[1/4 AAR] Choose your character.

Démarré par Notaproblem, Avr 24, 2018, 05:07 am

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Notaproblem

Bah, fais c'que tu veux, mets-toi juste pas le règlement à dos, mais le plus important...

Have fun. C'est important, de rigoler.
Quelque-chose ne va pas ? jvhap

Cody

Fuck j'avais oublié que c'était interdit par les règles du forum...  stkblobnain
"De la peine ? Je n'ai pas de peine. Tu n'imagines pas le calvaire que je vis. C'est comme si on m'éventrait jour après jour et que je perdais mes tripes sur les rochers. Je ne comprends pas qu'aucun de vous n'ait vu tout ce sang..."

Notaproblem

CiterCitation de: Les règles
On ajoutera également à ça :
- Ce forum est -18 friendly, pas de porno ou de gore et on évite les sujets sexuels (même si vous avez le droit de faire des blagues graveleuses)

Evidemment, les règles ne sont là que à titre indicatives ! C'est la communauté ou non qui décide si il doit avoir sanction. Soyez cools et amusez vous !

C'est là qu'on va voir si tu est capable de subtilité ou non. Tu peux te payer des trips qui partent pas dans le full blown +18. C'est pas trop compliqué, d'ailleurs, en constatant les critères de censure du monde actuel qui sont...

...singuliers, d'ailleurs.

Enfin bref, vu la guerre des avatars que vous avez réalisé, j'pense que t'auras pas trop de mal à rester dans la ligne pile. J'te fais confiance, là dessus.

Tu irais pas me laisser gagner, hein ? jvhap
Quelque-chose ne va pas ? jvhap

Cody

Techniquement Morgana n'est pas humaine. Si je postais une photo d'un cheval nu, on ne me dirait rien. Je ne vois pas pourquoi il en serait autrement avec elle.  jvnon

(En vrai je veux juste essayer de dessiner les persos hein. Bien sûr que je vais pas commencer à faire du pr0n MorganaXPhyro avec de l'ahegao à tout va. jvhap )
"De la peine ? Je n'ai pas de peine. Tu n'imagines pas le calvaire que je vis. C'est comme si on m'éventrait jour après jour et que je perdais mes tripes sur les rochers. Je ne comprends pas qu'aucun de vous n'ait vu tout ce sang..."

Notaproblem

Oui, j'm'en doute, mais ça m'amuse de tirer sur la corde quand j'en ai l'occasion. J'voulais juste voir comment t'allais finir par réagir jvhap

Par contre grande question éthique que tu poses là, j'irai trouver moyen de la caser en cours pour voir les réactions.

Ca me rappelle un débat au lycée sur "Les pokémon, c'est zoophile ou bien ?"

Le consensus fût que Pikachu était horriblement chiant sur les maps verticales de Brawl. Bref.

Et oui, le débat est parti d'un mec mort d'un fatal-foudre qui hurla je cite "PUTAIN JE VAIS L'ENCULER CE PIKACHU !"
Quelque-chose ne va pas ? jvhap

Notaproblem

Ah bah ce faisant il est prêt. Y'aura pas action trépidante et ça sera pas aussi mouvementé que le dernier chapitre, mais je me suis arrangé pour que ce qui aurait dû être un chapitre entier de small talk et d'explications sonne bien moins chiant que votre entretien moyen.

J'crois que j'ai mieux réussi ça que le sticker.

Je fractionne le tout, et c'est en route.
Quelque-chose ne va pas ? jvhap

Kait


Notaproblem

Déc 16, 2018, 04:34 pm #217 Dernière édition: Mar 10, 2019, 03:52 am par Notaproblem
Chapitre 24 : (Kayte "Le fléau des larves") Ce sont vraiment des dirigeantes ?

Spoiler: MontrerCacher
Il tentait, vraiment. Il y mettait toute sa volonté, même.

Il courait de toutes ses forces vers le Radeau de la Méduse. Sauf que plus il essayait, moins il semblait aller vite. La station s'éloignait, emportée par la tempête. Il avait du mal à garder l'équilibre sur l'eau. C'était une lueur cyan qui lui indiquait encore l'emplacement du Radeau.

Finalement, il se retrouva dans un labyrinthe de haies, semblant être pourchassé par une créature. Elle relâchait une horde de mind worms, qu'il essayait tant bien que mal de fuir, toujours en courant. La sortie semblait mener sur son manoir, sur Malth. Il remarqua que, sur sa droite, la prêtresse semblait marcher à côté de lui sans efforts.

Il continuait encore à courir quand il se retrouva dans une biosphère, tentant de fuir l'explosion d'une bombe nucléaire. Tandis qu'il ne parvenait pas à mettre un pied devant l'autre, et que la sortie lui semblait trop loin, la même prêtresse l'aida en l'accompagnant vers la porte salvatrice.

Elle semblait marcher tranquillement, tandis que lui essayait de toutes ses forces d'aller plus vite. Et pourtant, c'était son rythme qui menait la vitesse maximale de la fuite.

Il se retrouva une nouvelle fois en exercice physique. Il avait entendu le début du discours. La salle des communications n'était pas loin. Il allait pouvoir interrompre le tout et hurler à l'émetteur qu'il était vivant ! Il n'allait pas arriver trop tard ! Il n'allait pas-

La salle était vide. Devant lui traînait la radio en message continu. Par la fenêtre, la mer faisait encore rage. Il se retourna pour voir la sortie de la biosphère principale de la capitale des Gaïens. La bombe venait d'exploser. La porte. Atteindre la porte. Trop lent. Beaucoup trop-

Fuir le labyrinthe. Les Patels étaient à ses trousses. Il courait toujours, tandis qu'il essayait de mettre un maximum de distance entre lui et Phobos, dans la navette du Dox qui fredonnait. En passant dans le cockpit-salle principale, il se vit, pâle comme un linge, écouter les histoires des Axiomes. Atteindre la porte de la soute. Les Patels allaient le rattraper.

Il était trop lent ! Il devait courir plus vite ! L'annonceur allait émettre le message ! Il allait-

Il ouvrit la porte, donnant sur la prêtresse, debout, de l'autre côté. Il prit en sens inverse. Il ne voulait pas la voir. Elle n'était pas de son monde !

Il essaya d'atteindre la sortie du labyrinthe de haie. Il commençait à fatiguer. Ca faisait un moment qu'il courait. La sortie de la biosphère n'était plus loin. Il l'ouvrit et s'engouffra à l'extérieur, juste à temps pour voir une nouvelle bombe tomber devant lui. Une main le ramena à l'intérieur.

Il ne voulait pas la voir !

Il continuait sa route dans le labyrinthe. Il trouverait la sortie ! Il allait finir par la trouver !

La salle était toujours vide.

La prêtresse était partout. Elle, et sa satanée robe mauve. Dans la salle, dans le dôme, dans la cale, dans le labyrinthe, dans la mer.

Il ne voulait pas la voir ! Elle n'était pas de son monde ! Elle n'avait rien à faire là ! Elle devait disparaître !


Il ouvrit les yeux en sursaut.

Une masse, blottie sous la couverture, semblait dormir à côté de lui.

Au fond, même à travers son pyjama Kayte Inc., c'était agréable. Le tout faisait comme une deuxième couverture et captait la chaleur du feu.

En plus ça disposait d'une bande de fourrure bienvenue, pour calmer son stress. Ça réussissait bien, en tout cas, à calmer ses mains, peu importe ce que c'était.

Enfin, c'était un bon anti-stress jusqu'à ce que l'appendice parte soudainement quelque-part ailleurs, de l'autre côté de la couverture.

La... Chose, semblait respirer un peu fort et par à-coups, et sanglotait très, très légèrement, de temps à autres. Remuait quelque-peu, aussi.


Grmbl...

Il regarda, mal réveillé, la couleur du ciel, par la véranda qui donnait sur le balcon.

Il faisait nuit. Il avait encore le temps. Il avait également une gueule de bois encore fortement prononcée. Il regarda le plafond de la pièce. La lueur du feu derrière lui faisait danser les ombres dans le restant de la salle.

Ça avait son charme. Tout semblait calme, dehors. Sans doute le restant de la ville accusait elle-aussi le coup de la veille. Ou d'aujourd'hui, pour ce qu'il en savait.

Une migraine le relança. Prenant le prétexte, il se rendormit.


Spoiler: MontrerCacher
Il s'était remis à courir. Le message allait être interrompu. Il allait pouvoir fuir les Patels. Il allait distancer la bombe. Il allait trouver la sortie du labyrinthe. Il allait pouvoir fuir la prêtresse.

Mais il était trop lent. Il étai toujours trop lent.

Exténué, devant une nouvelle radio vide, il finit par s'asseoir sur la chaise du poste d'émission. En même temps, il s'était assis devant la prêtresse, dans le vaisseau du Dox. Il s'était également assis sur le banc du labyrinthe. Il était également adossé au mur du biodôme.

Elle le regardait, désemparée. Semblant inquiète, elle lui posa la question qu'il ne VOULAIT PAS entendre.


"Pourquoi vous courez tant, Kayte ?"

Il devait fuir. C'était la seule solution. Il allait y passer !

Elle cligna des yeux, transformant pendant une fraction de seconde les orbites beiges et marrons en paupières mauves foncé, et regarda le sol, avant de se justifier, presque en s'excusant :


"Kayte. Vous vous gênez vous-même."

Il ne voyait vraiment pas comment il pouvait se gêner. Il était trop lent, c'était tout !

"Quand je vous vois imiter une course au ralenti..."

NON ! NON !

"...j'ai l'impression que vous le faites exprès."

COMMENT OSEZ- C'EST FAUX ! C'EST TOTALEMENT FAUX !

"...vous vous sabotez vous-même. J'ai tout tenté, pour vous faire aller plus vite. Mais vous ne vouliez pas."

QUOI ? MAIS VOUS SAVEZ A QUI VOUS PARLEZ ? JE SAIS PRÉCISÉMENT CE QUE JE VEUX ! C'EST TOI QUI ME SABOTE !

"...vous voulez que les Patels vous rattrapent."

JE PEUX FUIR PATEL ! IL N'IRA JAMAIS ME CHERCHER LA-BAS !

"...vous voulez voir cette ville se faire nucléariser."

JE PEUX ENCORE L'EMPÊCHER ! JE PEUX ATTEINDRE-

"...vous ne voulez pas empêcher l'émission de ce message."

JE VAIS POUVOIR RENTRER CHEZ MOI ! JE VAIS POUVOIR TOUT ARRAN-

"...vous ne voulez pas trouver la sortie du labyrinthe."

IL Y A DES WORMS ! IL Y A TROP DE WORMS ! JE VAIS POUVOIR ME RÉFUGIER DANS LE MANOIR !

"...et vous êtes là, arrêté, à m'écouter vous parler. Vous n'êtes pas fatigué. Vous pouvez encore courir. Alors..."

NON !

"...pourquoi vous courez comme ça ?"

MAIS CASSE-TOI ! JE NE VEUX PAS TE VOIR !

Sa tête passa de la brève surprise au jugement dur. Une paire d'yeux marrons/beiges se braqua sur lui, tandis que des sourcils se fronçaient, dévoilant un fard mauve foncé. Alors qu'il se demandait si elle allait lui sauter dessus et l'exécuter sur place, elle lui redemanda :

"Alors... Pourquoi vous restez là ?"

"NON ! NON !"


Il se réveilla une deuxième fois, et, n'arrivant pas à chasser l'image ni la question de son esprit, regarda par la véranda. Il faisait toujours nuit.

Toujours la tête dans le cul, il sentit un résidu de sommeil s'être accumulé au coin des yeux.

Il prit la couverture pour frotter le tout. En sentant l'agréable sensation du pelage évacuer le gêne, il-


Oh putain. Je suis mort.



A peine avait-il compris ce qu'il tenait dans la main que l'appendice, relié à ce qui était encore il y a une seconde une deuxième source de chaleur bienvenue dans ce climat gelé, se libéra sans peine de sa prise désormais très, très hésitante pour se précipiter vers lui et commencer à agripper la mâchoire du malheureux, vérifiant avec une forte poigne la composition des jointures via le pouce et le majeur.

Kayte, de son côté, n'osait plus respirer, de peur que la chose encore à moitié endormie ne prenne le moindre signe de vie comme un prétexte pour se réveiller.

Il n'osa pas non plus regarder sur sa droite du coin de l'œil quand il entendit un grognement sceptique et fatigué tandis que, échouant à comprendre l'identité de son "interlocuteur", la main entama un maladroit tâtonnement sur son visage.

Sembla tirer une conclusion en s'arrêtant sur ses cheveux et entreprit un repli sous la couette tandis qu'un ronronnement de satisfaction quant à la résolution de l'énigme lui indiqua qu'il était probablement sauf.

Et tiré d'affaire.

Il voulait désormais mettre fin à cette situation anxiogène et évacuer la zone à haut risque le plus vite possible.

Sauf que.

Il était côté mur. Derrière lui trônait un four. Devant lui l'aurait obligé à entreprendre une manoeuvre bien trop dangereuse et maladroite et le côté droit passait juste au dessus de ce qui lui semblait être Charybde pour le moment.


Ok alors. Que faire quand on se retrouve acculé à un mur ?

Se poser les bonnes questions, bien évidemment.

D'abord : Puis-je négocier une sortie ?

Non, elle a l'air de dormir.

Puis-je forcer une sortie ?

Oui. Risqué, mais oui.

La méthode la moins risquée ?

Longer le mur.

Lentement, très lentement, il entreprit de descendre touuuut doucement le long du semi-lit pour sauter sur la terre ferme.

Un grognement derrière lui lui fit accélérer la manoeuvre, et il quitta le navire juste à temps pour voir l'autre partie de la couverture s'ébouler sur sa partie du lit.

Sauvé !

Kayte, lâchant un soufflement de soulagement, entreprit la phase 2 du guide "Quoi faire quand on est acculé ?" :


...là maintenant je peux me poser la question qui est pertinente mais inutile :

Comment j'en suis arrivé là ?

Prestement, il s'empara d'un costume trois-pièces, étant bien plus convenable que ses vêtements de nuit, puis se mit en quête de son intercom'.

...

Putain, ce con de rectangle de poche est où ? Je squatte (pour le moment) littéralement qu'une seule pièce ! Impossible que ce truc ait pu se casser comme ça ! Je l'ai foutu où ?

Nan, me dites pas que...

Ah ! Non ! Il est là, sur le bureau ! Ouf. Joie. Soulagement.

Plus jamais des frayeurs comme ça !

Et maintenant, grâce à la merveilleuse invention de Big Brother : La fin de la soirée après avoir bu cette merde !

Très calmement, il s'installa dans son bureau, situé à une bonne distance de sécurité du lit-four, baissa le son, sortit des écouteurs et se repassa la soirée.

A son grand dégoût, il avait effectivement mené la charge vers le bar en chantant de la merde d'ivrogne.

Ce qui lui avait valu d'attirer l'attention en tant que possesseur des balises MindWorm.

Et il s'était fait un paquet de potes, d'ailleurs, sur ce coup.

Et... Apparemment, il avait piqué une crise de nerfs sous l'influence de l'alcool, et avait entrepris de lamenter à grands renforts de nostalgie sur le comptoir du bar, sous l'œil amusé du barman qui avait vu s'approcher...

Un mec du Manhattan qui l'avait invité à faire la fameuse partie de poker, qu'il avait accepté tandis qu'il entendait ce qui semblait être le Phyro gueuler un "TA GUEULE !" à un interlocuteur qui ne semblait pas répondre.

Poker où, même bourré, il avait excellé. Il avait misé la prop- COMMENT IL A PU ÊTRE AUSSI CON ?

Il avait misé la propriété de la balise.

Et avait gagné une horde de bordels divers et variés lui permettant de faire un starter pack de matériel informatique.

Tandis que la partie se déroulait en arrière-plan, il regarda le contenu de son sac. S'ajoutait à tout son bordel des systèmes informatiques et optroniques locaux, du matériel de communication dernier cri et avait commencé à enchaîner sur les reliques des Colonists quand ceux-ci avaient enfin décidé de déclarer forfait. Après avoir échangé leurs cartes avec "Un associé aussi méticuleux !"

Là dessus, même imbibé, il en avait profité pour souffler de soulagement et avait vu l'hybride se pointer à sa table juste après le départ des Manhattans pour lui poser une question :


"D'accord, je n'y tiens plus ! COMMENT FONCTIONNE CETTE MERVEILLE ?"

Ce à quoi il avait répondu :

"Un secret pour un secret. Comment fonctionne votre don ?"

Elle avait résisté. Un peu. Puis la vue de la sphère agitée devant elle l'avait décidée aussi vite qu'une dose d'héroïne décidait un addict.

Heheheheh... Ça c'est intéressant, je vais le noter quelque-part...

Elle était passé à table très, très vite. Le contrôle mental, apparemment, consistait évidemment à prendre possession des mouvements de sa victime. La conscience, elle, restait intacte. De ce fait, quelqu'un de contrôlé se rendra compte de sa situation. Cependant, a part hurler mentalement ou afficher une expression étrange pour ses actes, une victime ne pourrait, dans la théorie, pas faire grand-chose pour remédier à son état.

