patels. Les libérer. Les gouverner, même. Je me pensais capable de faire mieux que les autres.



Deux tirs de plus et un autre Scie Rouge est pulvérisé. Une série de balles me percute. Je n'ai même plus la force de soulever mon arme pour tirer les deux derniers coups. J'entends le bruit d'un rotor de minigun qui s'active.

Ma revanche contre Kayte n'est qu'une autre aventure à laquelle je dois renoncer. Ce n'est pas si grave. D'autres prendront peut-être le relais.
C'est comme ça. Je reste à jamais

Le dernier Patel.





FIN



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Capitaine...
Ça a donc marché.

Je le vois se moquer des balles qui ricochent sur son armure. Il avance vers les Scies Rouges, sabre au clair. La fumée rend les choses confuses. Je ne vois qu'une série de gerbes de sang accompagnée de cris de terreur. Je l'entends pousser un rire dément.

Je ne sais pas comment, mais je réussis à me mettre debout. Je ramasse mon fusil. Suivre le Capitaine. Où qu'il aille. J'ai si chaud.
Je titube à travers la serre ravagée par les flammes. Les vapeurs de flocons me montent à la tête. Il y a des corps déchiquetés partout. Je tente d'accéder au couloir. Une partie du plafond manque de me tomber dessus. Je fais un pas de côté. Je lâche le Termite Rouge qui disparaît dans la fournaise. Je tousse.

La pièce tourne à toute allure.
Je sombre.




























Je pousse une inspiration déchirée lorsque l'air emplit à nouveau mes poumons. Douleur tête poitrine. Je me redresse pour aussitôt me pencher sur le côté et vomir.
Lorsque je relève les yeux,  je vois qu'Arch' me regarde, complètement stupéfait. Il tient dans sa main l'auto-injecteur qu'on avait trouvé avec Cody quelques temps plutôt. ... Putain ça a marché !

"Cap... capitaine ? Vous étiez vivants ?
- Non, j'crois bien que j'étais bien mort. Mais maintenant ça va mieux.
- Je..." Il est complètement perdu. Il n'en croit pas ses yeux. "Les Scies Rouges nous attaquent, on est en train de se faire laver, je...
- Tout doux, tout doux. Je m'en occupe."

Bon dieu, mais dans quel état ils m'ont rendu mon Huden ? Son armure est en morceaux, il saigne de partout. Au vu des coups de feu qui retentissent à quelques salles de là, je devine que j'ai pas beaucoup de temps. Je saisis Arch' par les épaules et le balance de force dans un caisson de cryogénisation. Il a à peine le temps de réaliser ce qui lui arrive que j'ai déjà appuyé sur le bouton pour lancer la manœuvre. Il se met alors à tambouriner à la vitre.

"Oui oui. T'en as assez fait pour aujourd'hui Huden."

Je regarde autour de moi. Ils m'ont enterré avec mes armes. Comme c'est noble de leur part. Et surtout bien pratique. Je ramasse mon fusil, et mon sabre, que j'inspecte un instant. Je me sens si bien tout à coup. Alors qu'il y a à peine une minute j'étais si mort. C'est fou.
Je n'ai qu'à suivre les détonations pour retrouver Cody. Lorsque j'ouvre la porte du laboratoire, je le vois effondré contre le mur. Une demi-douzaine de cadavres autour de lui. ... Ça a toujours été mon meilleur soldat.
Il semble encore en vie, mais remue à peine. J'entends une gatling se mettre à tourner. Je me précipite.



Je me jette en avant et absorbe in extremis la rafale qui lui était destinée. Pas question qu'on tue mon Cody.



Je me rue alors vers le Scie Rouge le plus proche et le découpe de deux coups nets. Putain ça fait du bien.
Je me tourne alors vers les deux qui restent. Ils semblent terrifiés. Je fais un petit moulinet avec mon sabre et j'avance vers eux à travers les flammes. Ils donnent l'impression d'avoir vu un démon. C'est sûrement le cas.
Je ne peux m'empêcher de lâcher un rire incontrôlé. Je suis revenu des enfers les gars. Pour la deuxième fois. Rien que pour vous.



Je remonte alors le couloir, sabrant tous les Scies Rouges que je croise sur mon passage. La base est dévastée, rongée par le feu. Ils ont saccagé tout ce qu'ils ont pu. Ils ont même tué ce bon vieux Grümpf. Des sauvages.



Lorsque j'arrive enfin dehors, je suis surpris de voir que les hommes du Nota sont encore occupés. Par un type. Tout seul. Wow.




Je n'ai aucune idée de qui est ce type mais il est en train de tenir tête à une dizaine de Scies Rouges. Enfin moins que ça, il vient tout juste d'en dégommer deux. Ce type est un héros. On ne laisse pas mourir les héros. Je vole à son secours.



SURPRISE LES COPAINS !
J'envoie taillade sur taillade. Le sang vole dans tous les sens. J'étais aux enfers, là je suis aux anges.



Oh merde il n'y en a déjà plus. Le calme semble s'installer. Je regarde autour de moi. Ça a été un vrai massacre ici. Parfait.
L'autre type s'approche de moi.

"Vous êtes qui ?
- Toi t'es qui ?
- Vous êtes un sacré tueur de Scies Rouges en tout cas.
- Toi aussi mon gars.
- Ça me suffit."

Que c'est bon d'être de retour.

[---]



"Je ne comprends pas, Capitaine. Comment, comment c'est possible...
- Avec Cody on avait trouvé ce sérum étrange dans une ruine abandonnée depuis un bout de temps. On a cherché longtemps à savoir à quoi ça pouvait servir. On avait fait des tests et on avait une théorie comme quoi ça pourrait être utilisé pour ramener un mort à la vie.
- Que... comment ça marcherait ?
- Des milliers de minuscules petits robots qui répareraient les tissus endommagés et "rebooteraient" le corps. Une technologie d'une civilisation qui nous dépasse. J'ai misé là-dessus et ça a payé."

Arch' n'en revient toujours pas. Une pensée semble lui traverser l'esprit. Il arrête aussitôt de panser les plaies de Cody et prend une expression outrée.

"Et ce connard était au courant depuis tout ce temps ! Il aurait pu vous ramener dès le départ et il ne m'a rien dit ! Il voulait tout le pouvoir pour lui !
- Ne lui en veut pas trop. Les choses sont au mieux tels qu'elles sont.
- Arrêtez un peu, des tas de gens sont morts à cause de lui !
- Au contraire Arch'. Les méchanoïdes voulaient ma peau rappelle toi. Quand elles comprendront que je suis encore en vie elles reviendront assurément à la charge. Nous étions en situation de faiblesse. Il était essentiel que je reste mort le plus longtemps possible. Comme ça les machines nous laissaient tranquille et ralentissaient le Nota."
Il hausse un sourcil. "Vous voulez dire que c'était votre plan à tous les deux depuis le début ?
- Je veux simplement dire que c'est pour le mieux s'il a agi comme ça. Maintenant finit de soigner ses blessures tu veux ?
- ... Oui Capitaine." Il marque une pause. "N'empêche, je comprenais pas pourquoi fallait absolument garder votre tombeau à -10 °C. Je croyais c'était une coutume de chez vous. J'ai l'air con tant ça semble évident maintenant.
- Oui. J'ai eu un peu froid."

[---]



Les choses ne vont pas très bien à vrai dire. On a visiblement gagné une grande bataille. Mais tout le monde est en état de choc ou grièvement blessé. La base est détruite. On a plus d'hôpital. Il y a du sang partout.



Lion a choppé une infection au torse et on a pas de quoi la soigner pour le moment. Je l'emmène dans un caisson de cryogénisation, en face de celui de Drill. Sale affaire aussi. En sortant de la crypte, je passe devant un sarcophage. Sur la face supérieure y est inscrit : Irène Mosser.
Je ressens un pincement au cœur. Arch' m'a raconté ce qu'il s'était passé. Comment elle s'était précipitée pour me venger après que je sois tombé. Pauvre idiote...
Je ressens comme un vide. J'étais plus attaché à cette petite que je ne voulais bien le reconnaître.

Je... N'ai pas le temps pour ça. Je pourrais me permettre de faire mon deuil plus tard. Et celui de tous les autres. Horn. Schmidt. Firewall. C'était des bons gars. On a des choses à faire au plus vite.

[---]

Peu de temps après, Sharr entre dans un état catatonique. On a pas le temps de s'occuper de ça. Il occupera notre troisième et dernier caisson.

[---]

Cody ouvre un œil. Me regarde. Esquisse un sourire.

"Alors c'était pas une hallucination. Ça a bel et bien marché.
- Et oui Cody. On avait raison. Je suis de retour. Encore une fois."
Il laisse reposer sa tête sur l'oreiller et fixe le plafond. "J'ai peur de pas avoir été à la hauteur. J'ai laissé un beau bazar.
- Ne t'en fait pas. Tu as joué ton rôle à la perfection.
- Je ne sais pas. J'étais persuadé de pouvoir le faire, vous savez ? Être vous. Vous remplacer complètement.
- N'est pas le Capitaine qui veut. Que ça te serve de leçon."
Il soupire et ferme les yeux. "Oui... Probablement.
- Mais ne crois pas que tu vas te reposer maintenant. C'est pas encore fini.
- Arf. Qu'est-ce que vous avez prévu ?
- À ton avis. Le Nota. On va se le faire.
- Ah, et comment ?"

Je souris. He he. C'est parfait.

"Ne t'en fais pas. J'ai un plan."

[---]

La console de communication. La seule chose qui a survécu à cette gigantesque bataille. Ça sonne chez les Scies Rouges.

"Capitaine Cody... Je suis étonné que vous soyez toujours en vie.
- Raté ! Devine qui est de retour, connard !
- ... Capitaine Kaytensson ?
- Ouaip c'est fou hein ? Et je vais m'empresser de dire au reste de la planète que le Capitaine Kaytensson se tient debout sur l'énorme tas de cadavre de Scies Rouges que le brave Nota a eu la gentillesse de laisser chez lui.
- Ne croyez même pas que...
- Allez salut !"

Ça devrait suffire.
J'ai l'impression que les nano-robots qui circulent dans mon sang m'ont donné une sorte d'omniscience. Je me sens merveilleusement bien.

[---]



Le début de l'hiver. La matinée est particulièrement fraîche. De petits nuages de vapeurs se condensent à chacune de nos respirations.

"Vous êtes sûr que vous voulez pas qu'on reste avec vous, Cap'taine ? demande Timur.
- Oh, comme si tu en avais envie.
- J'disais ça pour être poli.
- Nan, je vous libère de vos obligations, toi et... et l'autre là. Dans peu de temps les Scies Rouges reviendront ici. Croyez-moi vous voulez pas voir ça.
- Ouais ça va être affreux.
- Toi et ton frère vous avez bien servi tout ce temps. Je veux pas t'entraîner dans un truc où on est quasi sûr de mourir, tu le mérites pas.
- Ouais c'est gentil.
- Donc barrez-vous.
- Si vous saviez depuis combien de temps j'attends cet ordre, je m'exécute avec plaisir.
- Tu me l'as déjà dit ça, fait remarquer Cody.
- Ouais je sais mais je savoure. Ça fait du bien."

... Il reste là à me regarder.

"Bon bah alors tire-toi !
- Oui oui, tout à fait."

Il reprend ses esprits et mets son sac à dos sur son épaule. Je lui tends son fusil.

"Allez du vent.
- De suite."

Il fait quelques pas puis se retourne vers moi.

"Je voulais juste vous dire que... J'ai été fier de servir sous vos ordres euh... Capitaines.
- Oui oui.
- Merci à toi, fait Arch'. Même si t'es un gros lâche. Et merci aussi Porcupine.
- Ouais, euh, sûrement," je marmonne.

Aucune idée de qui elle est. Elle se contente d'hocher la tête poliment, et tout deux partent au loin. Nous laissons seuls tous les trois.

"C'est bien de les avoir laissé partir, Capitaine, fait Cody.
- Je sais. Ils ne nous seront pas d'une très grande utilité de toute façon. Et il faut nous limiter au strict nécessaire.
- Quelle est la suite du plan maintenant ?" demande Arch'.

Eh eh.
C'est parti.

[---]



"On est en position, Seigneur Nota. Pour l'instant il n'y a personne en vue dans la cour. Ils ont peut-être fui finalement. ... Ok on avance. Bon sang les gars, il y a des cadavres partout. Pourquoi faut qu'on retourne ici ? Oui, je sais qu'il y a un survivant que notre Seigneur veut éliminer à tout prix mais quand même. On a presque plus assez d'hommes pour défendre nos avant-postes et on envoie tout un détachement ici. Bon profitez-en pour récupérer les amulettes de nos morts. Vous, venez avec moi, on va jeter un œil à l'intérieur. ... Seigneur ? Rien à signaler pour l'instant. Hormis les corps et le sang, je pense que c'est vide aussi. C'est bizarre on dirait presque que- comment ça "tirez-vous de là toute de suite ?" "





J't'ai baisé.



Je serre les dents par réflexe pour résister à l'accélération qui m'écrase contre mon siège. Puis je lâche un petit rire.
Utiliser les obus que le Nota voulait tirer sur notre base pour faire des mines anti-personnel contre ses propres hommes, c'est juste parfait.



On traverse les cieux à toute allure, laissant derrière nous la base dévastée. Elle nous aura bien servi. Ça me rendrait presque triste. C'était... tellement d'or.
La voix d'Arch' à travers l'intercom me tire de mes pensées.