Donc ça voulait dire que l'origine des larves, debout, et droite comme un I derrière l'hybride, avec son air en pleine détresse, était pleinement consciente de sa situation actuelle.

Ça expliquait très certainement pourquoi, de temps à autres, on entendait le Phyro gueuler "MAIS TA GUEUUULEUU !" au fond.


C'est con pour lui, parce-que hors-contexte, j'avais juste l'impression qu'il était bourré et s'engueulait avec un ami imaginaire !

Le traducteur fonctionnait également sur un système de contrôle mental et d'hallucination collective, apparemment.

Le tout s'était conclu sur lui expliquant le fonctionnement de sa balise. L'engin, en réalité, reprenait le concept de liaison entre la planète et les mind-worms, la même liaision télépathique qui forçait les anticorps planétaires à obéir sans poser de questions aux "ordres" de la planète. Liaison rapidement piratée par les Gaïens qui inventèrent...

Les fameuses balises.

Apparemment, la balise en question semblait tout autant être capable de servir de drogue dure pour les psychiques. Il avait... Caché le fait que les balises avaient été inventés quand les brood pits gaïens étaient devenus presque incontrôlables pour eux et que l'envoi de leurs dissidents politiques en pâture aux worms ne suffisait presque plus à les tenir en laisse.


J'ai aussi caché le fait que je n'aime pas non plus les brood pits et les mind-worms en général. Les efforts de Bessle pour faire chier la planète (enfin, la nôtre...) étaient bien beaux, mais... Saletés de merdes grouillantes qui ruinaient des bons avant-postes lucratifs !

Après tout, "Nuke them from orbit" n'était pas une réplique culte par hasard !

Et là j'apprends que ce genre de cas semblent assez fréquents pour que même "de faibles terriens" y aient accès, alors qu'ils étaient armés comme des clodos.

...non, y'a un truc qui cloche. Leur équipement était... Spécialisé, en réalité. Entre le type et son flingue à balles spéciales sensé bloquer le Phyro, la salope et ses larves qui ont failli me tuer dans un bar rempli de tarés de la gâchette doués de magie et même le connard perdu dans le silo avec son canon magnétique. J'ai pas besoin d'un master en ingénierie des forces ni même d'un permis de tuer pour comprendre d'un type revenant des laboratoires des trois Doxs avec un canon magnétique en main n'était pas sensé être là !

Ils avaient un plan très précis, c'est évident ! Apparemment, quelque-chose à foutu leur plan en l'air, et ils ont oublié la doctrine de base d'une guerre : Le plan, c'est bien. L'exécution, c'est mieux ! Moi, par exemple : J'avais pas assez de troupes ? Je claquais de la thune. On me baisait technologiquement ? Je craquais du pognon. J'avais pas l'infrastructure ? Pognon.

On peut tout faire, avec le pognon ! Si ils voulaient que leur plan marche, ils n'avaient qu'à pas être pauvres, pour commencer !

Ah, les amateurs. Pourtant, on sent qu'il y avait une volonté, derrière ! Même dans la merde noire, ils ont insisté !

Ouais, ça c'est la deuxième question à se poser quand un plan merde : Quand doit-on lâcher prise.

Enfin...

La vidéo.

Il avait enchaîné en vantant la balise comme "une oeuvre d'art", par mécanisme primaire de vente, ce qui avait irrité l'hybride qui avait commencé, elle aussi, à présenter et vanter ses goûts en art.

Apparemment, elle avait gardé une nostalgie de l'art Aryani (ou Nagyari, il s'en branlait, réellement) qui était basé sur... Les spectacles et les tableaux. Ivre, il s'en était branlé et s'était contenté de l'écouter déballer sa culture sans y prêter attention.

Il aurait dû se douter que le "Festival de l'obéissance" ou "Le jugement des disgraciés" n'étaient pas des événements respirant la bonne humeur.

Le premier consistait à fêter durant une semaine la loyauté absolue des Aryani envers l'Empire Pariah, et, ce faisant, inviter les visiteurs locaux a voir des démonstrations amateurs de... Lynchage en règle ? Enfin bref, apparemment ça commençait par des propriétaires qui participaient eux-même avec leurs propres serviteurs, puis des troupes plus ordonnées entamant des chorégraphies sordides avant de finir sur, apparemment, la reine elle-même sanctionnant personnellement ce qui semblait être, à entendre l'hybride, le serviteur le plus insupportable de la planète.


"Vous voyez, Kayte ? Ça je l'ai jamais vécu ! Je paierais cher pour avoir un enregistrement de cet événement ! Ça doit être quelque-chose !"

AH ! SALE BÊTE !

Elle s'était levée ?!? Elle était dans son dos ? Il regarda le lit-four, et...

Non, c'était encore dans la vidéo. Le lit était toujours occupé par quelque-chose qui semblait bouger dedans.

L'occupante se retourna et...


AH MERDE ELLE A LES YEUX OUVERTS DEPUIS COMBIEN DE TEMPS ?

Elle était réveillée ! Elle était réveillée depuis un moment déjà, et la lueur du four lui renvoyait un regard le scrutant avec grand intérêt depuis son abri laineux !

Une chose était sûre, en regardant la paire d'yeux braqués sur lui : Sobre, il n'aurait jamais accepté de dormir aussi près de quelque-chose du genre ! Le tout donnait, depuis la couette, l'impression d'un prédateur indiquant son territoire à une victime potentielle.

De près, ça devait être véritablement terrifiant.

Rien qu'avoir compris que c'était avec SA main qu'il s'était essuyé avait été terrifiant.


Une chose est sûre, c'est plus mon lit. Une autre l'est : Vu comment elle est enfoncée, elle bougera pas de là.

Enfin, j'espère...

Elle est flippante, vue de là !

A moitié pour comprendre comment il en était rendu là, et l'autre moitié pour essayer d'oublier la présence qui se révélait envahissante depuis son antre, il retourna à la vidéo.

Toujours autant envahissante. Pendant que les types de l'Albion ricanaient en regardant la tête des autres Colonists, Morgana était également présente en vidéo en train de demander à l'hybride si elle n'avait pas une mémoire à partager de cet événement. Passé la question absolument immorale consistant à admirer des gens se faire torturer à mort sous les yeux d'une foule en délire pour plaire à, selon la sanguinaar, des "faux dieux de merde", la Nagyaseeker avait enchaîné, après acceptation de la requête, sur une description du "jugement des disgraciés", festival consistant à (oh surprise) passer la semaine entière a suivre le jugement de tous les Aryani ayant échoué a faire valoir la volonté royale (et, évidemment, impériale).


Et, surprise surprise, c'est dans le sang que ça se fait et en direct.

"Y'en a un paquet qui ont dû maudire mon nom avant d'arriver ici ! Hah, j'espère qu'ils ont pris du sale ! Ils se sont fait étaler par des "sauvages", après tout, ja ? Ça méritait au moins un traitement de sauvage, ja ?"

Un regard noir de la Nagyari avait indiqué que c'était encore en vidéo. Peu convaincu, il s'en assura quand-même du regard : Ouais, elle était toujours dans le lit.

Toujours en train de le fixer des yeux. L'atmosphère de la nuit et le peu de lumière des cendres mourantes du four accomplissaient une ambiance qui n'était pas pour dédramatiser.


Elle cherche à me faire perdre mon sang-froid, c'est ça ? Eh ben c'est raté ! Je ne suis pas DU TOUT concerné !

Suite de la vidéo : L'hybride montrant une large coupure derrière son épaule, tout en annonçant avoir été son jugement lors de son semi-échec sur Terre.

La sanguinaar n'était pas d'accord, et soutenait mordicus que son passage en Asie avait changé radicalement les relations du continent quant à la menace extraterrestre.

S'en était suivi un jeu entre les deux ayant pour thème "Devine comment on m'a fait ça !"...

...dont la réponse était, apparemment, non pas une coupure au couteau, mais une remontée à l'aide d'une griffe incurvée géante ayant eu pour objectif la dislocation de l'épaule.

La cicatrice partait du milieu du thorax et remontait jusqu'à presque en haut de l'épaule. Ça avait du être horriblement douloureux.


"Ils ont remonté tout du long en utilisant la griffe de Snaggles, et c'était votre faute si j'ai reçu un traitement de "sauvage", garce ! J'adorais ce truc ! Et ils l'ont fait devant toute la planète ! J'ai jamais rien connu de plus humiliant ! Et c'est à vous que je le dois, ça !"

Là soudainement je comprends pourquoi elle était très fière d'être une dompteuse encore en activité ! Si les sanctions en entreprise étaient à ce niveau, moi aussi j'aurai eu des rendements de malade !

La chef de guerre avait fait un bond magistral :

"MR. SNUGGLES ? MAIS J'AI TOUJOURS CRU QU'IL ÉTAIT- Oh, attendez. Snaggles, ja ?"

La Seeker s'était braquée sur place :

"Qu'est-ce que t'en as à foutre que ce soit Snuggles ou Snaggles ? T'as jamais compris les animaux, sauvage !"

L'engueulade était lancée :

"COMMENT CA JE- Va dire ça aux asiatiques !"

Puis elle s'était levée en direction du groupe qui s'était remis à pianoter sur leurs appareils avant de se retourner sur un sifflement sec : C'était le barman qui avait quitté son bar et était dans leur dos, faisant "non" du doigt. Considérant l'interdiction, elle se ravisa et se contenta de dire :

"Ils ont remplacé le carn- Hmph. Ok, ok, je la ferme."

La Seeker mit son pouce en l'air en direction de quelqu'un vers le comptoir, et reprit son histoire :

"Phyro a bien changé. Enfin, euh... J'ai un peu lâché prise après ça, vu que j'avais plus une seule bête, et je me suis contentée de faire des rapides représentations de lieux publics en lieux publics avec les faunes locales. Puis j'ai récupéré une sorte de smilodon avec lequel je comptais me refaire. Smilodon qui fût promptement éclaté quand ce foutu Phyro est arrivé dans la fosse de bar où j'étais en train de faire ma représentation. J'étais en train d'ouvrir une malheureuse en deux avec la bête en faisant durer le tout, et la seconde d'après la foule acclamait un intrus qui me faisait exactement la même chose. Au début, j'étais réellement dans le mal, quand j'ai compris que j'allais probablement jamais récupérer de forme physique et que je pourrais probablement plus jamais grimper sur scène. Vous ne vous en doutiez pas, mais, en réalité, j'adore être sur scène ! Le fait de rester enfermée éternellement ne devrait pas vous être étranger, expérience ratée..."
Quelque-chose ne va pas ? jvhap

Notaproblem

Déc 16, 2018, 04:34 pm #218 Dernière édition: Mar 10, 2019, 04:12 am par Notaproblem
La sanguinaar avait réprimé un hurlement, à en juger par le son d'un trop plein d'air à peine contenu par des joues en surcapacité. Tandis qu'elle étranglait l'air, l'hybride continua, satisfaite du résultat :

"Mais le temps passant, j'avoue avoir réfléchi sérieusement à changer de camp, quand j'ai compris que les Seekers était sûrement meilleurs employeurs que les Sunslayer. Phyro a mis un moment avant de vouloir m'écouter, tout passionné qu'il était, mais A-1, lui, était réellement intrigué. Et me voila, changée du tout au tout, de retour dans la course ! Et ça, je le dois à votre accord !"

"J'ai pas eu mon mot a dire. Je t'ai vue rentrer juste après être morte, j'ai pas réellement eu le temps de m'attarder sur le sujet. Passons à autre chose, avant que je ne change d'avis."

"Comme t'as changé d'avis sur Invictus ? Me la fais pas."

La sanguinaar lança un regard noir à Fyria :

"La différence entre lui et toi, c'est que lui m'a permis de vivre. Toi..."

Sans même quitter Morgana des yeux, l'hybride avait pointé du pouce la terrienne, toujours droite comme un I derrière :

"Moi, je ne te sers à rien ?"

Morgana avait intégralement pâlie quand elle avait entendue la phrase. Tandis qu'elle semblait se retenir de paniquer, Fyria avait insisté :

"Y'a quoi derrière moi, actuellement ?"

"Hmph."

Ainsi donc, Morgana n'aime pas avoir tort ? Intéressant.

Bon. La trace sur la gueule de Valéria. C'est quoi ? Là j'suis intéressé, maintenant que je suis réveillé !

Il leva la tête, pour vérifier si elle n'était pas magiquement apparue, d'ailleurs.

Non. Par contre, la sanguinaar était toujours tapie dans son lit et ne le QUITTAIT TOUJOURS PAS DES YEUX, BORDEL !

Ca devait cesser.

Elle voulait quelque-chose, c'était évident !

Elle voulait quoi ?


Si c'était urgent, elle me l'aurait déjà dit.

Elle me teste, c'est évident.

Alors, le sujet du test ? Ma capacité à rester serein et l'ignorer ?

Trop évident.

Le temps que je vais mettre avant de remarquer qu'elle veut me dire quelque-chose ?

Possiblement.

Juste me signaler qu'elle est toujours présente dans la pièce ?

C'est une possibilité également !

Elle continuait de le fixer. C'était à peine si elle clignait des yeux.

Il arrivait à peine à se concentrer sur la vidéo.

Il considéra le four et la sanguinaar blottie dans le lit.

Finit par avoir une idée de question :


"Vous voulez que je relance le feu, peut-être ?"

Après tout, faisons un bon hôte.

Et puis c'est vrai que moi-même, j'ai du mal a supporter le climat local.

Un rapide mouvement de tête accepta la proposition. Deux bûches rajoutées plus tard, il était de retour sur sa vidéo.

Celle-ci enchaînait sur la sanguinaar prétendant qu'au moins, la Terre n'avait pas des loisirs aussi hardcores et qu'en réalité, les Jeux Olympiques étaient reposants à regarder, eux.

Le débat commençait à s'enflammer de nouveau quand le barman, ayant prévu le coup, passa la Voix du Printemps de Johann Strauss en voyant que les esprits s'échauffaient sur un nouveau débat. La réaction fût immédiate :


"Vous êtes des enfoirés, les gars... C'est ma seconde préférée ! Bon, Fyria. M'accorderiez-vous cette danse ?"

La Seeker avait répondu, amusée mais toujours visiblement en froid :

"Je suis honorée, mais prenez plutôt quelqu'un dans votre état ! Je vais devoir vous traîner tout du long ! Vous savez danser, Hyalmar ?"

La terrienne fit "non" de la tête.

Lui fit un arrêt sur image. Même arrêté, c'était presque impossible de voir son visage. Elle portait, à dessein, sa robe pour ce but précis, le tout couplé d'un voile bien trop opaque. Elle aurait eue sa place dans quelconque cauchemar débile plus qu'ici. Le peu qu'il voyait de ses épaules, les bras étant recouverts par de longs gants blancs, était presque encore plus blancs que la robe.

Elle était vivante, en réalité ? Deadlock n'avait vu en thermique qu'une immense masse grouillante. Elle vivait bien, hein ? C'était bien une terrienne et pas un vulgaire amas de merde, hein ?

Que ce soit le cas ou pas, Fyria en avait rien a foutre, et était en train de lui demander :


"Vous voulez apprendre, peut-être ? 30 ans a bouder vont vous paraître bien long ! Profitez un peu, vous n'allez pas renâcler à votre peine pendant tant d'années ? Ca serait du gâchis pour vous, comme pour moi !"

Elle... N'avait tout de même pas voulu accepter.

Moi aussi je tirerais la gueule de m'être fait asservi par une insecte géante, deux robots adeptes du taser et un couple rock'n'roll.

Kayte, stupidement, dans une bonne volonté de se faire remarquer et de sortir du lot, avait, à son grand regret dans le temps présent, innocemment révélé :

"Moi j'sais danser la valse ! J'étais même très bon, à l'époque !"

Ah, c'est là que ça a dû commencer à merder.

En effet, elle avait pris son attention et l'avait tiré hors de sa chaise, démontrant un immense engouement en l'argumentaire de :

"Mh. Ok !"

Et ils étaient partis tandis que Fyria finissait de convaincre la terrienne avec un tout con mais tout efficace :

"Vous n'allez pas laisser deux bourrés vous voler la vedette ? Ce serait la satisfaire que de rester plantée là !"

C'était étrange. Morgana était photogénique derrière un écran, beaucoup moins quand on avait le réel produit devant les yeux. Sur l'écran, elle semblait agréable. Là, en levant la tête, elle semblait-

PUTAIN DE MERDE ! MES PARTS DE PHOBOS POUR SAVOIR OU ELLE EST !

Ne pas paniquer. Le lit était vide. La porte était fermée. Il ne lui restait qu'un seul endroit où elle pouvait se situer...

Formidable. Fantastique. Fabuleux. Je suis tout seul avec un stalker en liberté dans un bureau de la taille de- PUTAIN MAIS FAIRE UN TRUC !