"Ça vous ferait chier d'expliquer où on va Capitaine ?
- Laisse-moi savourer tu veux. De toute façon c'est évident non ? On va droit vers le Nota, vers ses avants-postes dégarnis de toute garnison.
- Mais comment vous savez où il est ?
- Quand je l'ai appelé il y a quelques jours. Je voulais le provoquer pour qu'il attaque. Mais j'en ai surtout profité pour tracer sa position.
- Ça veut dire quoi ?
- Remonter à la source du signal.
- Putain vous savez faire ça ? Vous auriez pas pu y penser avant ?
- C'est parce que je savais pas le faire avant, bougre de sagouin. C'est depuis que je suis revenu. C'est comme si j'avais toujours su le faire. Ça doit être les méchanites, je sais pas trop. J'ai comme une espèce de mémoire génétique tout à coup.
- Oh comme c'est pratique. Ça va, vous avez pas l'impression qu'on fout mâche le travail ?
- Tu veux mon point dans ta gueule sinon ? J'ai une mémoire génétique pour ça aussi, si tu veux."

[---]



Je fais sauter la porte de ma nacelle d'un coup de pied.
Je saute en dehors et atterris les pieds joints dans une eau peu profonde. Mes compagnons font de même. Enfin, Cody peine à sortir. Notamment parce que c'est lui qui s'est retrouvé avec Gniarf, le dernier muffalo survivant. Il n'a pas dû passer un très bon voyage. He. Une juste punition.

"Allez, on se remue. Il nous reste encore des Scies Rouges à tuer. Arch', apporte le Go-Juice."



Je bois ma dose cul-sec. Putain, ce truc est puissant ! On ressent presque l'énergie pure se diffuser dans son corps. J'exhale bruyamment. Je me sens en pleine forme.

"Vous êtes prêts les gars ? Le dernier ennemi à abattre.
- Sur Elpis, objecte Cody.
- Ça ira pour le moment.
- Je suis prêt, Capitaine, affirme Huden.
- Près de six années Elpisienne de dur labeur vont enfin finir par payer. Honorons nos morts ce soir. Eux je crois qu'il ne restera plus grand chose à honorer. Allez, avec moi."



On progresse à travers les bois jusqu'à une petite cabane abandonnée, à demi-enfuie dans la végétation. Elle nous offre une très belle vue sur le camp de Scies Rouges légèrement en contre-bas. Il semble y avoir un début d'agitation. Ils ont dû repérer nos capsules de transport. Bah ! On ne va même pas leur laisser le temps de réagir. Je dis aux deux autres glands de tenir leur position et j'avance.



Mon cœur bat à toute vitesse. J'ai un sentiment de surpuissance. Ils n'ont aucune idée de ce qui va leur tomber sur le coin de la tête. Je sors d'une des poches de mon armure un petit objet de facture alien, dont la forme rappelle vaguement celle d'une télécommande. C'est normal parce que c'est une télécommande. Je rentre des coordonnées. C'est comme si mon cerveau savait tout seul comment l'utiliser. J'appuie sur un bouton.
 
Les nuages déjà sombres s'épaississent dans le ciel. Je sens une brise se changer lentement en bourrasque. Au-dessus de ce minable petit avant-poste, une colonne d'air descend lentement. J'écarte les bras et me laisse encore une fois embarquer dans un rire dément. J'ai envie de le dire. Ça faisait longtemps.
Alors que les éléments se déchaînent autour de moi, que les arbres se tordent sous l'effet du vent, je pousse un cri qui vient se perdre dans la tornade :

"JE SUIS LE SEIGNEUR DES MERS !"





Kait

Quelques precisions sur des éléments de gameplay :


Spoiler: MontrerCacher





Après un bref instant à savourer mon génie, je retourne me placer aux côtés de mes compagnons. Les Scies Rouges n'ont d'autre choix que d'attaquer. À moins qu'ils ne veuillent se faire emporter par un cyclone.

"Retenez vos tirs !"

J'attends qu'ils s'approchent un peu. Juste avant qu'ils ne soient à la portée optimale, j'inspire brièvement. Ça fait du bien.

"FEU À VOLONTÉ !"

Un déluge de balles s'abat sur les impudents. Ils ont face à eux les meilleurs tireurs d'Elpis. Pour qui ils se prennent à croire qu'ils peuvent nous résister ?




Bientôt, la plupart d'entre eux sont morts mais d'autres se cachent encore derrière leurs couverts. Je profite de la forêt pour m'approcher d'eux et les découper à coup de sabre.



Des snipers en face nous empêche d'effectuer une poussée. Nous simulons alors une retraite pour les forcer à quitter leurs positions. Au dernier moment, nous fondons sur eux.
Il ne reste bientôt plus grand chose à tuer. La base est à nous. J'essuie mon sabre ensanglanté sur le pantalon d'un Scie Rouge et me tourne vers Huden.

"Tu te rappelles la promesse que je t'avais faite ? Prêt à aller chercher le Nota ?"
Il dégaine son sabre et sourit. "Vous avez tenu votre parole, Capitaine. Je suis prêt."



Nous débarquons au cœur de l'avant-poste. Les tourelles automatiques ont été privées d'énergie grâce à la tornade. Un plan parfaitement exécuté. Je suis un putain de génie. Nous trouvons la porte du plus grand bâtiment. Je regarde Arch' et on hoche tous les deux la tête. J'enfonce la porte d'un coup de pied.
Un dortoir. ... Déception.

"Rien dans celle-là non plus," nous annonce Cody depuis l'entrée d'un autre bâtiment.

Nous passons toute la base au peigne fin. Beaucoup de ressources très utiles pour la suite, mais pas une âme qui vive. On se rassemble dans une salle commune. Arch' fait grise mine.

"Vous pensez qu'il a filé ? demande Cody.
- C'est possible. Mais ne fait pas cette tête, Arch'. Je me suis peut-être trompé. Enfin non. Mais il y a un autre avant-poste à moins d'une journée de marche d'ici. C'est suffisamment proche pour que les coordonnées soient quasiment les mêmes.
- Vous pensez, Capitaine ? demande-t-il avec un regain d'espoir.
- On va le choper. Ne t'en fais pas."

[---]



Nos blessures pansées, nous dormons quelques heures puis nous mettons rapidement en route. Il ne faut surtout pas que le Nota nous échappe.

[---]



Je branche la dernière tourelle à la batterie. Utiliser les propres armes des Scies Rouges contre eux-mêmes est devenu ma nouvelle passion. En l'occurrence, les tourelles inactives du camp précédent, qu'on a transporté à dos de muffalo. 



Je reprends une dose de Go-Juice. C'est reparti.