A bout de nerfs par la nouvelle de son déplacement, il lâcha, pour désamorcer la situation :

"Bon vous voulez quoi à la fin ?"

"Regarder ! Vous pouvez mettre le son ?"

Il s'en doutait, ce qui l'empêcha de sursauter. Une grande victoire pour lui. En se retournant, il se rendit compte qu'elle était déjà penchée extrêmement près de lui, laissant flotter ce qui semblait être un t-shirt trop grand accompagné du bas de son armure en cuir d'hier, occupée à regarder par dessus son épaule, mais qu'elle était également extrêmement déçue de son manque de réaction. Ce qui était camouflé quand elle était encore en train de comater dans le lit était désormais évident : Elle avait une réelle gueule de balai-brosse, au réveil. Son attention sembla captée par quelque-chose sur son bureau.

Il se retourna en s'attendant à voir un insecte.

Que dalle. Ce qu'elle regardait était un emplacement strictement vide du bureau.

Il se retourna de nouveau, se préparant à lui demander à quoi elle jou-


Ah !

Ah.

Il lâcha un long soupir. C'était... Incroyablement décevant. Elle avait un comportement de... Juste... Il...

...c'est CA, le dirigeant incontesté de l'Axiome ?

Ca doit être le leader le plus pitoyable que j'ai jamais vu.

Elle, euh... A profité de l'occasion pour placer son doigt a deux centimètres de ma joue...

Comme c'est navrant...

Non seulement j'ai l'air d'un con, mais je sais pas si elle se rend compte de ce pour quoi elle, elle passe à mes yeux.

Alors si je suis son comportement actuel, logiquement elle va, et la réponse à effectuer est de...

Ah bordel.

Le sourire de la gamine s'effaça instantanément quand elle comprit que le rond tracé avec l'autre main s'était vu désamorcer par un gouvernemental moins con que la moyenne générale.

Et voila. Un comportement de maternelle... Bordel, à la regarder, ce truc est sensé avoir au moins 30 balais.

Elle regarda Kayte. Son rond percé à jour. S'humecta les lèvres en fermant les yeux en semblant réaliser la gravité de la situation. C'était la guerre, et, avec son rictus, elle la déclara au moyen de :

"Snarl ! Raal'mar'flatt'pyat, ja ? ...ja, flatt'pyat... ...mrrr."

Mais qu'est-ce qu'elle dit, encore... J'irai me renseigner, mo-

"Rarrlh !"

RETIRER MON DOIGT ! C'EST UN PIÈGE DANS UN PIÈGE ET ELLE VA-

A la seconde près il y passait ! Il avait senti le contact sur sa joue disparaître, et avait pressenti la trajectoire d'interception ! Il pensait la dernière heure de son épaule arrivée quand son doigt frôla le contact très anxiogène d'une main capable de disloquer une épaule en deux béquilles à peine !

Eeeet au terme de la seconde la plus anxiogène de sa vie, il parvint a esquiver le pire début de journée de l'univers.

Réflexe surhumain qu'elle avait ! Mais elle était bonne perdante :


"Je sais toujours pas si vous êtes augure ou juste intelligent, mais le résultat est là. Eh bien, ça veut dire que j'ai perdu, ja ? A vous l'honneur !"

Non, mais juste non. Il avait plus de 8 ans, lui ! Un fait qu'il s'empressa de très vite rappeler, sa patience commençant à s'user tout aussi vite :

"Mais vous avez quel âge ? Je vais pas vous mettre des béquilles parce-que j'ai gagné à un jeu pareil !"

Elle avait l'air de s'en branler. Non, pire :

"Non, non, mais j'insiste !"

Pire donc, elle semblait apprécier le concept. C'était ridicule ! Il était à des années lumières de participer à ce genre de merdes innommables qu'était le jeu du rond ! Même les Patels n'étaient (presque) pas aussi cons !

Voyant sa tête, elle insista, encore plus déçue que les deux précédentes fois :


"Ou vous le faites, ou c'est moi qui les mets !"

C'était gênant, déplacé et importun ! Pire, c'était un dilemme tout de même, tout con que ça puisse paraître.

Ugh. Se faire victimiser, ou claquer mon Ego pour... Un jeu de maternelle, apparemment !

Finissons-en vite.

Entre être gêné en lieu clos et finir avec une épaule déboîtée, j'hésite pas.

Sympathique de sa part, elle était avec un T-shirt au lieu de l'armure renforcée de la veille.

J'espère qu'elle l'a fait exprès, ça aurait été d'un niveau encore plus bas que la maternelle. Bon, et de un...

Il se retenait, principalement parce qu'il s'attendait à une autre arnaque quelconque, ensuite parce qu'il était gêné et pour lui, et pour elle, et enfin parce que putain le JEU DU ROND, MERDE ! Mais non, elle était réellement bonne perdante. Elle souriait en regardant le mur en face d'elle.

Sans déconner, c'est quoi son problème ? Bon, et de deux...

Ca le gênait toujours autant. Il ne frappait toujours presque pas, se contentant du strict minimum. Elle s'en rendit compte et le foudroya du regard en pestant :

"Vous le faites exprès, ma parole ! Frappez plus fort ! Je sens à peine quelque-chose !"

Il s'était instantanément défendu :

"Nan mais j'ai dit et certifié détester ce-"

"Vous chercheriez pas à me vexer, ja ?"

Elle l'avait presque piaillé assez brutalement pour qu'il tente de le démentir directement, mais pas assez vite. Il monta les enjeux :

"Vous bluffez ! Je le vois bien que vous le faites exprès ! Vous avez un sourire long comme ça ! Ça vous amuse, d'emmerder les gens ?"

Un moment de silence gênant flotta, quand soudainement, elle triompha :

"Ah, j'ai compris !"

Ses yeux s'écarquillèrent, comme si elle venait d'avoir la révélation de l'année, qu'elle s'empressa de dévoiler :

"En fait, vous avez juste aucune force ! Je comprends, je comprends, ne vous inquiétez pas plus que ça ! Vous devez avoir l'habitude, de toutes façons, ja ?"

Oh putain. C'était la guerre. Frappé dans son Ego "de faible", Kayte grinça :

"...on en était à huit restants, ja ?"

Son tic m'énerve. Il reste en tête. J'arrive pas à comprendre ce truc.

Elle pouffa de rire, puis lâcha un rire a peine retenu quand elle annonça, les larmes aux yeux :

"Ahaha ! Repartez de dix, j'ai rien senti des deux premières !"

Faire un jeu du rond, ok. Lui casser les couilles, passe encore. Mais alors commencer à critiquer le président de Kayte and Sons, ça allait trop loin ! Dix vraies béquilles plus tard, le constat était toujours autant blessant :

"J'ai décidément rien senti ! Bah, c'est peut-être pas votre truc, après tout. Bref, vous êtes augure, vous savez ce que je vais vouloir vous demander, ja ?"

Bah... Non, en fait ! Je contrôle rien, moi !

Elle le fixa des yeux avec un grand sourire. Puis son sourire commença a disparaître quand elle comprit qu'il n'en avait réellement aucune idée et verbalisa sa demande :

"Relancez votre vidéo. Moi aussi, j'ai aucune idée de comment j'ai fini là !"

Son instinct de marchand reprit le dessus :

"La vidéo contre une question."

"Ja ?"

"...Mr. Snuggles, c'était qui ?"

"Oh ça ? C'était le gardien des Gardiens ! Le capybara de compagnie qu'on avait récupéré, à l'époque !"

Elle avait regardé le sol, à ce moment précis, en avouant :

"Je me demande ce qu'il est devenu... Il a dû mourir de vieillesse, sans doute... Chaton est toujours tellement triste quand on le mentionne..."

Chat- peu importe. Retrouver le destin d'un capybara sur Terre ? Je penserai à ce job, à l'occasion.

La soirée, donc. Tandis que les Relics Seekers faisaient un high-five devant le jukebox, eux avaient fini de danser leur valse devant l'engouement de tout le bar, et avait filé des cartes à tous les amateurs d'arts et bardes du bar. Ensuite, il avait, sur influence de l'alcool et de sa victoire au poker, entrepris de faire un bras de fer.

Il avait pas vu que c'était le golem Systémique, avec un sourire sadique, qui avait insisté pour être son adversaire.

Et là il était passé par la fenêtre dans ce qui était un acte de mesquinerie absolu de la part du golem.

Avec un sourire en coin, la gamine le regarda et lui annonça la bonne nouvelle :


"Vous inquiétez pas, il vous a rejoint environ... Maintenant."

Il l'avait pas bien vu, en rentrant dans le bar, la veille. Mais le golem avait suivi peu après, tandis qu'on entendait le victorieux beugler un peu subtil "CA C'ÉTAIT POUR KHARL !"

Les deux avaient rigolé en se repassant la scène au ralenti, tandis que l'ex-Gardienne commenta :


"Le Karma est une chose merveilleuse, ja ?"

"Il a fait son bras contre qui ?"

Deux balles sur le Phyro.

"Oh, Fyria a voulu tester sa nouvelle acquisition ! En fait il s'avère que la mariée est une réplique presque fidèle de Phyro sur le plan biologique et est capable de modifier sa structure anatomique avec l'aide de ses merdes, et qu'elle était tout autant torchée que nous, passé ce moment. J'ai pas suivi, moi aussi j'étais pas sobre. BON !"

Il ne s'attendait pas à un son à faire vibrer la table. Elle continua, désormais peu soucieuse de le voir sursauter où pas :

"...la suite !"

Eh bien la suite fût lui dévoilant son passé de nucléarisateur d'un superbe "J'ai foutu la puissance de l'atome sur des villes de hippies, alors c'est pas un golem de merde qui allait me faire chier !"

C'était peut-être une connerie, après coup.

Le bar était devenu silencieux, puis...

Avait fait une ovation et tout le monde s'était précipité pour échanger sa carte avec "le type le plus couillu de la soirée" !

Ensuite, ils avaient vidés encore plus de verres, il avait apparemment passé une soirée a se raconter des histoires sous la musique d'un groupe de bardes métal puis, sous le conseil du nain, était revenu à son manoir accompagné, donc, de Morgana qui, selon elle, avait à faire avec sa colocataire et que le ramener était un excellent prétexte pour ne pas mourir une fois la porte d'entrée passée.


Dans le contexte, ça fait sens. Quand on compare avec le reste de la journée, ça fait presque détail insignifiant !

Ensuite, si je comprends bien, j'ai accepté de rentrer dans un espèce de véhicule de reconnaissance avec elle en conductrice et surtout sa putain de radio, et en passager l'humain qui avait tenté de m'agresser la veille !

Il aurait dû se douter, tout bourré qu'il était, que quelqu'un commençant à faire crisser ses pneus en crescendo avec la musique c'était pas bon signe.

Il avait passé la grande majorité de la scène à regarder le sol, du coup ce fût la conductrice qui lui passa sa vidéo :

Elle avait menacé de rouler sur les murs, avait pris des angles improbables et passé la majorité des lignes droites sur (incroyable mais vra) les deux roues arrières de son VAB.

Le terrien non plus n'avait pas apprécié le voyage en voiture, d'ailleurs. Kayte avait carrément oublié son existence ! En fait... Il s'était très vite évanoui, devant la conduite de folle furieuse de Morgana. Elle avait pris la totalité de ses virages de manière à secouer un maximum ses passagers, probablement dans l'optique de mettre sa misère au terrien. Elle avait garé son bordel en dérapant sur les deux roues de droite sur trois mètres et s'était arrêté pile au portail d'entrée avant de sortir un shaker de sa boîte à gants et de célébrer ça avec un shoot du liquide bien, BIEN secoué lui aussi.

Elle en était très fière, semblait révéler son commentaire :


"J'ai jamais eu d'accident de toute ma vie ! J'adore toujours autant conduite !"

C'est sûrement des craques.

Ensuite, elle avait sorti le terrien dans les vapes, un carton blanc, et les deux étaient rentrés.

Puis le message et l'autre terrien, sauf qu'il avait tracé, dans un état second, vers son lit où il était parti comater pour le restant de la nuit après avoir enfilé un pyjama pour ne pas plus ravager son costume.

Puis les rêves de merde et ce réveil. Ca faisait sens.
Quelque-chose ne va pas ? jvhap

Notaproblem

Déc 16, 2018, 04:36 pm #219 Dernière édition: Mar 11, 2019, 11:33 am par Notaproblem
Oui, le rêve. Il devait vérifier.

"...dites, votre... Moitié, là, elle fout quoi ?"

Elle l'avait complètement oubliée, à en juger par sa surprise et le :

"Ah oui, merde, elle !"

Elle regarda son intercom'. Puis déclara :

"J'crois qu'elle est dans une cellule post-opératoire, et c'est la vue de Phyro. Regardez plutôt !"

Ah c'était mignon ! Ils étaient tous les deux en train de pioncer, calés dans un espèce de lit d'hôpital. Elle avait la tête encastrée dans le Gardien pendant que lui était calé dans son épaule ! Quel sympathique couple non productif et parfaitement inutile ! D'apparence. Il avait une autre question :

"...désolé de paraître indiscret, mais ça vous gêne pas plus que ça ? J'veux dire-"

Elle le coupa net et sortit une phrase qui semblait dit et répété assez de fois pour en devenir un mécanisme :

"On est la même personne qu'il soit avec elle ou moi donc ça va- D'autres questions ?"

Oh que oui, il en avait :

"Vous pourrez lui dire de dégager de mes rêves ?"

Elle roula des yeux, soupira et se vexa :

"Vous vous rendez compte qu'elle est en sortie d'opération ?"

La requête semblait incroyablement stupide, tout compte fait. Il était impossible qu'elle ait pu s'infiltrer dans ses rêves, à cette distance. Il commençait déjà a regretter une erreur pareille quand elle continua, le regard perdu dans le feu mourant du four :

"Et même là-bas, elle trouve moyen d'essayer de soigner les gens... Stupide créature. Elle va finir par y passer, a tenter de prendre le monde sur ses épaules à elle toute seule !"

Bah non, apparemment elle peut fouiller mes rêves de là en fait.

Kayte s'en branlait, de l'inquiétude locale ! Le seul truc qui l'intéressait était :

"C'est bien tout ça, mais je peux juste dormir sans qu'elle m'emmerde durant la nuit ?"

La sanguinaar se tourna vers lui, et lui demanda, brusquement :

"Pardonnez-la. Elle ne cherche pas à mal. Elle veut juste vous aider."

"La pardonner, hein ? Ça dépend, c'est quoi son intérêt ?"

Il avait dû se braquer comme un poids-lourd. Elle avait reculé en voyant sa réaction, puis haussé les épaules et sobrement conclu :

"Elle ? Aucun. C'est ce qui rend son envie de vous aider d'autant plus précieuse. Lui en voulez pas parce-qu'elle vous semble maladroite ou indiscrète. Vous la connaissez à peine."

Il allait pour se défendre quand elle força le changement de sujet :

"Autre chose ?"

Il aurait aimé continuer sa défense et mettre un point très clair sur le fait qu'il n'aimait pas se faire sonder pendant la nuit, mais passons. Il allait être pragmatique, lui :

"...Valéria, c'est qui ?"

Là, ce fût elle qui regarda vers la porte pour vérifier si elle n'était pas magiquement apparue. Puis, après un ricanement anxieux, proposa une solution pratique :

"Ça, je vous propose d'aller voir par vous-même ! J'suis sûre qu'elle est partie pour un bon moment, ça risque rien !"

Elle s'était levé et avait pris direction la porte. Il allait pour la suivre quand il vit l'immense connerie qu'elle venait de réaliser quand la porte s'ouvrit sur la Nagyari, visiblement d'humeur massacrante, toujours en armure Seeker, qui était posée, trempée, puant la mort et les bras croisés, derrière la fameuse porte. La sanguinaar sursauta et pâlit instantanément à la douce agression verbale de :

"Ma robe, connasse de sauvage inutile..."

Robe. C'est un des champs lexicaux qui est synonyme de "Ça sert à rien". On va les laisser régler leurs problèmes et retourner vérifier les gains au poker de la veille.

Tandis que celui-ci était dans son sac transmatière à tenter d'enfin ordonner la pile de possessions qui grandissait, elle, sans trop prêter attention à Kayte, venait de rentrer comme un boulet, droit dans Morgana qui était désormais au prises et maintenue par une paire de mains agrippés profondément dans le col de son t-shirt, à la grande surprise et frayeur de cette dernière qui venait de replier sa queue entre ses jambes, sous les yeux médusés du businessman toujours calé dans son fauteuil de bureau, et continuait sa crise de nerfs :

"...ça devait être la seule chose au monde que vous ne DEVIEZ PAS endommager ! Quelle est cette manie de vouloir tous être plus pesants les uns des autres, plébéiens ?"

Pour une dirigeante réputée pour sa capacité à ruiner des adversaires, c'était surprenant ! Elle ne faisait absolument aucun geste, et se laissait presque martyriser plutôt que d'essayer de se défendre !

"J'en ai tranché en deux pour moins que ça, pitoyable- Mais où ai-je la tête. Après tout, c'est vous la propriétaire de cet empire, désormais. C'est votre faute, je me trompe- Bien sûr que j'ai raison ! L'univers est mal fait, saloperies primitives... C'est probablement pour ça que vous n'avez pas encore dégagé d'ici. Vous pensez tous que tout vous est dû, est-ce bien cela ? Vous n'auriez jamais dû quitter vos enclos, tous autant que vous êtes !"

Morgana se faisait insulter gratuitement par une espèce d'elfe trempée et écumante qui devait faire trois fois moins son poids, et pourtant elle se refusait à réagir, se contentant d'avoir une expression d'incompréhension. Kayte, de son côté, essayait de comprendre comment la trompe-la-mort d'hier était capable de se laisser marcher dessus comme ça. La réponse à sa question vint plutôt vite, quand elle se décida enfin à tenter un échange verbal :

"Mais je vous ai fait quoi ? Elle a quoi, votre robe ? Elle était encore en un seul morceau quand je vous l'ai amenée ! C'est quoi votre pro-"

La Nagyari avait bondi sur place et hurlé, en menaçant de l'étrangler :

"ELLE EST FROISSÉE DE PARTOUT, ET PRESQUE AUTANT QUE MOI, MISÉRABLE SAUVAGE ! VOUS N'AVEZ AUCUNE BONNE MANIÈRE NI AUCUN SENS DE L'ÉTIQUETTE, VAURIENS MILITARISÉS !"

Kayte, de son bureau, avait levé la tête, le tirant de l'inspection des gains du poker d'hier, et il s'était exclamé, surpris :

"Quoi, tout ça pour une robe ? Y'a pas juste quelqu'un qui pourrait lui passer un coup de fer à repasser ?"

"SIL-"

Furibonde, la tête rouge sang, à la limite de faire rentrer en ébullition le liquide infect qui dégoulinait d'elle, elle s'était retenue de finir sa phrase et s'était contentée d'accuser en le pointant du doigt :

"Qu'est-ce que ça peut vous faire, vous ?"

Tandis qu'il accusait une surprise quand à l'agressivité toute nouvelle de ce qu'il considérait encore hier comme quelqu'un de sobre et réservée, la sanguinaar avait sauté à sa défense et réagi avec véhémence, oubliant la notion de prudence qu'elle semblait avoir acquise :

"Et moi, qu'est-ce que ça peut me foutre qu'un carton de transport froisse une robe ? Vous croyez que j'en ai quelque-chose à foutre du putain d'état d'un truc que j'étais même pas obligée de-"

Le peu de patience dont disposait la Nagyari venait de s'évaporer aussi vite que sa grimace forcée. S'en suivit un hurlement :

"SILENCE, MISÉRABLE VERMINE !"

Kayte venait de réaliser immédiatement la menace quand la sanguinaar s'était effondrée comme une mouche, sans préavis ni même avoir eue le temps de se défendre. Valéria venait d'appuyer, sans le moindre problème, sur un quelconque bouton "off" !

Apparemment, le pouvoir de la consort, quoi qu'il soit, était d'être capable de maîtriser net les gens, et ce sans donner ni le moindre avertissement, ni la plus petite chance de se défendre.

Il fit l'inventaire de la scène : Une psi capable de pulvériser quelqu'un sans efforts, courroucée à propos de sa robe venait de neutraliser la dirigeante de la planète, qui allait très certainement leur en tenir rancune. Morgana, elle, était au sol en train de (mal) coordonner sa relevée, n'arrivant même pas a agiter un bras dans le sens du sol, semblant prise de nausée et était définitivement hors-jeu, le tout en même pas une seconde. Après une rapide mais brève lutte avec elle-même, elle se décida juste à rester où elle était.

Il fallait faire quelque-chose. Ça allait finir en désastre sur le long terme.

Kayte souffla en anticipant la difficulté de la tâche à réaliser, et...

Peu rassuré mais très confiant, il entreprit l'action diplomatique de rétablir le dialogue Nagyari-Sanguinaar :


"Je conçois que le tout soit frustrant, mais je suis persuadé qu'il n'y a pas que cette histoire de robe. Essayez de vous calmer, nous sommes des grandes personnes, dans cette pièce..."

La tête de la Nagyari ne voulait dire qu'une seule chose : "Fais très attention à ton choix de mots"...

"Au contraire de madame "8 ans d'âge mental" ici présente capable de réaliser des jeux d'école primaire..."

Frotter dans le sens du poil. C'est important.

"...et je voudrais que nous fassions preuve de maturité digne de ces dites grandes personnes. Prenez donc un siège, et commençons à désamorcer cette situation."

La consort n'était pas d'accord :

"Désamorcer ? Mais savez-vous à qui vous vous adressez ? Je n'ai nul besoin de désamorcer quoi que ce soit ! Elle, en revanche, ira désamorcer quelque-chose dans un avenir très proche, pour son incompétence et sa stupidité hors-concours ! Elle n'aurait jamais dû quitter son enclos !"

Non, je ne sais justement pas à qui je parle, abrutie. Mais j'en ai rien a foutre : C'est mon bureau, et dans mon bureau, personne n'ira rien "désamorcer."

"Valéria, prenez un siège. Je conçois votre colère même si j'ai absolument aucune idée de ce qui s'est déroulé, mais d'un point de vue purement pragmatique, c'est pas bon pour les affaires. Vous venez de plier une personne au sujet d'une robe et ce dans mon bureau alors que vous m'avez certifiée faire partie des meilleurs possibles dans votre domaine, la diplomatie. Permettez-moi d'exprimer mes doutes, et prenez ce siège."

Ça avait marché. Elle s'était décidée à faire un effort et avait repris un peu sur elle pour aller se poser devant lui, sur le fameux siège. Elle avait toujours une tête à vouloir écraser des chatons et une nervosité qui malmenait son regard qui partait à gauche à droite, mais au moins elle était un minimum sous contrôle. Tentant de ne pas prêter attention à la sanguinaar qui tentait d'assister à la scène, il continua :

"Ok, alors on va faire simple. Votre robe. Elle a quoi de si important pour qu'une je cite "Consort royale" en vienne à perdre son étiquette sur ce sujet ?"

Elle avait éclaté son poing sur le bureau en hurlant :

"COMMENT OSEZ VOUS ? Ce n'est même pas la mienne ! Elle appartenait à ma sœur ! Elle ne la quittait jamais ! De quel droit ces- Ces-"

Si il y avait un truc d'effrayant, c'était certainement pas le miteux coup porté au bureau qui avait à peine vibré ni même son attitude générale.

En réalité, sans son pouvoir, quel qu'il soit, il l'aurait pliée d'une main si il l'avait voulu.


Hm. Je m'attendais à voir le bureau se casser en deux, mais apparemment elle dispose d'à peu près autant de force dans les bras que moi. C'est rassurant, quelqu'un avec un physique normal.

Il jeta un coup d'œil à Morgana, désormais transformée en très étrange tapis d'entrée.

Oh, remarque... Allez, au travail.

"...bien, c'est un bon début. Vous avez voulu la faire repasser, donc. Que s'est-il passé ?"

Oh ce fût compliqué. Elle était sur la défensive à un point qu'il avait rarement observé chez des gens. Avancer dans le questionnement était pire que périlleux. Il sentait bien que la fierté de son interlocutrice venait, récemment, de voler en éclats, et qu'elle cherchait, en réalité, le premier prétexte ou le premier subordonné (qu'elle n'avait pas, d'ailleurs) pour passer ses nerfs.

Chaque question qu'il posait se voyait gratifié d'une demande de justification qu'il devait réfuter poliment ou inventer. Chaque demande de précision était accueilli par un mutisme accusateur. Il devait lutter pendant une bonne minute à chaque fois pour réussir à avancer dans la suite du récit.

Apparemment, elle voulait justement faire repasser sa fameuse robe. ("Et ensuite ?" "Ensuite rien." "C'est faux. Vous ne seriez pas dans cet état." "Hmpf... Ensuite...") Avait entrepris de chercher quelqu'un disposant d'un fer ou d'un laveur expert. (Silence des deux côtés. Elle avait repris toute seule.) Sauf qu'après trois heures a errer dans la ville, elle s'était retrouvée heurtée à un phénomène extrêmement désagréable : Elle n'avait clairement pas bonne réputation. ("Du genre ?" "Devinez." "Vous ne m'avez jamais parlé de vous, et je n'ai pas voulu aller vérifier sans votre accord." "Vous ne me connaissez réellement pas ?" "Est-ce que ça vous gêne tant que ça ?" "Non, mais eux... Enfin... Ensuite...") La grande majorité de la foule l'avait fixée, certains avaient murmuré sur son chemin. Pas des compliments, évidemment. Les gens changeaient de trottoir, et quand elle avait entrepris de s'asseoir sur un banc pour mieux observer l'ambiance alentour, la quasi-totalité de la foule avait pris son immobilité comme un prétexte pour s'éclipser.

Merde, même un gosse qui avait demandé à sa mère qui elle était s'était pris une tarte pour toute réponse tandis que sa maternelle le traînait de force hors de la zone !

("Mh. Et vous vous êtes décidée à renter ?" "Oui. Bien évidemment. C'était peine perdue." "Il s'est passé autre-chose. Quoi donc ?" "Rien. Il ne s'est rien passé." "Il ne pleut pas, dehors." "Vous regardez mal." "Non. Il n'a pas plu du tout. Pourquoi vous vous fermez, comme ça ? Je veux juste savoir ce qu'il se passe. C'est important." "Important pour qui ?" "Important pour tout le monde. Soyez raisonnable. Vous n'êtes pas juste rentrée, et c'est sûrement pour ça que vous êtes dans cet état." "...quel est votre intérêt ?" "Un intérêt composé. Le mien, et le vôtre. Allez, vous n'avez pas fait tout ce chemin pour vous rétracter maintenant." "...vous avez raison... Ensuite, j'ai...")

Elle avait entrepris de rentrer, évidemment. Le chemin du retour était définitivement vide. Elle avait aperçue un xéno qui demandait à une patrouille du Robust une autorisation spéciale pour la lyncher. Certains volets s'étaient fermés, sur son chemin, et les rares passants faisaient désormais carrément demi-tour.

Puis un seau rempli balancé depuis la fenêtre d'une caserne droit sur elle avait achevé de la dégrader.

Sonnée par le poids du récipient plein, ça avait été un miracle qu'elle ne soit pas morte de nouveau. Elle avait continué sa route, en mauvais état, vers le manoir, et avait réussi à y retourner sans tomber dans les vapes.

Et, pour couronner le tout, le mur du manoir (Son manoir à lui, au passage) avait été agrémenté d'un "La reine est morte, vive sa mort et LA TIENNE !"

Et, le plus incroyable, elle avait réussi à lui dire tout ça en le regardant droit dans les yeux.


Ahahahaha plus jamais je regarde d'un œil mauvais les stages de management des ressources humaines !

"Eh bien merci de votre confiance ! Vous voyez, ce n'était pas si dur, en fin de compte !"

Courageuse ! Mais putain de merde, les locaux déconnent pas !

Il était pas calé du tout en premiers soins, mais peu importe : il avait son angle, désormais :

"Il me reste désormais un point urgent à régler, dans cette histoire : Donc, après avoir subi tout ça (sans vouloir être brusque ni méchant, je comprends et respecte parfaitement votre colère) vous vous êtes dit qu'antagoniser la seule personne venue vous offrir un cadeau tout en ayant besoin de soins était une merveilleuse idée toute productive, hmm ?"

Le fait qu'elle ait fortement fermé les yeux signalait qu'elle venait de comprendre la connerie qu'elle avait réalisé.

Kayte regarda Morga-

Putain, elle avait ENCORE bougé.

Et elle était en train de se traîner vers la Nagyari, la bave aux lèvres.


J'hallucine...

Il commençait à tomber à court de temps. Si il faisait un geste pour apaiser la sanguinaar, Valéria allait mal le prendre. Si il attendait, c'était le drame assuré :

"Écoutez, je sais pas ce que vous lui avez fait, mais perdez pas la seule occasion de vous faire une alliée de poids : Allez vous excuser, et laissez vous frapper si elle s'énerve. Avant toutes cho-"

La Nagyari avait bondi sur son siège et était partie pour protester avant de réaliser l'existence du "Avant toutes choses". Kayte continua donc :

"...avant toutes choses, je tiens à signaler que je veillerai à ce qu'elle se calme suffisamment pour pouvoir être en état de vous écouter. Ensuite, c'est sa planète. Si elle est plus intelligente qu'elle ne le laisse penser, ce qui est, je l'espère, le cas, elle écoutera vos doléances. Profitez-en, elle a l'air d'être dans une politique de pardon généralisé, et elle a l'air de s'y tenir, elle. Rendez-vous compte : Elle est carrément venue vous voir en état d'ébriété avancée avec son colis sous la main en ressortant d'une tentative d'assassinat, et, je suppose, en étant pleinement consciente que vous pouviez finir le travail des terriens. Je... Ne l'aime pas non plus, pour être honnête, mais pesez le pour et le contre. Je veillerai à ce que ça ne déborde pas. Après tout, j'ai été capable de vous calmer, je dois pouvoir tenir en laisse ce truc."

"N'échouez pas, Kayte. Je pourrais très bien ne réellement plus rien avoir à perdre..."

On sera deux.

Il avait eu juste le temps de faire un signe de la main signifiant de baisser d'un ton avant que "le truc" ne se relève sur un hochement de tête de la Nagyari et ne lui saute instantanément dessus. Fidèle à sa parole quand bien même déjà blessée (ou alors juste parce qu'elle était contre quelqu'un de bien plus forte qu'elle), elle n'avait pas cherché à résister quand la sanguinaar l'avait brutalement plaquée au sol et s'apprêtait désormais à se faire tuméfier la figure par une folle furieuse très rancunière tandis que Kayte préparait une réplique qui marchait toujours :

"MAIS VOUS AVEZ QUEL ÂGE ?"

La furieuse s'était arrêté net et fixa le businessman des yeux, qui n'eût pas tant de mal que ça à soutenir son regard, merci ses propres instincts de prédateur financier.

C'est MON bureau, MON territoire et MON cas, ici ! Si elle est venue foutre le bordel, elle n'est pas la bienvenue, qui qu'elle soit !

La scène s'était figée. Apparemment, ne pas bouger fonctionnait aussi bien sur une sanguinaar que sur un animal sauvage. Kayte profita du blanc présent et de la nouvelle attention qu'il venait de gagner pour continuer sur son plan :

"...dites-moi votre âge."

Visiblement confuse, elle commença à calculer, et sembla échouer quand elle finit, enfin, par dire :

"8 ans sanguinaar, environ 30 ans galactiques, 90 terriens (ou 100, je sais plus trop), 12 ans de Malth et 30 de Cambria. Je vous laisse calculer les orbites plané-"

Mais j'en ai rien a foutre ! Fais pas ta maline ! J'ai plus le temps, pour ça !

"Ok, je vais me concentrer sur les 100 ans terriens : Vous pensez réellement qu'a 100 ans, on en est encore rendus a frapper des gens qui saignent déjà ?"

Elle était encore plus confuse :

"Mais de quoi vous parlez ? De quel saignement vous-"

Son bras s'était baissé net quand elle avait aperçue quelque-chose d'anormal, sur son adversaire. Kayte avait profité du choc pour continuer :

"Prenez le deuxième siège. Votre manque de recul en tant que dirigeante de quoi que ce soit me consterne. Je ne comprends pas comment vous avez tenu cette planète jusque-là. SURTOUT cette planète. Prouvez-moi le contraire."

Elle semblait hors d'elle. Apparemment, elle aussi disposait d'un Ego l'empêchant de se remettre facilement en question. Kayte insista :

"Regardez donc votre voisine de droite, et dites-moi ce que vous savez d'elle."

La "voisine de droite", elle, venait de se relever dans la douleur et avait pris sur elle de se remettre dans son propre siège et de fixer Morgana des yeux, tandis que celle-là répondait :

"C'était l'héritière des Arya-"

Kayte la coupa net :

"Non, ça je m'en fous. Moi, ce que je veux entendre, c'est ce que vous savez d'elle sur l'instant présent. Je m'en branle, du passé de mes employés. Moi, c'est la synergie qui m'intéresse. Et là, je veux savoir ce que vous savez de sa journée."

En fait non, ça me semblait superbement intéressant, mais j'aurai toute l'occasion d'entendre l'histoire plus tard. De plus, la tête de l'héritière m'indique que je viens de grimper dans son estime. Elle ne s'y attendait clairement pas.

La sanguinaar reprit, beaucoup moins confiante :

"Ben... Elle est rentrée, m'a implosé l'oreille interne au sujet d'une robe, et..."

Elle soupira, avant de continuer :

"...bon. Je vois où vous voulez en venir. J'ai manqué un point important, ja ? Envoyez, j'ai pas toute la journée..."

Mais même pas elle a mentionné le saignement qu'elle à observé ! C'est quoi, comme genre de connasse ?