Ils s'attendent à notre venue. Rien d'étonnant. Toutefois ils ne s'attendent probablement pas à être accueillis par des rafales de mitrailleuse automatique.



Cependant ils décident de nous attaquer par le côté le moins défendu. Plutôt malin. Enfin.



Ce n'est pas ça qui les sauvera.
Ils tombent comme des mouches. Ce ne sont que des recrues peu expérimentées. Tous les bons Scies Rouges sont déjà morts désormais. Ils n'auraient jamais dû s'aventurer dans la Jetée du Contrebandier.

Une balle percute la tourelle juste devant moi qui se met à tournoyer en émettant un sifflement strident. Oh oh.



Je me jette en arrière pour éviter l'explosion. Cela me permet de repérer deux petits futés qui croient pouvoir nous prendre à revers. Désolé mais c'est non.



Ce problème réglé en littéralement deux temps trois mouvements, je retourne vers mes camarades et les aide à abattre les débiles qui restent.



Une autre victoire.
Plus qu'à se diriger vers la base.



Alors que l'on s'approche des bâtiments, un idiot du village se prend pour un héros. Il espère peut-être inverser le cours de la guerre d'un seul coup d'épée. Pauvre débile. Il n'a même pas l'occasion de s'approcher.

Je fais sauter une porte d'une balle de fusil dans la serrure, puis je balance un grand coup de pied dedans.



Il me faut quelques instants pour bien apprécier la scène qui se tient devant mes yeux.

"Voici donc le célèbre Nota. Je dois avouer que je vous imaginais plus grand.
- Voici donc le fameux Capitaine Kaytensson, rétorque-t-il. Je dois avouer que je vous imaginais plus mort.
- J'ai appris à mes dépens que les meilleurs plans sont ceux qui mettent en scène votre propre décès. Désolé de vous décevoir."

Ses deux gardes du corps viennent se placer à ses côtés, armes à la main.

"Cette histoire a assez duré, soupire le Nota. Vous avez eu l'amabilité de venir jusqu'à moi. Les factions de cette planète sont faibles et lâches. Vous éliminés, les projets reprendront enfin.
- C'est marrant j'allais tenir à peu près le même discours."

Arch' pousse un juron et dégaine son épée. Il se met en garde, tenant fermement la poignée à deux mains.

"Je m'appelle Archibald Huden. Tu as tué mon père. Prépare-toi à mourir.
- Encore toi ? s'étonne le Nota.
- Navré Arch', mais on a pas le temps pour ça."

Je lève mon fusil de la main gauche et pointe le Nota. Ses gardes esquissent un mouvement, mais ils n'ont pas le temps de faire quoi que ce soit. J'appuie sur la détente.
Clic clic.

"Oh, on dirait qu'on a le temps pour ça, tout compte fait."



Tout le monde se précipite dans la mêlée. Un garde tente de se jeter sur moi mais Cody s'interpose. Je vais un rapide tour pour le taillader de côté. Mon sabre est interrompu par celui du Nota.

"On dit que vous êtes le meilleur bretteur que ce monde ait connu, clame-t-il.
- On dit que vous êtes une raclure de fond de chiotte."

Je me baisse pour esquiver sa frappe de taille. Un duel commence. Le duel le plus intense que je n'ai jamais vécu. Les lames s'entrechoquent, projettent des étincelles à travers la pièce. À mes côtés, Arch' et Cody se battent comme des lions. Je ne suis jamais senti aussi complet de ma vie. C'est comme si j'étais fait pour ça.
J'ai cependant le désagréable sentiment qu'il est meilleur que moi. Je ne perds pas encore, mais les blessures s'accumulent de mon côté sans que je n'arrive à le toucher. Qui plus est, son sabre semble être forgé dans un métal similaire au mien, et traverse mon armure comme du beurre. Rah, si le combat s'éternise, cela pourrait très mal finir.

Un mouvement de sabre me fait tituber en arrière et m'écraser contre une table. Le Nota s'approche de moi. C'est alors qu'Arch' débarque dans son dos. Un rapide coup d'oeil. Il vient juste de se débarrasser de son adversaire.

"Pour mon père ! clame-t-il. Et pour l'Ordre !
- Mais bon sang ferme-la !" grogne le Nota en lui expédiant un coup de pied.

Je me précipite pour le frapper. Il dévie le coup d'une dague qu'il a fait jaillir dans sa main gauche.



Un combat déséquilibré s'engage, et pas en faveur du camp qui est deux fois plus nombreux. On se gêne dans cet espace restreint. Je ne sais pas comment il arrive à nous tenir tête à tous les deux.
Soudain il commet un faux pas. Je dévie sa lame, frappe d'estoc. Il esquive de justesse, mais je le touche quand même au visage, laissant une grosse entaille au niveau de son œil gauche. Il recule de quelques pas, la blessure saigne énormément. Huden tente une frappe. Le Nota a comme un sursaut d'instinct et d'adrénaline. Il tourbillonne pour éviter le coup et fauche le ventre d'Arch' dans le même mouvement.



Je reste figé une seconde. Il en profite pour expédier une autre taillade dans son torse alors qu'il est au sol. Puis prend la fuite.



Je me lance immédiatement à sa poursuite puis m'arrête aussitôt. Je suis face à un choix. Huden est grièvement blessé, il a peut-être besoin de soins immédiats. Cody est toujours aux prises avec le second homme de main. Si je me lance à ses trousses, je le rattraperais sûrement et pourrais en terminer. Mais je risquerais de perdre un de mes compagnons, voire les deux.
Je croise le regard du Nota. Il sait que je dois faire ce choix. Et plus terrible encore il sait très bien lequel je vais faire. Je ressens le désagréable sentiment qu'une personne me connait mieux que je ne me connais moi-même. Je l'ai déjà vécu une fois avec Kayte.
Fils de pute.

Je me tourne vers l'adversaire de Cody. J'entends le Nota détaller. Putain.
À deux, cela ne nous prend pas très longtemps pour triompher. À peine le corps de notre opposant a-t-il touché le sol que je me précipite aux côtés d'Arch'. Il est vivant. Je le sais parce qu'il se tortille de douleur et hurle faiblement.
Cody me rejoint.

"On peut faire quelque chose ? je demande.
- On a vu pire, Capitaine, assure-t-il bien que je perçoive un soupçon d'inquiétude dans sa voix. Je peux le stabiliser, j'ai les médicaments pour.
- Très bien, je vais t'aider à enlever son armure.
- Non. Vous, vous allez aller à la poursuite du Nota. Il n'est pas question qu'il nous échappe après tout ce qu'on a fait.
- Mais, et Arch' ?
- Je m'en occupe, Capitaine. Vous, vous devez finir ce qu'on a commencé."

Je hoche la tête. Je me lève et reprends mon sabre.

"Le Nota est à moi... gémit Arch'.
- Oui oui, Arch'.
- C'est ma destinée...
- Ta destinée c'est de ne pas mourir comme une merde d'hémorragie.
- Je...
- Je vengerai ta famille, Arch'. Ne t'en fais pas."

Je m'apprête à sortir. Une grande tempête de neige s'est levée. Le blizzard me mord déjà les joues. Cody m'interpelle.

"Capitaine ?"

Je me retourne. Il met sa main en garde à vous.

"Vous êtes le Seigneur des Mers."

Je secoue la tête.

"Je ne suis qu'un Patel. On se reverra, Cody."

Je me jette dans la tempête.

[---]

Ce n'est pas facile de suivre la piste à travers la neige. Les empreintes sont déjà presque effacées. Heureusement, les traces de sang tombé çà et là rendent la traque plus aisée. Il fait un froid mordant. Mon armure me protège, mais la visière de mon casque est brisée et laisse entrer la neige. Je presse le pas.

Je finis par arriver dans une installation en bord de falaise. Il s'agit d'une sorte de mini-hangar, rempli de nacelles de transport. Il n'y en a plus beaucoup, une dizaine à tout casser.
Le toit semble pouvoir se replier, mais au vu de l'énorme trou par lequel s'engouffre la neige, le Nota n'a pas pris le temps d'initier cette procédure. Il a aussi tenté de saboter les autres pods dans l'urgence. Pas assez bien. Je repère le moins endommagé. Il me faut moins de dix minutes pour le remettre en état de marche, quelques câbles à remanier. Je dois aussi siphonner deux ou trois réservoirs pour en remplir un au maximum. C'est en effectuant cette opération que je découvre trois pods en parfait état dans une salle de réserve. Bah, tant pis maintenant.
Je pourrais aisément pirater le vieux terminal de contrôle pour savoir où il est allé. Mais je n'en ai pas besoin. Je sais très bien où il est allé.

Décollage. Je traverse le plafond à mon tour. La neige défile à toute allure à travers le hublot. Devant mes yeux défile les visages de tous ceux qui nous ont accompagné jusqu'ici. Une dernière étape à notre aventure.

[---]

Les rétrofusées dysfonctionnent, le choc est violent. J'ouvre le cockpit en toussant. Le pod a laissé un sillon d'une vingtaine de mètre dans la terre avant de stopper sa course. Je me retourne et vois la capsule du Nota qui repose contre un rocher un peu plus loin.
Je reconnais très bien cet endroit. Je l'ai déjà vu sur les enregistrements qu'on avait réussi à récupérer. C'est là où le Capitaine Cerveza a été vu pour la dernière fois. Dans les grandes lignes, rien n'a bougé. Des carcasses de mécanoïdes affleurent encore çà et là. Je balaye le sol de mon pied et découvre un crâne humain. C'est bien ici.

D'autres corps jonchent le sol, signes d'affrontement plus récents. Les Scies Rouges ont tenté plusieurs fois de forcer le passage en ces lieux. Ils auraient bien failli y arriver si ma mort n'avait pas permis aux robots de concentrer à nouveaux leurs défenses ici. Je dégaine mon sabre. Il est temps de voir ce qu'il s'y cache.
En approchant de l'entrée, je remarque le châssis d'un centipède encore parsemé d'étincelles. Le Nota a dû tomber sur lui en arrivant. Et se l'est fait tout seul. Impressionnant.

Intrusion : couloir Nord; Réponse : léthale;

Les gigantesques portes ne sont plus aussi visibles qu'elles ne l'étaient dans l'enregistrement. La végétation a fini par avoir raison d'elles. Une minuscule entrée persiste cependant entre les branches. Je me glisse dans l'interstice. L'intérieur est plongé dans les ténèbres, mais cela ne m'a jamais posé problème. D'autres corps éparpillés partout. Les Scies Rouges ont vraiment poussé loin. Tout ça pour de longs couloirs vides, construit dans une architecture antique. Des parois lisses, parsemées de formes cylindriques qui s'entortillent. Et un silence de morts, qui permet à chaque bruit de résonner doucement. J'avance, sabre à la main.

Intrus : réponse imminente; Attaque : angle mort;

Au détour d'un couloir, un mécanoïde tente de me prendre en embuscade. Je le sais parce que je fais partie d'eux désormais. Les nanorobots dans mon sang m'ont permis d'infiltrer leur esprit de ruche. Il tente de me sauter dessus, lames droit devant lui. Mon coup frappe comme un éclair. Emporté par son élan, les deux parties de son corps roulent sur le sol.

Je continue à déambuler au hasard dans les couloirs. J'esquive quelques pièges mortels. C'est facile, je me souviens d'où ils sont. Parfois, les échos d'une lutte sans merci me parviennent, mais impossible d'identifier d'où ils proviennent. Quelques autres machines tentent de m'attaquer. Elles subissent toutes le même sort.

Je finis par arriver devant une grande porte, encadrée par deux statues de centipèdes. Je crois être face à un terrible cliché, mais ces dernières restent immobiles, et la porte coulisse par elle-même devant moi. Je déboule dans une salle gigantesque, en forme de dôme. En son centre, une sorte de piédestal, entouré d'une demi-dizaine de squelettes en morceaux. Il est difficile de décrire ce qui se trouve au-dessus. Cela ressemble à de l'énergie pure qui essaye vainement de se débattre. Un serpent d'un noir absolu qui palpite et s'entortille sur lui-même. Je m'approche, fasciné. C'est alors que je remarque, au pied de ce piédestal, le Nota. Il a l'air mal en point. Il est appuyé contre la colonne, le visage barbouillé de sang.
Je viens me placer à quelques mètres de lui.

"C'est magnifique n'est-ce pas ?"

Je hoche la tête.

"J'ai passé toute ma vie à en arriver là. Des centaines de personnes sont morts pour ça.
- Pour quoi exactement ?
- Difficile à dire, hein ? On pourrait penser que c'est une arme. Moi je pense que c'est une sorte de propulseur. Voire même le moteur en lui-même. Qui sait ? Ça nous dépasse."

Je lève les yeux vers le serpent.

"J'espère que ça valait le coup.
- J'ai grandi dans une Elpis déplorable vous savez ? Rien d'autre qu'un dépotoir perdu dans l'immensité de l'espace. J'avais..." Il est pris d'une quinte de toux. "J'avais des plans immenses. Je me suis toujours dit qu'un jour des gens comme vous surgiraient de l'espace pour s'intéresser à notre planète, et que ce jour-là il faudrait que nous soyons prêts."

C'est marrant. Ça me rappelle vaguement quelque chose. Ça me mettrait presque mal à l'aise.