...bon, dans les bonnes nouvelles : On progresse ! Enfin ! Ça commençait à traîner en longueur !

Ça traînait en longueur, certes. Mais il touchait au but :

"Valéria, expliquez-lui votre journée. Si elle est réellement apte à gouverner quelque-chose, elle saura quelles mesures prendre !"

"Des mesures autres que militaires ? Sûrement, vous me faites une farce !"

Devant le froid silence et la rapide perte de confiance de Morgana qui, dans un monde bien foutu, devrait déjà être en train de soigner la Nagyari et le franc manque de coopération de Valéria qui, dans son état, ne devrait pas être en train de faire chier à ce point, Kayte, lui aussi, commençait à perdre patience. Il avait l'impression de devoir gérer des CM2, et en avait franchement marre.

Oh bordel j'vais me les faire.

J'ai plus d'un millénaire.

J'ai plus d'un millénaire, et je me retrouve, alors que je devrais être mort en enfer, à gérer une dirigeante qui semble avoir la charge de la population la plus compliquée et carcérale du monde et une héritière d'une monarchie qui semble clairement sur le déclin.

L'une est une connasse sans une once d'empathie, remplie de mauvaise foi, amatrice de jeux de maternelle, incapable de garder son sang-froid et dont le seul acte de responsabilité que j'ai vu jusque-là était un message audio envoyé aux Nagyari sans une once de compétence diplomatique.

L'autre est une abrutie dénuée d'humilité incapable de juste demander des soins alors qu'elle devrait être dans un lit d'hôpital et dont la seule idée après s'être faite agresser sera d'aller martyriser la première personne à peu près amicale à son égard.

Dans un putain de monde parfait la première devrait être en train de soigner la deuxième qui devrait être en train de raconter ses emmerdes !

Et ces deux sinistres bouffonnes sont en train de se tirer dans les pattes l'une l'autre et cherchent à se re-foutre sur la gueule devant mes putains d'yeux ébahis !

J'ai jamais vu ça !

En mille ans, j'ai jamais vu ça !

Des dirigeantes ? Non ! Ce sont des grosses merdes, ouais !

Même Patel avait pas fait un aussi gros scandale ! Même Crowbar était pas aussi chiante !

Oh putain l'enfer existe réellement ! Et il consiste à devoir subir ces conneries au quotidien !

Comment il fait, le Phyro, pour l'avoir supportée aussi longtemps ? En même pas 30 minutes j'y arrive déjà plus !

Ni elle ni l'autre, d'ailleurs !

JE-
Quelque-chose ne va pas ? jvhap

Notaproblem

Déc 16, 2018, 04:36 pm #220 Dernière édition: Jan 18, 2019, 10:21 pm par Notaproblem
Excédé, il se leva d'un bond et tonna hors de lui :

"PUTAIN MAIS VOUS ÊTES MAJEURES, VOUS DEUX ?"

Les deux venaient de sursauter et le regardaient, sidérées :

"JE VIENS A PEINE DE ME RÉVEILLER QUE DEUX DIRIGEANTES SE BATTENT A MORT DANS MON PUTAIN DE BUREAU ! C'EST COMME CA SUR TOUTE LA PLANÈTE AU QUOTIDIEN ? COMMENT VOUS ÊTES EN VIE, TOUS ?"

Valéria n'en avait rien a foutre. De son côté, la plus instable des deux, elle, semblait avoir une crise de conscience.

"C'EST COMME CA QUE VOUS AVEZ DÉMANTELÉ UN EMPIRE ? VOUS CHERCHEZ MÊME PAS A COMPRENDRE QUE VOUS CHARGEZ DIRECT !"

Et une HS...

"C'EST COMME CA QUE VOUS AVEZ APPRIS L'ÉTIQUETTE ROYALE ? MÊME MON PÈRE AURAIT HONTE DE VOUS ! SURTOUT MON PÈRE D'AILLEURS !"

Et de deux...

"IL DIRAIT QUOI, LE PHYRO ?"

Essai transformé pour l'une qui venait de baisser instantanément les yeux...

"ELLE DIRAIT QUOI, FYRIA ?"

Essai transformé pour l'autre qui avait suivi dans son regard du sol ! En réalité, il n'était absolument pas sûr de qui citer entre elle et la reine. Mais si sa soeur lui ressemblait, alors il valait mieux prendre une inconnue qu'il soupçonnait portée disparue aux yeux du monde Nagyari.

"VOUS VOUS ÊTES VUS ? VOUS VOULEZ QUE JE PRENNE UNE PHOTO ? J'AI MILLE ANS, BORDEL ! J'AI JAMAIS VU DEUX GOURDASSES COMME VOUS EN MILLE ANS ! VOUS ME FAITES HONTE !"

Et ça, ça marchait toujours.

Oh putain je ne regrette rien !

Les deux regardèrent Kayte. Leur voisine. De nouveau Kayte. Longtemps, Kayte.

Là elles viennent de se mettre tacitement d'accord pour me défoncer la- Non. Non, je pressens qu'elles vont-

"Ouais, vous avez raison. J'ai pas encore décuvé..."
"J'ai eu une dure matinée, veuillez m'excuser..."

Et elles étaient de mauvaise foi, en plus !

Ce qu'il faut pas faire pour garder des gens adultes...

La Nagyari (celle qui pouvait imploser la salle d'un claquement de doigts) avait baissé les yeux, tandis que la sanguinaar (celle qui avait survécu à une tentative d'assassinat la veille) regardait elle aussi le sol. Kayte insista en constatant le manque d'évolution :

"BON ! Valéria. Dites-lui ce qui s'est passé. C'est grave, et c'est important !"

Celle-la regarda la sanguinaar du coin de l'oeil. C'est fou comme sa griffure rendait beaucoup moins bien quand elle n'avait pas cet air orgueilleux. La chef de guerre, elle, regardait d'un mauvais oeil la consort, visiblement plus tenue en laisse par le coup de gueule de Kayte plus que par sa propre maturité qu'elle aurait dû gagner il y a longtemps.

Enfin, après une lutte bien trop longue, elle finit par commencer :


"...j'ai voulu aller faire repasser cette robe. J'aurais jamais dû sortir dehors..."

La tête de Morgana était passé du regard noir à un scepticisme pragmatique vers le début de l'histoire, puis à un authentique concernement vers l'histoire du banc, une grimace de fureur en entendant l'anecdote concernant la demande au Robust et avait finie sur un mouvement de dégoût en comprenant la provenance du liquide qui envahissait la Nagyari, avant de sortir de ses gonds quand elle apprit l'existence du tag sur le mur.

Elle était devenue glacialement calme.

Et avait entrepris de régler les problèmes méticuleusement un a un :


"Bien. Pour commencer..."

Elle avait sorti son intercom' et envoyé un message à Deadlock et A-1. Y'en a qui allaient très, très mal dormir, ce soir.

"Ensuite, montrez-moi votre tête. Je sais pas ce qu'est ce liquide, mais ça risque de s'infecter. N'ayez pas peur, je ne mange pas..."

C'était solide, une Nagyari. En regardant la blessure de plus près, il se rendit compte que ce qui ressemblait à l'anneau de support d'un seau en métal lui avait quand-même bien arraché le cuir chevelu. A en juger par la réaction de Valéria, le désinfectant piquait. Et pas qu'un peu. Le tissu pour nettoyer était frotté trop fort. L'application d'une compresse était peu délicate, et il apparût vite évident que Morgana était, malgré elle, brutale, dans ses soins. Et ça se remarquait bien qu'elle manquait de la finesse requise pour faire ce travail avec douceur, mais à la fin, le travail était tout de même fait.

"Bon, maintenant : Le liquide. C'est quoi..."

Il s'avérait que le liquide en question n'était autre que des résidus de déchets fongiques. En bref : Un champignon venait de lui balancer l'équivalent mammifère de sa merde sporée à la gueule.

"Oh putain je vais me le faire... En attendant, bougez pas. Je vais en profiter pour nettoyer tout ça."

Toujours autant peu fin, mais au moins, elle n'empestait plus la moisissure. Bizarrement, la sanguinaar disposait d'un bon attirail de produits divers et variés pour l'entretien sans grande difficulté des cheveux et autres du genre. Ce ne fût pas long, mais Valéria était peu rassurée et ne semblait pas apprécier qu'on lui porte tant d'attention. Néanmoins, elle ne disait rien. Morgana de son côté, faisant mine de réfléchir, plaça sa main dans son dos, et rabattit son index et son majeur à plusieurs reprises. Kayte, comprenant la manoeuvre, fit mine de s'étirer pour regarder dans la toute nouvelle direction indiquée par un index discret. Il constata...

Ca ressemblait à un début de toile d'araignée, qui pendait sur la carapace de la jambe de Valéria. Et un bon paquet, en plus.

Quelque-chose n'allait pas. Il n'arrivait pas à deviner quoi, cependant. Elle était tombée dans quoi ?

Elle ne l'avait pas mentionnée, ça, dans son histoire. Et se prendre une quantité de toile d'araignée n'est certainement pas quelque-chose qu'on omet comme ça.

Faisant mine de rien, Morgana se contenta de passer au dernier sujet :


"Accompagnez-moi. On va aller faire un tour en ville. J'irai imploser la porte d'un laveur si il le faut, mais votre robe sera prête avant la fin de l'heure. Mais avant ça, filez-moi de quoi remplacer ce truc. Il est pas à moi, et j'ai que des métaux dans mon sac. J'ai pas le tissu pour me transmatièrer autre chose que ce vieux T-shirt que j'ai subtilisé au terrien, l'armure chiante que je mets toujours 10 ans a mettre, et celle de Gardienne que j'ai pas l'énergie pour recharger."

Elle regarda Valéria. Aucune réaction. Kayte, qui se justifia :

"Bah à part un costume ou mon pyjama, j'ai rien, moi ! J'ai à peine de quoi en sortir un deuxième !"

Elle sembla exaspérée et vérifia l'alibi de Valéria :

"Moi ? Avoir autre chose que cette robe ? Si vous saviez dans quoi je dors, actuellement..."

Morgana poussa un peu plus loin l'interrogatoire :

"...allez y, je suis intéressée ?"

Elle se pencha, histoire de chuchoter la réponse en évitant l'écoute de Kayte qui, par bonnes manières, ne chercha pas réellement à savoir. La tête de la sanguinaar prit une expression horrifiée quand elle entendit la réponse, et une fois la Nagyari redressée, conclut :

"Et vous arrivez à-"

Un regard en coin vers Kayte lui intima de ne pas continuer sa phrase, et de ce fait elle passa directement à sa conclusion :

"D'accord. Faisons autre-chose..."

Elle transmatièra son armure en cuir de la veille, et expliqua :

"Elle est un peu chiante à enfiler, et en vérité je comptais m'en servir pour vous livrer votre robe sans demander mon reste, craignant pour ma vie. Mais maintenant... Prenez-là donc, en attendant. Et filez-moi votre coquille."

Kayte prit les devants :

"Vous voudriez peut-être que je sorte ?"

Les réponses fûrent instantanées :

"Vous en verrez des pires, et dans des plus sales états !"
"Vous m'avez déjà vue mourir de Glastonlade, peu m'importe !"

Je commençais à peine a oublier...

Bah, cool alors !

Autant la poilue avait une musculature qui mettait en valeur le marquage dans son dos (marquage qui lui avait fait lui-même mal au dos rien qu'à le voir, d'ailleurs), autant la Nagyari était une dignitaire et ça se remarquait ! Elle était taillée pour les parades et les meetings, mais clairement pas pour ouvrir quelqu'un en deux. Elle était élancée, n'avait aucune cicatrice à part pour celle de son visage et-

Un meilleur aperçu des couleurs dans l'obscurité avait infirmé la totalité de cette théorie sur le manque de blessures, et il avait eu du mal a garder son stoïcisme.


LA VACHE ! C'EST PAS NORMAL, CA !

"Ne me donnez pas tort, Kayte ! Pas après votre sermon, surtout ! Vous valez mieux que Glastonlade, n'est-ce pas ?"

Ce fût par un pur réflexe de défense qu'il s'entendit dire :

"MAIS C'EST PAS DU TOUT MON GENRE !"

En réalité, c'était pas du tout son genre, réellement, et pour cause : Ce qu'il avait pensé être un rinçage d'oeil gratuit et offert s'était transformé en scène d'horreur, tout autant pour lui que pour Morgana qui avait eue la même tête que lui, mais s'était, elle, exclamée :

"Vous auriez pas pu commencer par ça ? C'est grave ! C'est même létal !"

Valéria ne répondit pas. Se contentant de se renfermer sur elle même. Et pourtant, elle aurait eu tout avantage à le faire !

Il ne devait pas y'avoir que l'histoire du seau. Après meilleure inspection, elle avait eu, c'était évident, bien plus que cette anecdote en stock. Non, elle était tuméfiée et couverte de bleus, avait tout le côté droit de son bras qu'elle avait tenu tout du long dans son dos qui accusait le râpage d'une chute sur du béton, et l'armure avait apparemment échoué à empêcher le lynchage qui n'était, décidément, pas uniquement dû au seau de "spores".

C'était une merveille qu'elle ait été encore debout et en état de se tenir droite ! Kayte en aurait profité pour prendre sa journée et trouver l'hôpital le plus proche, si il avait été à sa place ! Y'avait des bleus et hématomes partout, dans son dos, dans ses côtes, dans ses cuisses, et...


Oh putain de merde.

Même Morgana, vétéran endurcie, s'était tenue la poitrine en constatant la pièce maîtresse du lynchage.

Que ce soit la chute, un acharnement prolongé, ou bien les deux, la partie en question avait viré presque intégralement au bleu et rouge. Morgana s'empressa de demander :


"Rassurez-moi, c'est à cause d'une compression de la carapace, ja ?"

"OUI !"

Elle n'était pas convaincue par la réponse et encore moins par la gestuelle sur la défensive :

"Pourquoi vous mentez ? Ces carapaces sont modulables (bien que je ne suis pas sûre qu'elles soient faites pour contenir un tel bonnet) et c'est pas sensé causer CE genre de blessures ! Rassurez-moi, en réalité vous faites combien ?"

J'HALLUCINE ! ELLE PEUT VRAIMENT AVOIR 200 ANS ? J'AURAIS JAMAIS OSÉ LE DEMANDER !

La Nagyari hésita, mais répondit tout de même :

"Qu'est-ce que ça peut vous- Bah... F ?"

Mais pourquoi elle répond, el- Oh.

Oh je vois ! J'aurais préféré pas comprendre !

Non, quand bien-même ce fût une réponse qui aurait pu expliquer le tout, même pour cette taille, c'était pas normal. En fait, vu la couleur qui virait vers la tomate en décomposition, c'était même nauséeux. Kayte, concerné, calcula, vérifia et en arriva à la conclusion suivante :

"Ça fait 125% la taille prétendue, madame ! C'est grave ?"

Tandis qu'il se prenait un regard noir de la part de la blessée et physiquement, et égocentriquement, Morgana continua, tout autant clinique :

"Vous avez parfaitement raison. Quand une partie du corps gagne un quart de son volume, c'est bon signe que dans un seul cas. Vous avez fait concepteur, Kayte ?"

"J'ai dû mettre la main à la pâte pour envahir Charon, donc... Mais merde, pourquoi vous posez cette question ? Aidez-là ! Juste... Aidez-là !"

La sanguinaar haussa les épaules :

"Ne vous inquiétez pas, elle ne va pas mourir tout de suite. Néanmoins, il a raison, vous avez besoin de premiers soins. Allongez-vous."

Valéria ne semblait pas vouloir bouger, ni même parler, en réalité, et se contentait de fusiller les deux du regard. Très rapidement, Morgana insista :

"Vous êtes en train de faire le numéro de "Même pas mal" à une ancienne militaire et esclave. Vous êtes sûre de votre coup ?"

Pas de réponse. Elle enclencha la phase 2 :

"...par exemple, sur une échelle de zéro à dix, si j'appuie là..."

Tout autant stoïque qu'elle était, la Nagyari n'avait pas réussi à retenir le geste réflexe de retrait ni réussi à retenir sa protestation de douleur à la simple pression d'un doigt sur un hématome précis, et encore moins sa respiration qui avait gagné en douleur. La secouriste avait enchaîné :

"Vous me rappelez un grand tournant dans ma vie, tiens. Bon, faites plus chier et allez vous allonger. Vous ne devez pas rester dans cet état. J'ai déjà quelqu'un de plus compétente que moi, pour vous remettre d'aplomb (et de beaucoup plus intéressée) mais pour le moment, il faut réellement stopper votre aggravation. Posez-vous, je ne suis pas Phyro la balance, ça va rester entre nous. Vous avez mal, quand vous respirez ?"

"...oui."

"A quelle hauteur, à peu près ?"