"J'ai levé des troupes. Ce n'était pas difficile ici. Tous ceux que ce monde a rejeté. Qui errent éternellement, acceptés nul part. Il faut croire qu'il y en a bien plus que ce que l'on pourrait penser. Je n'ai eu qu'à leur donner un but. Et ils m'ont suivi. Je ne voulais même pas détruire l'Ordre vous savez. Votre lieutenant a l'air de me le reprocher sévèrement. Mais ces fanatiques voulaient nous garder dans l'obscurité. Je savais qu'ils nous cachaient quelque chose. J'ai essayé de négocier au début. Ça n'a pas suffi. Alors je les ai détruit. Jusqu'au dernier. À un moment, il faut envoyer un message. Dans les ruines du château de ce baron, j'ai trouvé la carte qui m'a mené à l'Arche. Là, j'ai trouvé les notes du Capitaine Cerveza. Ça m'a permis de remonter jusqu'à ici. Mais je n'ai jamais réussi à aller aussi loin. Foutues machines. J'étais proche à un moment. Mais vous avez réussi à m'avoir. Enfin, là, je n'avais plus rien à perdre. Alors j'ai tout tenté."

Je soupire.

"C'est passionnant tout ça mais j'en rien à foutre, pourquoi vous me racontez tout ça ? Vous essayez quoi, de vous justifier ? Franchement c'est pas moi qui vais vous juger là-dessus, croyez-moi."

Il secoue la tête. Se lève péniblement. Dégaine son sabre.

"Pas exactement. Je voulais juste que vous compreniez bien que ce qui va se passer n'a rien de personnel."

Putain de merde. J'en ai marre. Il ne peut pas juste abandonner ? Je me mets en posture de combat. Viens par là...
Il fait le premier pas. Se fend en avant. Je dévie le coup, remonte ma lame et l'abat vers lui. Il se décale sur le côté, et assène un coup d'estoc qui me touche au bras. Je recule. Il enchaîne d'une frappe au ventre qui me laisse une vilaine plaie à travers l'armure.

Intrusion; Intrusion; Intr

Je grogne et porte ma main gauche sur ma blessure. J'aurais dû tenir des comptes des litres de sang que j'ai perdu au cours de cette année et demie sur Elpis. Y'aurait de quoi remplir quelques bidons.
La passe d'arme suivante n'est pas à mon avantage. Celle d'après non plus. Un violent coup de pommeau m'envoie me cogner contre le piédestal. Je me baisse de justesse et évite la lame du Nota qui se plante dans la paroi. Il m'envoie son pied dans l'aine. J'atteris sur les fesses. Je reçois le plat de sa lame dans la figure. Je tombe sur le dos et lâche mon arme. Je me précipite pour la ramasser. Il shoote dedans. Elle atterrit un peu plus loin.

"Tout se passait si bien avant que vous ne mettiez les pieds sur ma planète. Vous avez interrompu mes projets. Vous avez tué mes hommes. Mais si je me débarrasse de vous, il y a peut-être encore une chance que je remette les choses en ordre."
J'écarte les bras. "Beaucoup ont essayé. Tentez votre chance si vraiment vous insistez.
- Vous n'êtes pas immortel, vous savez. Regardez."

Alors qu'il prépare son attaque, un bruit de course clopinant se fait entendre. J'écarquille les yeux. Arch', épée à la main. Comment...

"LAAAAME FENDUE !"

Non, imbécile !  Le Nota pare le coup d'Huden. Lui envoie son coude dans le nez. Ramène son sabre. Frappe d'estoc. Transperce son torse. Une gerbe de sang sort par sa bouche. J'hurle.

"Trois fois je t'ai laissé la vie sauve ! Trois fois ! Vous autres n'apprenez donc jamais ?"

Je ramasse mon sabre, et me jette sur lui. ARCH' ! Le temps se fige. Le Nota tourne la tête vers moi et me regarde dans les yeux. Son regard semble dire "À ton tour". Je me suis jeté comme un abruti, j'ai ouvert ma garde. Il pivote pour me couper en deux. ...Mais bloque. Tourne la tête vers Arch'. Baisse les yeux. La main bionique de mon ami tient fermement le bras du Nota, maintenant la lame coincée dans son corps. Le membre que le Nota a lui-même coupé. Il relève les yeux. Arch' sourit à demi-voix :

"He he, cette fois je t'ai eu..."

Le Nota réalise. C'est fini. Je frappe.

























































Le corps s'effondre lourdement. Arch' relâche le bras. Tombe à genoux. Je me précipite à ses côtés.

Elimination : nécessaire

"Bordel de merde, ça va aller Arch'... Ce... Ce n'est qu'une épée dans le bidou, ça fait longtemps qu'on sait soigner ça !"
Il lève les yeux vers moi. "Pas sur ma planète Capitaine... Ici-bas, on se bat, puis on meurt. Personne ne revient d'entre les morts..."

Sa tête tombe en avant. Je le prends par le cou pour la tenir redressée.

"Non non non reste avec moi ! On va trouver un truc d'accord ? Concentre-toi sur moi, tombe pas dans les pommes. Ça va bien se passer, je vais te tirer de là, tout ce que tu as à faire c'est...
- Capitaine... Tout ce que je voulais, c'était tuer le Nota. Avec vous." Il sourit. "J'ai fait ce que j'avais à faire. Vous, vous êtes pas encore tiré de vos emmerdes. Bonne chance avec ça... je suis sûr que vous allez vous en sortir. Ça va aller..."

Il ferme les yeux.

"Arch'...
- Ça va aller..."

Il ne bouge plus. Je mets mes doigts sur sa gorge. Plus de pouls.

"Arch' !"

Réfléchir vite ! Un garrot, un massage cardiaque ! ... Comment je peux faire un massage cardiaque avec une épée de part et d'autre de son abdomen ?! Réveille-toi, putain ! Il doit forcément y avoir une solution, un truc à faire pour...
Je le relâche. Il tombe doucement sur le côté, le visage en paix.

Soudain, j'entends du bruit et tourne la tête. Cody déboule dans la salle, une horde de mécanoïdes à ses trousses. Il dérape sur le sol, attrape la porte et la ferme aussi vite qu'il le peut. Il pousse une statue pour la bloquer. On entend tambouriner un temps, puis ça finit par se calmer. Soulagé, il tourne la tête vers nous, et s'avance.

"Arch', je vais avoir ta peau ! Il m'a assommé avec un pied de table, Capitaine ! ...Capitaine ?"

Je ne dis rien. Cody reste une dizaine de secondes figé. Puis il lâche :

"Oh non... Non non non non."

Il tombe à genoux à ses côtés. Le prend dans ses bras.
Je ne dis rien. Je me relève. Je le laisse à son chagrin.
...
Je me sens si vide. Mais c'est bel et bien fini. Tout cela est fini. Bordel de merde. On a gagné.