Le secourisme semblait être tout de suite plus son domaine que la diplomatie. Avec gestuelle entraînée, elle finit par convaincre la Nagyari de prendre place sur le lit-four. Morgana, constatant l'état de Kayte, lui proposa :

"Vous voulez regarder, ou sortir ? Je vais juste mettre des points et me contenter d'endiguer l'hémorragie interne à grands renforts de pommade coagulante. J'devrais faire autre-chose, mais j'ai pas le matériel. Enfin, rien de trop choquant, je vais pas l'ouvrir..."

Sortir serait une insulte avérée et une marque de dédain. Venir constater le tout avec bien trop d'intérêt serait exactement la même chose, pour des raisons totalement différentes.

"Je vais rester assis là, si ça ne dérange pas... Valéria, votre avis ?"

"Faites comme bon vous semble, je ne suis plus à ça près..."

Ça, ça veut dire que je devrais faire mine de m'intéresser. Là je peux venir !

La tête qu'elle tirait indiquait qu'elle était reconnaissante de son choix, en vérité. Imitant son faux détachement, il prit le pas de venir en justifiant :

"C'est vous qui voyez."

En s'approchant, il constata que, pour le moment, loin de prodiguer des premiers soins, Morgana était en réalité en train de prendre une série de photos de l'état de sa patience. Interrompant sa séance de photographie, elle regarda Kayte, semblant comprendre qu'il avait compris. Se justifia, peu gênée par son attitude, accélérant sa baisse d'estime :

"J'ai un plan, pour qu'elle recommence à se faire des relations saines..."

Si un concept métaphysique avait pu être posé sur le plan physique, la fameuse estime aurait été l'équivalent de la foreuse d'Axetibe lors de ses fins de plans quinquennaux quand il se rendait compte qu'il était en retard de 75% sur ses objectifs, partant toujours plus profond ! Il sauta à la défense de l'exposée :

"Il est. Hors de question. Que vous fassiez tourner ça, vous m'entendez ?"

A la grande confusion de Valéria qui semblait ne surtout pas vouloir comprendre où la situation voulait en venir, Morgana avait juste insisté, tout en commençant la préparation des fils de suture :

"Mais qui vous parle de ça ? Non, bien évidemment, non ! Disons que je vais, euh... "Dusker" sa réputation..."

La consort leva la tête sur la sanguinaar et demanda, visiblement concernée :

"Attendez donc... Vous parlez bien de la cornue en tandem avec le capitaine du Cornaline qui a marqué Glastonlade d'un-"

Une toux sèche parla pour elle : Allongée, elle ne parlait plus aussi clairement que quand elle était debout. La sanguinaar avait fait "oui" de la tête en insistant :

"Ouais, lui-même. Elle, elle n'est pas pirate pour rien, hein. Je vais pas vous mentir : J'vois absolument pas comment vous faire remonter la pente. Enfin, elle, elle réussit l'impossible trois fois par jour et ça avant même d'avoir avalé un petit dej', donc... De plus, je suis certaine qu'elle voudra nous aider, et vous... vous êtes prête à sauter sur l'occasion, ja ?"

La consort n'était pas d'accord, et commença à hurler avant de menacer de recracher ses poumons :

"Mais vous me prenez pour quoi ? Une 4 à temps plein ? Ça ne vous aurait pas traversé l'esprit que-"

Elle fût coupée par une nouvelle toux sèche, tandis que son bras semblait se retenir d'aller s'appuyer sur ses poumons. Et par la sanguinaar qui écartait son bras pour mieux vérifier :

"Taaa, ta ta ! Vous y allez juste pour des meilleurs soins, ja ? Elle va pas vous sauter sauvagement dessus, c'est pas un animal, et c'est pas son genre ! Mais ne vous inquiétez pas, je me suis renseignée sur vous, et... Heh, excusez-moi, mais je n'ai pas la retenue de notre bon businessman ici présent ! (Vous avez pris un sale coup, et ça ira pas en s'arrangeant. Bougez pas trop, à l'avenir.)"

Kayte, lui, ne savait plus si il devait en rire, en pleurer, en être outré ou juste s'en foutre et suivre le courant général. Il se contenta d'être dans l'agressivité intérieure :

Mais je vous emmerde, au pire !

Ses pensées restant personnelles, la sanguinaar, ignorant son cheminement interne, avait continué :

"Elle vous a tapé dans l'œil, avec son... Côté insouciant, ja ? Faites pas cette tête, évidemment que je me suis renseignée ! Remerciez-moi, plutôt ! Je vous épargne un calvaire sans nom ! Et confidence pour confidence, elle a également votre photo dans son tableau !"

L'autre avait eu une expression outrée par ce faux compliment, et avait insinué, tout en luttant pour ne pas grimacer quand à l'application des points de suture sur son bras :

"Qui n'est PAS dans son tableau, surtout ? Jusqu'à chez nous, nous étions au courant de-"

Décidément, parler longtemps ne lui réussissait plus. La lueur dans le regard de Morgana sous-entendait fortement qu'elle en savait plus que ce que la Nagyari voulait bien admettre :

"Vous ne seriez pas en train de faire la bête mais commune erreur de la surestimer, ja ? Je l'ai dit : c'est pas un animal, bordel ! Qu'est-ce que vous avez tous, avec cette réputation ? Il n'y a pas tant de gens que ça ! Environ... Une trentaine, et je compte depuis le début du siècle que je la connais. Mais vous figurez en bonne tête de podium ! Je... Euh... L'ai souvent surprise à songer sur vous. "Valéria-Reine de glace", eheh !"

La marchandée secoua la tête en dardant du regard sa soigneuse qui enchaînait et se frottait déjà les mains avec une poudre désinfectante :

"Hmpf. Ça ne m'étonne pas, de la part de... Bah, cette perpétratrcie d'horreurs finira bien par manger dans ma main avant qu'elle n'ait commencé à me faire fondre !"

Celle-là en profita pour rebondir :

"Oh, des horreurs, tout de suite les grands mots -mais vous semblez bien décidée et confiante, tout à coup ! Admettez-le, vous n'attendiez que ça, ja ?"

Valéria ravala sa salive, prit son courage à deux mains pour réprimer quelque commentaire désobligeant et se contenta de dire :

"Que ce soit bien clair, intrusive ex-asservie-"

Elle insistait quand-même à essayer de faire comme si de rien n'était niveau physique. Faussement surprise, Morgana tira sur la corde, tout en commençant à appliquer le coagulant :

"Wooow, me traitez pas de Phyro !"

L'autre s'en foutait, trop occupée à utiliser sa fierté pour ne pas grimacer sous l'éternelle brutalité de la soignante :

"-atteinte à la vie privée ambulante : L'alibi suivant sera que VOUS m'avez forcée contre mon gré et qu'en AUCUN cas je n'aurai été volontaire, nous sommes d'accord ?"

Ce fût, cette fois-ci, la première qui n'en eût rien a faire, et se contenta de dire en finissant de faire se retourner sa patiente :

"De toutes façons, ça va rester entre vous deux, qu'est-ce que vous vous en foutez..."

La Nagyari corrigea du tac au tac tout en essayant de se maintenir sur les bras :

"Entre nous trois, vous voulez dire. Je tiens à passer également mes nerfs sur vous, quitte a être coincée dans votre planète de sauvages sans retenue..."

Ce qui eût pour conséquence de faire éclater de rire la concernée, qui lança une pique :

"A trois à s'engueuler dans la même salle pour un règlement de comptes histoire de faire table-rase ? Admettez-le, vous ne comptez pas gagner, ja ?"

Sans même tourner la tête, elle se contenta de répondre :

"Nous verrons cela..."

Kayte venait de finir de trouver une explication :

Alors, rattachons les indices... Étant donné comment elle a tenté de nous cacher son passage à tabac, c'est logique que de la voir réticente a aller devoir visiter un autre médecin. Mais... Y'a un truc qui cloche. De quoi elles parlent, quand elles font allusion à "un tableau" et "de gagner" ?

Sûrement, Morgana ne compte pas envoyer ma seule employée a la mort ?

...non, "atteinte a la vie privée" m'en dit bien trop. J'espère me tromper, pourquoi j'essaie encore de comprendre des trucs, moi...

...mais tenta quand-même la vérification :

"Dites, ça vous arrive souvent de prévoir ce genre de plans scabreux à l'avance ?"

Les deux se tournèrent vers lui comme si elles avaient affaire à un alien. Valéria piqua :

"Comment vous en êtes venu à cette conclusion, vous ? Peu importe. Que j'aille m'acoquiner avec des brigands ou pas... J'ai l'air d'avoir encore ma dignité à perdre ?"

Il nota mentalement de justifier ses déductions, à l'avenir :

"Ah bah en réalité j'ai juste assemblé votre conversation, et j'ai fini par tilter quand j'ai compris que vous n'y alliez pas pour faire une série de duels. Comme juste vous soigner n'inclurait pas une victoire quelconque... Et vu la planète, j'ai pris la solution la moins rationnelle. Comment vous faites pour dormir, le soir ? Vous avez encore de l'amour-propre en fin de journée ?"

Morgana, sembla bien outrée par la remarque, et, estomaquée, s'impatienta :

"MAIS QU'EST-CE QUI VOUS EST PASSÉ PAR LA TÊTE, SOMBRE MALADE ? Y'AURA PAS DE "PLAN SCABREUX", BORDEL ! JUSTEMENT, ON Y VA POUR UNE SÉRIE DE DUELS ! COMBIEN DE FOIS IL FAUDRA RÉPÉTER QUE- Ah merde, vous aussi vous êtes au courant, c'est ça ? Foutez-moi la paix, un peu ! Certains ont besoin de poser leur tête sur une épaule, des fois ! Vous devriez essayer ! Mais merde, dans son cas, ça m'étonnerait FORTEMENT qu'il y ait quoi que ce soit de "scabreux" ! En vrai, je pense surtout que ça va être pendant une heure un festival de "T'as transformé mes hommes en agent-double" et "T'as fait sauter un cuirassé qu'on comptait arraisonner !", ce genre de conneries..."

Mais qu'est-ce que je pouvais en savoir que c'était, pour une fois, la réponse normale qu'il faille prendre ? Et puis... Essayer de chialer sur quelqu'un ? Sans façons. J'ai pas le temps, pour ça. Y'en a qui bossent, ici !

Puis enchaîna sur une nouvelle question, en finalisant les derniers hématomes des cuisses :

"Au fait..."

"Hm ?"

"Vous avez réellement effacé votre marquage ?"

La concernée mit un moment avant de trouver une réponse correcte, et sembla abandonner l'idée :

"Nous ne sommes pas toutes fiers d'avoir été des insectes, sauvage apprivoisée ! Si vous vous complaisez dans la servilité, c'est votre problème, pas le mien !"

Les chiens aboient, la caravane passe. Fidèle à elle-même, Morgana continua dans le gêne d'un :

"Vous avez valu combien, lors de votre première transaction ?"

La Nagyari calcula :

"Alooors... Ancienne consort, collier zéro offert, bon état, plusieurs rôles possibles, plus le prestige... Vous serez surprise de savoir que la nouvelle monarchie s'est débarrassée de moi au prix fantastique de... 3000 crédits seulement. Et vous ?"

Morgana sembla réfléchir et finit par déduire :

"J'en suis plus trop sûre, mais au vu du souvenir archivé, en comptant sur le fait que j'étais petite... Si le tube de crédits était chargé à fond, j'avais valu 100 crédits à tout casser. Si le tube était plein, cela-dit. Ça se trouve, je vaux moins cher que la pommade que j'utilise !"

"Un prix fort correct, vous ne trouvez pas ?"

Ouch. Jusque-là, ça fait mal !

Effet garanti. La question avait forcé une introspection, à en juger par sa réaction, mais elle avait décidé de faire sauter le tout d'un :

"Meh. C'est fini, redressez-vous (pas trop vite, ja ?), et ne bougez pas, que je vous aide à enfiler cette armure. C'est confortable, juste... Chiant à mettre. Beaucoup trop de sangles à définir ! Bon, maintenant, il vous est arrivé quoi, réellement ?"

Sous le bruit de diverses sangles rabattues avec une précision millimétrée, elle se décida à passer à table :

"...juste après avoir reçu le seau plein, je suis tombée à la renverse. Là, sonnée, j'ai-"

Un nouveau gêne poussa Kayte à ordonner :

"Prenez votre temps. Ça reste entre nous."

Elle essaya de parler plus lentement, et de moduler sa respiration. Partant sur un ton beaucoup moins affirmé, elle continua son histoire :

"J'ai entendu des portes s'ouvrir et quelqu'un me porter un champ zéro. Le temps de comprendre, j'étais déjà en pièces. A un moment, j'ai entendu un hurlement et une arrivée en masse d'armures lourdes. Peu m'importait d'en savoir plus et j'ai pris sur moi de me relever et de me mettre à courir vers le manoir. Malgré cela, mes jambes étaient prises dans un début de cocon arachnide. Las ! Je me suis de nouveau heurtée au sol. Je pensais ma dernière heure venue quand j'ai senti quelque-chose retirer cette affreuse toile, et euh... J'ai couru. C'est tout ce que je sais."

La sanguinaar secoua la tête. Arrêta son opération, le temps d'envoyer un message :

"Je vais demander un renseignement à Deadlock."

Elle reçut la réponse :

"Il dit que vous avez été sauvée par le type du Robust qui a senti la situation s'envenimer. Celui-là a appelé sa patrouille et ils sont arrivés en catastrophe après avoir forcé un barrage de types qui étaient en train de boucler l'accès vers la rue où vous vous trouviez. Apparemment, vos agresseurs se sont fait salement matraquer la gueule, y'en a même deux qui en sont morts. Il demande aussi si vous n'avez pas trouvé étrange que la rue soit déserte. Vous... Nan, j'ai rien dit."

Tandis qu'elle envoyait un message final et rangeait son intercom' tout en retournant à l'installation de l'armure, la victime répondit :

"Je pensais juste que j'avais fait forte impression, lors de mon premier passage. Je ne pensais pas que..."

Kayte sentit la vibration d'un message discret. L'air de rien, il se dirigea vers la véranda. Consulta le tout après s'être assuré de sa distance :

"Elle a failli se faire enlever lors de sa première sortie par des connards quelconques sans organisation. Je demanderai à A-1 de faire surveiller discrètement votre manoir. Si vous sortez avec elle, sortez armé et prévenez-moi. Une destructrice de planètes comme elle n'est pas la bienvenue parmi ses victimes, tout pardon qu'ils sont sensés octroyer. Connards sans nom. Vous pouvez le comprendre, j'imagine. En tout cas, faites attention. Je vais régler ça. En passant, vous êtes bien trop malin pour votre propre bien. On verra ça plus tard.

PS : Elle se rappelle de son prix et de son estimation ! Donc elle ment !

PSS : Dorna n'est PAS nymphomane ! Faites pas comme la moitié de ces connards de chasseurs de prime novices, ou un jour elle va vous choper dans une ruelle et vous caler un coup de boule. Elle n'aime pas ces rumeurs."


Je vis avec quoi, comme aimant à emmerdes, là ?

...bah, elle a raison. Je la comprends. Elle a pas la chance que j'ai, sur ce point. J'ai pas d'ennemis rancuniers, ici, moi.

Mais elle va m'attirer des emmerdes superflues. Je devrais vraiment foutre ma conscience en taule et jeter la clef !

Il répondit un "Noté. J'irai lui demander des précisions." tandis que Morgana faisait mine d'être ignorante en répondant à Valéria :

"Moi non plus, je les pensais pas aussi cons. Mais croyez-moi, ils vont regretter ça. A-1 n'aime. VRAIMENT. Pas. Ce genre de comportement."

Note perso : A-1 doit être la réelle éminence grise de la planète.

C'était fini. Et ah ouais. Le tout était taillé sur mesure pour la sanguinaar, mais un système de sangles et lanières ajustables permettait de la moduler de plusieurs manières différentes, tant et si bien qu'a la fin, il eût l'impression que cette même armure avait été faite sur mesure pour la consort.

...c'était toujours pas son style. Ca cachait ses bleus. C'était un bon point. Le cuir marron traité jurait avec son teint de suédoise. Et son port n'allait pas vraiment avec la position... Dira-t'on "royale" de la consort.

Trop militaire, pour elle.

De son côté, Morgana venait enfin d'enfiler l'armure des fameux Seekers, et... Ca lui allait mieux. La couleur verdâtre/beige allait mieux avec son propre teint marron foncé, et le côté "carapace" rendait mieux avec sa carrure de militaire.

Le tout enfin effectué, elle en profita pour s'entretenir elle-même et achever de se débarrasser des traces de son réveil en supprimant son look de balai-brosse.

Avant de partir, Valéria se rappela d'un détail et transmatièra une pile de caisses immense qui semblaient déjà triées et arrangées :


"J'y pense, Kayte. Tant qu'a faire, et pour vous remercier d'avoir subi cette scène sans flancher : Voici les bénéfices de votre... Balise MindWorms. Je ne sais pas ce que vous avez fait, mais vous l'avez BIEN fait. Tous les emprunts sont là. Bravo, vous vous êtes fait un bon stock. J'ai passé une bonne partie de la nuit à tout récupérer, tandis que vous étiez tous deux hors-service. Ces métaux sont lourds, quand on ne dispose pas d'un transmatière !"

Le bruits de lingots de platine sonnant en caisse devant lui n'était pas pour l'aider à rester maître de lui, et il avait tourné de l'oeil en entendant :

"PAR LA REINE ! QU'EST-CE QUE-"
"Mais c'est qu'il distord, ce con !"
Quelque-chose ne va pas ? jvhap

Notaproblem

Déc 16, 2018, 04:36 pm #221 Dernière édition: Jan 17, 2019, 03:44 pm par Notaproblem


Il était revenu à lui, se relevant une deuxième fois du four. Et, apparemment, les deux autres étaient déjà revenues de chez le laveur. La Nagyari portait (enfin) sa putain de robe, obtenue quand la sanguinaar eût, apparemment, tambouriné à la porte d'un professionnel à la chaleureuse injonction de "GAGNE LE CRAN D'OUVRIR CETTE PORTE OU JE TE CASTRE POUR FAIRE BONNE MESURE !"

"Alors en fait il s'avère que ce fût un espèce de mollusque asexué qui m'a ouvert... Enfin, il l'a moins ramené quand j'ai sorti un décoquilleur à sa taille. On a tous nos faiblesses, ja ?"

Bref, une dirigeante diplomate et réservée.

Enfin la robe. Elle changeait de l'armure Seeker. La robe était aux couleurs de l'ancienne royauté Nagyari, et portait les emblèmes des Sunslayers sur deux épaulières. C'était une longue robe blanche avec coutures en fils de ce qui ressemblait à un métal proche du bronze. Le tout était agrémenté de larges manches aux bords étendus passés une paire de brassards en ce qui semblait être de l'électrum, de deux épaules du même métal sur lesquelles étaient frappés les fameux emblèmes : Un soleil traversé par une lance à la verticale, le tout contenu dans un bouclier ressemblent fortement à celui contenant l'ancien poing pariah. La pièce maîtresse du tout était une large bande de tissu blanche flottant au dessus de l'épaule droite, partant derrière la Nagyari, décrivant une espèce d'Oméga, et finissant sa course sur l'épaule gauche. Sur demande, la bande en question flottait grâce au psi, et son port demandait d'avoir une discipline mentale un minimum basique. En se concentrant, Morgana était capable de le faire. La Nagyari n'y prêtait juste pas attention. L'habit semblait étrangement renforcé, si bien que les plis de la robe en question se voyaient réduits et laissaient présager que l'habit était, en réalité, une armure d'apparat. Kayte tapa un peu dessus, sous l'incrédulité de la propriétaire qui comprit bien vite et répondit à sa question :

"Oui. Le tissu est renforcé. Je lui empruntais souvent. Cette robe me permet non-seulement de me rappeler de mon ancien rang, mais était également mon habit favori pour orchestrer le jugement des disgraciés. Quand vous avez hurlé, plus tôt, ce qu'aurait pensé Fyria, je pense qu'elle aurait répondu qu'elle aurait adoré prendre le prétexte pour me lâcher une de ses bêtes, afin de prendre sa revanche. Prenez les manches, par exemple : Elles ne sont complètes qu'à l'aide d'un set de dagues de lancer que je n'ai pas encore, mais que je compte bien récup-"

Le modèle avait été lâché au sol par Morgana, remise dans son armure allant très bien avec les tons marrons de la propriétaire, qui avait accompagné la chute du tout d'un :

"Ce modèle ? Allez, jeu de la journée. Vous vous baissez comment, pour les ramasser ?"

La bande de tissu quitta les épaules de la Nagyari, s'enroula autour du lot de dagues, les ramena dans la main de la consort et se remit en place, accompagné d'un ricanement de la dame :

"Heh heh heh. Comme ça."

Tandis qu'elle rangeait le tout et que la sanguinaar était dégoûtée, Kayte se rendit compte qu'il avait reçu un message. Il semblait dater de quelques temps après son évanouissement. Il en profita pour le lire :

Morgana ici. Avant toutes choses, je ne vous ai jamais dit ça : Je sais pas si vous êtes réveillé et je m'en branle. J'ai du nouveau pour vous. Votre coloc' ici présente est un peu passée à table, sans trop le vouloir. J'aime les gens orgueilleux. Sa liste de possessions actuelles, meubles compris, consiste en (attention, la liste est longue) :

-Sa robe

-Sa coquille Seeker

-Un (pour faire court) panier à chien

-Le manoir vide en lui-même est a 50/50, le matériel que vous avez stupidement partagé avec vos voisins vous appartenant de facto (J'espère que vous avez scanné la maison, Kayte... J'irai pas faire la chasse à vos possessions si il manque quelque-chose !)

-Les possessions du sous-sol, à savoir 24 cellules composés de matériel médical pas entretenu et désuet, uniquement propice aux autopsies et suicides assistés, des caisses à organes et du matériel de détention.

-C'est tout !

P.S. : Non. Elle n'a AUCUN meuble non-mentionné, incluant aucune chambre fournie, aucune cuisine quelconque ou autre élément que vous jugeriez assez évident pour être omis. Avec votre lit Spartak et votre bureau, vous êtes infiniment mieux loti qu'elle. Un comble, venant de sa part. Quand elle se crashe, elle fait pas semblant, ja ? Quand j'ai vu ses souvenirs et à quel point elle a trimé pour en arriver à ce résultat, je vais vous l'avouer : J'hésite entre la haine ou une profonde jubilation !


Ah, même en textuel, son tic.

Mh. Elle est donc démunie au plus haut point. Moi qui comptais sur elle pour me faire un début de fortune, voila qu'elle est "presque" inutile. Morgana n'aurait pas mentionné "trimé" dans sa phrase, j'aurais déjà cherché une excuse pour la virer de chez moi !

Y'a peut-être un restant d'héritage à récupérer, tiens... Commençons par le plus évident.

Il avait posé sa question :

"...votre griffure, vous vous l'êtes fait comment ?"

"Je commençais à croire que vous ne le demanderiez jamais ! Alors..."

Apparemment, le précédent propriétaire du manoir. Il devait réellement se renseigner sur le sujet. Après tout, il squattait chez lui, et vu le peu de respect porté à la mort (et le fait qu'il était de plus un pariah), il devrait commencer à se méfier. Le rappel mental des fournitures du manoir n'était pas pour le rassurer. Il sentait, quand-même, qu'il venait inconsciemment de se mettre l'équivalent d'Hannibal Lecter à dos. Le petit monsieur avait eu, semblerait-il, une bonne dent contre elle. Après la mort de la reine, elle avait brutalement fini en exil sous collier Zéro, et était passée de main en main et avait terminé sa route quand...

Oh, ça c'était intéressant !

...quand un Dox qu'il ne connaissait pas, Invictus, était venu l'affranchir en lui sommant "Toi, t'es ma monnaie d'échange pour un poisson plus gros !" avant de la traîner de force chez Glastonlade. Il avait sauté sur l'occasion : Il détestait les psi. Il avait toujours haï le fait de se battre contre des mages ou sorciers, et sa défaite sur Cambria ne l'avait clairement pas calmé. Tabasser une Aryani, il était très volontiers pour. Viviséquer une Sunslayer, c'était probablement comme un rêve de gosse qui se réalise, pour lui.

Quelques années plus tard, un beau jour, elle se réveilla avec de fortes courbatures dues au traitement constant du fou furieux, sur le pas de la porte du sous-sol. Tandis que lui mourrait une seconde fois lors de l'invasion planétaire, elle se retrouvait en position de mort imminente au moindre mouvement. Personne n'osa rentrer dans le manoir, et au bout d'une semaine de complète immobilité qui lui avait semblé être des années, un abruti ouvrit la porte menant à ce sous-sol sans prévenir ni même faire de bruit et la suite appartient au présent.

Morgana demanda, concernée :


"Et vous en voulez pas à Invictus ?"

"Clairement, si. Mais je ne me faisais pas d'illusions. C'était un Dox, après tout. Avoir une quelconque empathie ? Non, il était évident qu'il comptait me marchander, d'une manière où d'une autre. Le contraire m'aurait étonnée."

Ne pas emmerder un certain "Invictus", noté.

L'ancienne expérience regarda sur le côté, évitant le regard de Valéria et semblant penser à quelque-chose, tirant une grimace classique des penseurs, avant de justifier :

"Il a changé, depuis. Je vous jure que si vous allez le voir, il-"

Valéria, de son côté, s'était penchée afin de manu-militari choper le menton de la sanguinaar pour la re-fixer sur son interlocutrice afin de bien lui faire comprendre que :

"Peu m'importe, franchement..."

"Et, euh... Vous ne comptez pas-"

La simple question avait suffi à lui sortir un geste d'exaspération, tandis qu'elle transperçait la sanguinaar des yeux :

"Je me suis fait souiller en sortant dans la rue. Si vous êtes capables de me pardonner, vous, je ne vois pas pourquoi j'irais ruiner votre initiative en supprimant cette infâme ordure."

Morgana se dégagea de la prise et sortit son intercom en s'excusant :

"...je reviens. Je reviens vite."

Elle tapa un message. Lut la réponse. Tapa un second message. Eût une nouvelle réponse. Tapa rageusement un nouveau message. Devant la réponse, elle fit un facepalm et souffla avant de répondre.

Après un moment de ce manège, elle eût plusieurs choses à annoncer :


"Bien. Alors il vous attend au palais, vous passez quand vous voulez. Vous, Kayte, aussi appelé par lui-même "Le cherche-merde". Il a ça, pour vous."

Tandis qu'il était encore bloqué sur l'insulte qu'il ne comprenait absolument pas, elle lui tendit une tablette holographique. Alors qu'il essayait de la lire, il comprit un détail rapide :

"Je sais pas lire ? C'est quelle langue ?"

"C'est en pariah, mais vous emmerdez pas : Molette à droite, cherchez votre langue."

Y'avait français. Heureusement.

Oh bah les affaires reprenaient pour de bon ! C'est un contrat !

"Ahem. Permettez-moi de mettre une musique. Je déteste bosser en silence."

Morgana souria instantanément en confiant :

"Vous aussi, ja ? Perso' j'adore me passer un- Oh. Ray Charles..."

Elle sembla déçue, tandis que Kayte, lui, était piqué au vif :

"Quoi ? C'est un classique ! Pas comme ces connards de Deep Purple !"

Tandis que son adversaire musical encaissait la remarque de plein fouet, il se mit à lire au doux son d'un vrai style musical et des grommellements frustrés de la sanguinaar, pendant que Valéria, elle, ricanait dans son coin. De la musique ? De l'état de Morgana ? Il aurait pas su dire.

Alors qu'il commençait à lire, Valéria s'était placé dans son dos et lisait par dessus son épaule. Un soupir irrité lui fit comprendre qu'elle ne savait, elle, pas lire le français. Il se retourna : Elle avait sorti une tablette, était retournée sur son siège et s'était empressée de retrouver le contrat.


C'est vrai qu'à la base, son corps de métier veut qu'elle se place DERRIÈRE son employeur. Question d'étiquette. Les monarchies changent peu, dans l'espace.

Peu importe, elle savait s'adapter au modèle "réunion" de Kayte, apparemment, et était déjà en train de se re-poser dans son siège tout en commentant le contrat :

"Ayaap ? C'est peu courant, comme nom ! Je n'ai connu que deux-trois noms du genre, qui sont passés devant moi. Vous avez retrouvé les san- Les vôtres, depuis le temps ?"

"C'est compliqué..."

La tablette contenait des informations sur une contrat consistant a récupérer deux charmants bambins sur Terre, répondant aux noms d'Hasag et Maryn, dont le père était un certain Kalaag Carter. Mère inconnue, localisation inconnue elle aussi. En piste, Kalaag était chez les Seekers pour traitement contre une addiction aux...

Kayte voulait s'en assurer :


"Radiations ?"

"Quoi, vous ne pensiez pas que les masques de ces abrutis étaient là pour décorer ?"

La suite du contrat n'était pas mieux. Apparemment, la Terre était rendue au stade post-troisième guerre mondiale. Non : Elle était toujours coincée dans la troisième guerre mondiale. Les prévisions indiquaient que la planète entière ressemblait à un mix entre Fallout et Mad Max, et dans ce joyeux bordel, il soupçonnait lui-même que la terrienne avec ses larves n'était pas un cas isolé.

Heureusement, il avait mieux que Carter, pour avoir des informations... Mais pour le moment, il voulait savoir plus important :


"La concurrence, je dois m'attendre à quoi ?"

Morgana roula des yeux :

"La Terre repousse les médecins et humanitaires qui voudraient y mettre les pieds, et le but de la mission repousse les militaires et chasseurs de primes. Je pense que les seuls intéressés seront ceux de votre corps de métier. De plus... Il n'y a aucune récompense sur ce contrat. Vous devrez vous payer avec ce que vous trouverez sur le chemin."

Si ça concernait pas la Terre, il aurait déjà refusé en entendant la paie ! Mais un autre sujet l'intéressait, soudainement :

"Ayaap est pas sensé avoir un bon pactole, à sa disposition ? Pourquoi elle n'a rien mis ?"

"Vous l'avez vue, Kayte... Rassurez-moi : Vous ne pensez pas vraiment qu'elle est du genre à garder ses possessions pour elle, ja ?"

Réfléchissons : Appartient à un ordre. Est résolument trop altruiste pour me foutre la paix durant mes nuits. Ne cherche aucun intérêt à ses actions.

Elle doit être encore plus pauvre qu'une sainte. Pourquoi je pose la question...

Question de base.

"Bon, les deux terriens d'hier. On les cuisine quand ?"

Morgana eut un franc sourire sadique :

"Déjà fait ! Rien qu'en me voyant rentrer en contre-jour, il s'est tellement pissé dessus qu'il aurait voulu se suicider ! Je l'ai... aidé, dans ce domaine."

Le sourire en coin de Valéria n'était pas mieux :

"Vous me sous-estimez, Kayte. Je ne suis pas consort pour rien ! Ah, il a appris le respect, au moins. Si tant est qu'il puisse encore bouger..."

Faisant abstraction des expressions faciales, qui commençait a devenir habituelles pour lui, il enchaîna :

"Ouais tiens d'ailleurs : Consort. Vous étiez mariée à votre soeur ?"

Il avait sûrement manqué de tact, quand la Nagyari s'était levée de son siège en hurlant :

"QUOI ? DE QUEL- Oh. Oui, évidemment."

Et elle avait mauvais caractère, en plus ! Mauvais caractère, mais retenue correcte.

"Non, je ne suis pas mariée à ma défunte soeur. Que je ressusciterai, d'ailleurs."

La sanguinaar avait coupé d'un :

"Pas avant la peine monumentale qu'elle se prendra."

Valéria avait secoué la tête et continué :

"Elle doit être dans le même état que cet homme, ici présent. En sachant que c'est sûrement votre mari qui l'a détruite, elle doit être encore pire. Foutez-lui la paix."

"On est pas mariés. On dort même plus ensemble depuis que... Oh, merde..."

La Nagyari était intéressée, soudainement, mais la conversation avait tourné court : Morgana ne voulait pas lui en parler. Kayte, lui, comprenait très bien qu'apparemment, le fait de devoir partager à deux un seul type n'était pas aussi simple que ce qu'elle avait essayé de lui faire avaler. Il changea le sujet :

"Bon, consort ? Ca veut dire quoi, alors ?"

Elle l'avait regardé comme si il était alien avant de répondre :

"Con-sort ? Partagent le même sort ? C'était ma soeur, j'étais l'héritière ! A votre avis, quel autre titre ? Avez vous d'autres questions en réserve, de cet acabit ?"

C'est vrai qu'au fond, il s'en branlait, en fait ! Il y avait plus important : La Terre.

"Les deux terriens, ils ont dit quoi ? Je veux pas les détails de leur état, je veux leur infos !"

Morgana fût la première à répondre :

"Alors de mon côté, je lui ai pas posé cette ligne de questionnement. J'étais à peine au courant qu'Ayaap avait posé un contrat. Ce qui m'intéressait, c'était de savoir comment ils s'y étaient pris pour tendre leur piège. Apparemment, il y avait quatre groupes : Le premier au Sanctuaire, qui s'est retrouvé en difficulté quand Ayaap s'est rebiffée, contre toute attente. Les pauvres, ils ne vous serviront à rien, dans leur état."

Valéria écoutait très, très attentivement, de son côté.

"Bref, ce groupe là évincé par la crise de nerfs suivant l'interrogatoire que Deadlock lui a passé suite aux événements de Phobos, un second groupe, simultanément, s'est rendu a la ruche Seeker équipé de (tenez vous bien) : Un projeteur sub-zéro. Ca avait plutôt bien marché, pour eux. Geler leur passage dans la ruche leur avait empêché de finir compressé dans un couloir se refermant sur eux ou de se faire oblitérer par une horde de gaunts. MAIS."