Je me laisse hypnotisé par l'énergie noire qui palpite au-dessus de moi. Je sais de quoi il s'agit. Le Nota avait raison sur ce point. Ce n'est pas une arme. Pourquoi cette espèce d'aliens ancestraux se seraient donnés tant de mal à enfouir ça ici ? Peut-être qu'ils avaient compris qu'il était mieux pour tout le monde qu'aucune espèce consciente ne trouve le moyen de se déplacer à travers les étoiles, plus vite que la lumière. Ils étaient probablement bien plus intelligents que nous. ...Désolé de souiller votre héritage.

Mais c'est eux qui ont commencé.
Le Président Kayte va avoir une sacrée surprise.















































































"... sortie de saut réussi. Pfiou, heureusement que le Capitaine Usul sait ce qu'il fait. J'avoue que j'ai eu une petite frayeur.
- Fermez-la, Lieutenant.
- Oui pardon.
- C'est donc ça Elpis ?
- Faut croire.
- Et on doit retrouver un seul type ? Ça va nous prendre des plombes de mettre le grappin sur un seul type au milieu de toute cette pampa. Si seulement on nous avait laissé prendre un ou deux missiles à fission destructeur de planète.
- Je suis pas trop sûr qu'on aurait voulu embarquer ça dans un vaisseau de transport supraluminique, Major. Je suis pas ingénieur mais je suis quasi-sûr qu'il se passerait instantanément quelque chose d'horrible.
- Ouais exactement, vous êtes pas ingénieur alors fermez-là. Bon allez, lancez des scans de l'atmosphère. Dès que c'est prêt, on trouve un endroit pour atterrir et on s'y met.
- Chef euh...
- Quoi encore ?
- Transmission imminente sur le canal 1.
- Qu'est-ce que... Z'ont la radio par ici ?
- Mieux que ça visiblement.
- Bon, mettez-la sur l'écran principal.
- Bien le bonjour. Je suis le Capitaine Kaytensson.
- Bon dieu de merde, c'est vraiment lui. Ça nous facilite le boulot. Tracez immédiatement sa position. Hum. Bien le bonjour ! Je suis le Major Voronoff, maître de ce vaisseau.
- Super chouette. Vous avez fait bon voyage j'espère ?
- Il se fout de nous là ? Euh, oui ah ah, très bien merci. Ecoutez, n'y allons pas par quatre chemins. Nous avons un mandat d'arrêt de la société Kayte Inc. pour l'arrestation de celui qui se fait appeler "Capitaine Ulrik Kaytensson". C'est vous, n'est-ce pas ?
- Vous êtes très perspicace.
- Bon alors on va faire simple, rendez-vous sans faire d'histoire. Kayte Inc. vous promet un procès à la loyale.
- Un procès à la loyale contre Kayte ? Allez, un peu de sérieux les gars.
- C'est ça ou on atomise votre petite planète je suppose. Donc jouez pas au plus bête avec le Président, gars, c'est tout ce que je peux vous dire.
- Allons, nous sommes entre personnes civilisées. Je déteste ça, mais ce séjour sur Elpis m'a changé. Je suis prêt à négocier une réédition.
-  Ah, je vois que vous pouvez être raisonnable. Très bien. On va vous donner des coordonnées pour se retrouver d'accord ?
- Ça me convient.
- Vous viendrez seul et sans armes et nous prendrons la suite.
- Comment ça ? Ça m'a pas l'air très pratique.
- Mais enfin vous n'allez pas venir armé. Soyez sérieux. On parle de votre réédition.
- Comment ça ma réédition ?
- ...Il est possible qu'on ne se soit pas bien compris.
- En effet. Je parlais plutôt de vous laisser la vie sauve si vous vous rendiez sans faire de vagues, c'est bien ce que réédition veut dire non ?
- Comment... Ecoutez pauvre abruti. Arrêtez de vous payer ma tête.  Vous êtes seul sur une planète à la noix au fin fond de l'univers. Soit on vous trouve maintenant et ça ira vite soit on passe des mois à écumer c'te trou à rat pour vous dénicher et croyez-moi que la suite des opérations sera clairement moins agréable !
- Bon bah j'aurais essayé. Allez, armez-les canons.
- Comment ça arm... Adjudant, effectuez tout de suite un scan de la surface. S'ils ont des batteries de défense on doit le savoir tout de suite.
- Je crois qu'on aura besoin d'aller jusque-là, Major.
- Vous savez, je pense que les noms ont une grande importance, en particulier pour un vaisseau. S'il a un nom tout pourri, il ne risque pas de faire long feu. Connaissant Kayte, le vôtre doit avoir un nom du genre "Véhicule d'Exploration 2" ou quelque chose comme ça.
- Bon sang mais il est où ?
- Levez la tête, Major...
- En l'occurrence, j'ai longtemps réfléchi à comment j'appellerais le vaisseau amiral de la future flotte Elpisienne. Et puis je me suis décidé. Je vous présente le Huden.
- Oh bon dieu de m...
- Je vous envoie Kayte dans l'au-delà bientôt. Voyez avec lui pour toucher votre assurance vie.
- MANŒUVRE D'EVITEMENT, MANŒUVRE D'EV' "

Les débris du Machin qui va vite qu'est-ce qu'on s'en carre de comment on l'appelle s'éparpillèrent dans l'espace. Le Huden resta immobile quelques instants. Puis pivota sur lui-même.
Son réacteur principal s'alluma lentement, déformant légèrement l'espace-temps derrière lui. Il y eut un flash. Puis le vaisseau disparut.


Arkuden

Sache, mon cher Kait, que je suis pleinement satisfait de cette conclusion. Une fois encore ta maîtrise de la narration est remarquable, et tu arrives à être imprévisible !

Le reste en SPOILER

Spoiler: MontrerCacher
Déjà salaud tu m'as eu deux fois avec tes fausses fins  jvhap


Ensuite, comme dit plus tôt, je trouve ton écriture impressionnante, pour chaque moment que je trouve un peu facile ou prévisible (par exemple le retour du Capitaine), derrière, tu arrives à me surprendre, ou à me faire oublier qu'un truc m'a moins plu en me balançant une péripétie ou un rebondissement hyper efficace.
Bon, comme je viens de le dire, le seul truc qui m'a moyennement plu, c'est le Deus ex machina, et le fait que Cody, malgré une politique clairement autoritaire voit son règne  être décrit finalement comme "faisant partie du plan", ça m'a étonné. Mais hormis ça, tout est parfait ! Chaque mort, chaque adieu est marquant, on se souvient comme le capitaine avec nostalgie de toutes les aventures passées et les compagnons tombés. L'histoire finit comme elle a commencé, avec le trio. Et ce sacrifice à la fin, beau travail d'équipe terriblement touchant. Même l'épilogue est super efficace, on présage de l'avenir, sans oublier le passé.

Pour conclure, je vais parler de ton récit dans sa globalité.
Franchement, j'en ai un peu marre de te cirer les pompes, mais force est de constater que tu nous a offert une vraie histoire. Et quand je dis vraie, c'est pour deux raisons.
Déjà, elle est vraiment bien construite, en tout cas, si on s'appuie sur les méthodes de constructions de récits conventionnelles, ce récit là remplit avec brio tous les points, et serait adaptable facilement sous d'autres médias. On y croit à mort à ce récit !
Ensuite, et c'est une raison plus personnelle, mais c'est un récit qui, je trouve, sait jouer avec les émotions du lecteur, on vit le truc, l'immersion est superbe (les screens aident beaucoup mais les dessins aussi ça fait toujours plaiz). Enfin, en tout cas, j'ai été à fond dedans, ça m'a fait vivre une aventure, et juste pour ça c'est merveilleux.

Merci Kaitounet pour cette superbe histoire, que j'ai dégusté avec plaisir comme un bon roman, ou un super film de Spielberg  jvok

Zeropolsnotdead

Qu....Baston ! stkpopcorn

Featuring Ponce, une vraie leader  jvsnif


Et Arch qui provoque en duel le Nota  stkkeatime
Citer"Lame fendue..."

[..]

"JAMAIS BRISÉE !"
stkluhsuhrre

Ouch, vraiment deux assaults en deux jours ?

Et c'est une vraie boucherie !
CiterArch' se prend un violent coup de gourdin qui enfonce son casque au niveau du cou.
stkfail

CiterPourtant je regrette quand même. J'avais un rêve. Je voulais venger les Patels. Les libérer. Les gouverner, même. Je me pensais capable de faire mieux que les autres.
Cody  jvsnif Best Patel ever

..
Capitaine !
stkperfectur

Spoiler: MontrerCacher
Sortir de cryo pour bastonner dans une base en feu, ca en jette  jvhap


Citer- Tu veux mon point dans ta gueule sinon ? J'ai une mémoire génétique pour ça aussi, si tu veux."
stkscuhr C'est bien lui
CiterQuelques precisions sur des éléments de gameplay :


Spoiler:
jvrire

Spoiler: MontrerCacher

"
CiterVous êtes le Seigneur des Mers."

Je secoue la tête.

"Je ne suis qu'un Patel. On se reverra, Cody."
Wut ? Kaytensson est un Patel ?

P'tain mais oui  jvcute

Et bien, full epicness, cet AAR est grandiose, tu as su le mener jusqu'au bout, de surprises en surprises, en restant coherent.
Double gg, merci pour cette histoire ! stk+1






Notaproblem

Non mais même avis qu'Arku, hein !

Si je peux me permettre un commentaire plus personnel : Je sais pas si c'est moi ou si c'est la réalité mais j'ai franchement, franchement l'impression que t'écris dix fois mieux que moi ! Ça me fait un peu mal me poser des questions sur ma motivation personnelle...
Quelque-chose ne va pas ? jvhap

HungarianCerveza

Hop hop hop je rattrape mon retard  jvnoel

Citer- Oui Capitaine.

C'est horrible à chaque fois que je lis ça j'ai le jingle de Bob l'éponge en tête jvhap

CiterJe fais du bon travail c'est sûr. Je suis bien meilleur que l'était le Capitaine.



CiterLes pillards, déjà affaiblis par l'atmosphère, ne tiennent pas longtemps pris entre deux feux.

Fantastique, ces pillards qui attaquent alors qu'ils vont crever à cause des toxines dans l'air  jvhap

CiterLe sacrifice de Lil' Grümpf n'aura cependant pas été vain

 stkostriste

CiterSalut. Tu fais du bon boulot, Cody.

C'est vrai ?

Non, bien sûr que non, tu fais n'importe quoi.

Irrespect d'outre-tombe  jvhap

CiterLes hommes, Capitaine. Depuis que vous avez pris vos fonctions, ils sont encore nombreux à ne pas vous faire totalement confiance. Là c'est le moment où vous devez leur montrer qu'ils ont tort. Remportez cette bataille, brûlez cet avant-poste Scie Rouge et votre position sera incontestable. Si vous perdez cependant, tout s'effondre

Cette réplique toute bête m'a fait réaliser que ces derniers épisodes étaient vachement riches en moments "à enjeux", et personnellement je trouve ça cool  jvoui

Citer- Pas assez visiblement. Allez prends un peu d'eau, ça ira mieux.
- T'aurais pas une petite bière à la place.

Voilà quelqu'un qui reste fidèle à ses principes  stk+1

Le plot twist avec Earth était narrativement splendide, un grand moment d'écriture  jvok

CiterIl s'agirait apparemment de la femme de David. Je ne savais pas qu'il avait une femme. Apparemment lui non plus.

 kkermit

CiterC't'à dire que... Savez, c'est pas si mal la vie d'esclave en vrai.

 jvrire
Je découvre de nouveaux niveaux de couardise avec ce personnage jvhap

CiterPas de commentaire sur Arch' qui tient son pantalon s'il vous plait

Ahah, moi j'en fais un, fuck the police  stkponyshades

Citer"... Je me suis coupé en me rasant."

 jvrire

CiterAprès tout ce qu'on a vécu... Le destin va réellement me passer sous le nez à cause de la... la... la démocratie ?

Staline avait tout compris, LUI  jvnah

CiterLe "Termite Rouge." Drôle de nom. Mais c'était l'arme du Capitaine Cerveza.

La Capitaine Cerveza était bourré quand il a choisi ce nom  kkermit

Citer"Lame fendue..." "JAMAIS BRISÉE !"

C'est la version badass de "Il plie mais ne rompt pas", c'est ça ?

CiterJe pousse une inspiration déchirée lorsque l'air emplit à nouveau mes poumons. Douleur tête poitrine. Je me redresse pour aussitôt me pencher sur le côté et vomir.
Lorsque je relève les yeux,  je vois qu'Arch' me regarde, complètement stupéfait. Il tient dans sa main l'auto-injecteur qu'on avait trouvé avec Cody quelques temps plutôt. ... Putain ça a marché !

Ce retournement de situation de la dernière chance  jvbave

CiterJ'exhale bruyamment.

J'ai cru que c'était un anglicisme maladroit, mais non, le verbe exhaler existe en français, je dormirais moins inculte  jvhap


En tout cas, quelle conclusion  jvbave Ces derniers épisodes contenaient exactement ce que je cherche quand je lis un récit, et je suis bien content de les avoir lus. C'était une fort belle histoire  jvoui
"Ma plante en plastique a fané. J'ai oublié de faire semblant de l'arroser."
- Mitch Hedberg

Notaproblem

Si je peux me permettre un commentaire... Plus dramatique, laissez-moi résumer la pensée de cette AAR en une musique :

Quelque-chose ne va pas ? jvhap

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