Elle eut un sourire en coin en continuant :

"Apparemment pour eux, ils sont tombés sur Deadlock qui avait quitté les labos pour venir se renseigner sur Ayaap en détail. Et vous, d'ailleurs. Tout grand qu'il était, il est arrivé dans le dos du groupe et a matraqué le propriétaire du canon à glace à mort. Il commençait à galérer contre le restant du groupe, ayant perdu l'avantage de la surprise, quand Phyro et A-1 sont arrivés la bave aux lèvres, prenant l'occasion de piéger les survivants désormais dépossédés de leur canon et, également, de leur champ Zéro."

"Attendez attendez !", coupa Kayte, "Vous voulez dire que Phyro, la brute gigantesque d'hier, galérait contre 5 connards ?"

"Aussi incroyable que cela puisse paraître, les "5 connards" disposaient d'un très bon champ zéro qu'ils s'amusaient à bourrer dans une ruche. Autant vous dire que dans le flux télépathique constant de l'endroit, même lui (surtout lui en fait) n'était pas bien. Sans l'intervention de Deadlock, ils auraient ravagé l'endroit avant que les Seekers aient eu le temps de se couper de leur réseau, et seraient partis comme des fleurs. Par contre, une fois revenu à lui, Phyro n'était réellement pas content. Quand il a sondé les types et qu'il a appris l'existence d'un groupe en route vers ma position..."

Valéria expliqua ça pour elle :

"Phyro a un très gros point sensible sur lequel il ne rigole pas, et ma soeur l'a très vite appris quand elle a essayé de mettre l'accent sur ce qu'elle allait vous faire une fois le Gardien neutralisé. C'est ce qui l'a tuée, d'ailleurs. Son talent étant d'absorber ceux des autres, elle a... Surchargée à la place du Phyro. Ce qui a laissé le champ libre à votre compagnon vindicatif pour venir lui... Eh bien... Lui exploser les dents et lui envoyer de plein fouet un cartouche de Mass Driver. Je suis sûre que la balle doit être rendue dans la galaxie voisine, à l'heure qu'il est !"

Kayte demanda vite fait :

"Mass Driver ?"

Ce fût Morgana qui répondit :

"C'est un gros gros canon qu'il a inventé, un jour. Évidemment, l'arme n'est pas sensée fonctionner, et il essaierait via un tube de sopalin que ça rendrait pareil, mais grâce à mes compétences en mécanique, on a réussi à concevoir un modèle semi-fonctionnel. BRRREF ! Le sien ! C'est une arme de destruction massive qui tirera une balle cinétique en ligne droite à une vitesse égalant celle de l'infini après un temps de charge psychique d'environ trois secondes. L'arme est capable de perforer des planètes entières. Si seulement elle disposait de plus d'une cartouche... En contrepartie, le recul de cette merde est é-norme. Quand il tire, il vole sur vingt mètres, et je ne rigole pas sur la distance. Enfin bref, la reine s'est retrouvée à devoir subir un projectile allant vitesse infinie, le tout en étant sous surcharge émotionnelle. Je vous laisse imaginer le résultat. Mais le sujet principal, s'il vous plait !"

Les deux autres agitèrent la tête en guise d'accord. Elle revint donc sur le sujet :

"...bref, à ce moment, vous, Kayte, étiez au bar, et vous avez tout vécu. Passons aux labos : Après avoir tenté de soudoyer le personnel pour se débarrasser des Doxs, plan qui aurait dû réussir si Elyseum n'avait pas eue une crise de conscience après son passage sur Phobos, le groupe là-bas s'est fait littéralement dessouder la gueule par Kinetic. Peu de gens le savent, mais le concierge maniaque et très serviable a passé sa vie a nettoyer des salles usagées, ja ? Mort, vivant, pour lui, quelle différence ?"

Personne n'osait trop donner la réponse. Elle sortit quand-même :

"La quantité de soude à utiliser. Sur ce coup, Elyseum a appelé Deadlock, les deux se sont rejoints dans les quartiers du Robust tandis que je leur transmettais les coordonnées du vaisseau en orbite. Une visite plus tard, ils étaient en train de confronter la terrienne dans l'ancien pas de tir des artilleurs. Donc, si je devais résumer..."

Elle prit un moment pour considérer Kayte. Et conclut son rapport :

"Vous avez, plus ou moins directement, sauvé tout le monde. Vous avez éveillé la curiosité de Deadlock qui n'aurait jamais connu Ayaap, vous avez provoqué une crise de conscience à Elyseum, vous avez fait un scandale psychique avec vos balises et vous avez même neutralisé deux terriens. Trois, si on compte celui que True Man et Platypus ont, euh... Artillé... Et, même si elle n'a pas bien fini, vous avez sauvé la vie d'Ayaap. Si elle ne vous avait pas connue, elle n'aurait jamais passé un sale quart-d'heure à se faire interroger par Deadlock, et n'aurait probablement pas disjoncté quand les terriens ont tenté de la ramener de force sur Terre. Tout le monde vous en doit une, finalement. Et vous, Sunslayer ?"

Le rapport fut plus concis :

"Sans raconter ce qu'il a subi ? Impossible. J'ai surpris un intrus rôder derrière mon protégé sur ma pelouse. Je l'ai emmené au sous-sol, dans la pièce à côté du vôtre, et je lui ai vrillé ses oreilles internes jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus. A un moment, il s'est décidé a me raconter ses secrets..."

Elle s'était penchée vers Kayte, visiblement amusée :

"Figurez-vous qu'il vous en voulait !"

Kayte fût surpris, ce que la Nagyari semblait exactement attendre. Il n'eût même pas le temps de poser la question qu'elle y répondait déjà :

"Apparemment, votre nouveau produit, la balise en question, n'était pas passée inaperçue pour eux. Redoutant que vous ne les mettiez ENCORE PLUS dans le mal, ils ont lâché quelqu'un du groupe contre Morgana sur vous. Celui-ci-"

Morgana coupa le temps de préciser :

"Celui que j'ai interrogé, d'ailleurs !"

Sa queue battait dans tous les sens. Valéria reprit donc :

"...celui-là même se voyant défait par votre forte poigne, Kayte, et, oserai-je ajouter en ayant consulté les archives, votre distorsion (je reviendrai dessus plus tard), ils vous en ont dépêché un autre, venu des laboratoires, d'où, si leur plans ne s'étaient pas fait contrarier, ils auraient dû se débarrasser des Doxs. D'ailleurs, je ne reviendrai pas dessus, je pose directement la question : Qu'est-ce que les Doxs font là, en vie, au milieu de tout le monde ?"

Morgana leva une paume.

"La même chose que vous. Vous comprenez, ja ?"

La consort haussa les épaules :

"...peu importe. Ce terrien mis au tapis par votre ami le golem, apparemment inclus dans la liste de mes détracteurs..."

Kayte interrompit à son tour :

"C'est moi qui reviendrai sur ce sujet."

Je n'ai pas grande rancune, envers lui. Les affaires sont les affaires.

La consort sembla se demander si les interruptions faisaient partie des sports nationaux et continua :

"...le dernier a tenter son coup le fit uniquement par pur esprit de vengeance, sauf que son plan se solda par sa rencontre avec mon illustre personne et ne lui octroya qu'une entrevue personnelle avec mes compétences dans le domaine de la justice Nagyari et un aperçu grandeur nature de mon talent."

Kayte redouta de poser la question, mais c'était le moment où jamais :

"C'est... Euh... Quoi vot-"

Ce fût la pire réponse possible qu'il entendit :

"Voyez par vous même."

Il commençait à reculer quand il entendit la Nagyari bien trop satisfaite de la question, qui, peu de temps auparavant, avait fait tomber Morgana comme une mouche commencer à hurler :

"SI-

Il s'effondra au sol, pris d'une nausée monumentale. Sa tête tournait comme dans une centrifugeuse. Il tenta, par réflexe, d'utiliser ses bras pour se redresser. Le mouvement alla trop loin, et il ne fit que se débattre sur place. Conscient que quelque-chose ne tournait pas rond, il essaya de vérifier si son bras était encore là. Le membre passa devant ses yeux. Il n'avait pas réellement l'impression que ça ait été le sien, qu'il avait aperçu. Le seul indice fût la manche de smoking. Il vérifia si il arrivait encore a sentir quelque-chose : Il disposait bien du sens du toucher, mais son cerveau refusait de raccorder le toucher à l'information, et de ce fait il avait un mal fou à déterminer une conclusion à ce qu'il sentait.

"..... ? .... .... .... ............. ..... !"

Il réussit à regarder les deux complices. La tête lui tournait trop pour que l'image ait du sens. En fermant les yeux, il comprit que c'était encore pire.

Il essaya de penser.


.'... ........ ! .... ..... ........ !

C'était pas concluant. C'était même carrément angoissant ! Il essaya de coordonner de nouveau sa remise droite et... C'était toujours autant de la merde.

".'... .. ............ ! .. .. ....... .... .... . ........ .... ... ...., ............ !"

Soudain, il se sentit secoué par une paire de mains. Il ouvrit les yeux tandis que Valéria lui hurlait :

"PENSEZ A RESPIRER ! J'AVAIS PAS ENVISAGÉ CE FAIT !"

OH PUTAIN MAIS OUAIS J'ÉTOUFFE EN FAIT !

Reprenant une respiration quelque peu difficile, il se redressa tant bien que mal, tel une épave, sur son siège. Il ne savait pas trop si elle lui avait infligé ça pour une quelconque vengeance mesquine, l'envie de se sentir supérieure ou juste pour qu'il comprenne parfaitement le concept. Désorienté par l'expérience, il demanda :

"Bon alors du coup, c'est quoi ? Je vais être franc, j'ai rien saisi du tout !"

Valéria tendit une paume vers la sanguinaar, qui était visiblement inquiète, pour lui accorder le droit d'explication :

"T'as réellement pas deviné ? T'as bien fait des cours d'anatomie, ja ? Elle peut pourrir à volonté les oreilles internes. Y'a que trois espèces dans la galaxie qui peuvent y résister, et Phyro n'en fait pas partie. C'est fou à quel point un si petit truc peut être autant vital, ja ?"

C'est vrai qu'il n'était pas bien du tout. La sanguinaar continua :

"Comme vous êtes outremondien, vous avez en plus oublié de respirer, durant l'épisode. Ca a duré qu'environ 20 secondes. C'était long, ja ? D'ailleurs, tant que j'y suis... Vous pensez bien à manger et à boire ?"

Boire ? Ah oui, oui. Manger ? Oui, mon dernier repas était la boîte de pâte nutritive il y a déjà de ça plus de 24 heures dans le vaiss-et merde.

"J'ai pas mangé depuis un jour, merde !"

Morgana regarda la Nagyari. Celle-ci se justifia :

"Parce-que vous pensez que je sais cuisiner ? J'avais des esclaves, pour ça !"

La sanguinaar se justifia à son tour :

"J'ai un compagnon, pour ça !"

Kayte regarda le lot. Aurait volontiers sorti un "Vous puez la défaite !", mais...

"J'avais des Patels, pour ça ! On pue la défaite, c'est horrible !"

La sanguinaar regarda son intercom. Souria :

"J'ai un plan, pour faire d'une pierre deux coup. Valéria, vous allez rencontrer Ayaap. Elle est... Ah, vous comprendrez. Kayte, vous allez manger outremondien, aujourd'hui. Que vous appréciez ou pas, au moins, vous aurez l'impression de manger quelque-chose de nourrissant. Il n'est que dix heures, et vous allez en avoir pour un mois à monter un groupe compétent. Valéria pourra peu vous aider vu qu'on la déteste bien trop pour que les Seekers laissent passer ça, mais par contre, elle pourra certainement vous apprendre à gérer votre distorsion à votre avantage... Et votre don d'augure."

"PARCE-QUE C'EST UN AUGURE ? MERVEILLEUSE NOUVELLE !"

Elle était bien, bien trop enthousiaste à cette idée. Morgana ruina ses espoirs rapidement :

"C'est même pas sûr, en vérité. J'ai des gros doutes, et Phyro pense avoir ferré un truc. Et que ce soit vrai ou pas, pour contrebalancer, il n'a aucune masse musculaire. Faites-lui gagner du muscle, où c'est moi qui vais m'en charger. Hors de question que quelqu'un comme lui parte sur Terre avec son physique de fragile..."

Valéria n'était pas de cet avis :

"Pf. Pas besoin de muscles quand on a la victoire absolue à portée de main en escrime !"

Morgana, elle, n'était pas d'accord :

"Non. Il a besoin d'être capable de fuir pour sa vie si il en a besoin. Avec son physique présent, même en train de me réveille (et il sait lui-même que je mets LONGTEMPS à me réveiller) je le rattraperais rien qu'en trottinant !"

La simple pensée visuelle de courir de toutes ses forces pour se faire rattraper par la démarche sautillante de la sanguinaar n'était clairement pas rassurante. De plus, coïncidence ou pas, sa réplique lui rappelait étrangement son rêve. Il fit abstraction de commentaires quand Valéria continua :

"J'y veillerai, donc. Une arme de prédilection ?"

Au hasard...

"Le sabre d'abordage, ça compte ? C'était à... Un ami."

Les deux étaient parfaitement dupes :

"L'ami qui a fini avec une balle dans le dos, ja ?"
"Oui oui, le fameux ami, et un jour il nous annonce que sa fille reprend le trône à notre place et qu'il a besoin de régler des détails..."

"Attendez attendez. Vous essayez de me faire deviner que je vais recevoir, moi, un businessman, un entraînement physique ET psychique avant d'être capable de quitter les frontières de l'Axiome ?"

Morgana pouffa de rire :

"Nan, tout de même pas !"

Ah, c'est rassurant ! J'ai cru un instant que-

"Dans votre état, je ne vous laisserai même pas quitter la planète ni même affronter une araignée malthienne !"

SALE PUTE ! TU SAIS QUI JE- Bah. Peu importe. Chaque chose en son temps. Apprendre l'escrime ou me faire gagner des muscles ne devrait pas être une grande difficulté, pour moi ! Et après... A moi la Terre !

Peut-être même que je lâcherai cette planète de malades quand j'y serai !

J'ai rien à foutre parmi ces abrutis. Ca va prendre l'eau, leur affaire ! Ils sont trop cons pour survivre !

Tout se déroulait plus ou moins comme prévu, au fond. Pendant ce temps, Morgana quittait le bureau et appelait, visiblement impatiente :

"Bon allez, vous venez ? J'ai faim, moi !"
Quelque-chose ne va pas ? jvhap

Notaproblem

Déc 22, 2018, 02:14 am #222 Dernière édition: Déc 22, 2018, 02:17 am par Notaproblem
Ca va être les vacances, j'vais pas être là pendant deux semaines (dépend de si j'ai un ordinateur sur place), alors j'ai fini mon épisode ce coup-ci !

La fin d'un grand moment axé sur les moments chaleureux, les drames personnels et autres trucs du genre qui peuvent intéresser certains, emmerder d'autres, puis on enchaîne sur :

Spoiler: MontrerCacher
Une nouvelle guerre !

Juste après un funfact Terror from the deep et la Terre, évidemment.


Je mentirais si je disais ne pas avoir apprécié écrire cet arc !

Bon allez, c'était marrant deux minutes, mais je suis sensé écrire quelque-chose de respectable. On redevient sérieux, et je posterai le tout...

Dans deux semaines grand max.
Quelque-chose ne va pas ? jvhap

Kait

Ouf ça me laisse le temps de rattraper mon retard.

Notaproblem

Jan 01, 2019, 02:44 am #224 Dernière édition: Jan 01, 2019, 03:50 pm par Notaproblem
Eh bah c'est le nouvel an ! Pour fêter ça, une rapide brêve sortie avec le fion, et je lâcherai probablement le réel chapitre demain !

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C'était beau, partout ! Les bureaux du Robust étaient en effervescence, aujourd'hui. Apparemment, c'était une célébration Colonist, un des points sur lesquels ils étaient majoritairement d'accord. Une manière de célébrer le J-8 du nouvel an du calendrier Terrien, quelque-chose du genre. Une majorité des humains avaient entrepris de suspendre d'étranges cordes à poils scintillants, et l'un d'eux avait même mis un conifère bariolé au milieu de l'ancien salon d'Ozgär, devenue salle du personnel improvisée. Tout allait bien, les Colonists avaient tout prévu. Le Vibar rentra dans la pièce, tout content d'avoir trouvé une espèce d'amuse-gueule symbolisant un morceau de bois qui traînait dans la cuisine. Il se serait contenté d'un jambon, ou quelque-chose du genre, mais la sensation de froid n'était pas plus mal ! Le château était bien trop chauffé !

Son allégresse hivernale fit place à un retrait discret et pragmatique quand le faux plantoïde entendit :


"O'course, ya fokken prick ! Je l'avais, ta bûche ! Sauf que le Vibar a posé les yeux dessus, et bah merde, c'est un Vibar ! Tu t'attendais à quoi ?"

Stupides humains, avec leur stupide système de possessions personnelles et leur stupide manie de ne jamais scanner leurs objets tels quels !

Il allait pour retourner patrouiller dehors quand un autre humain manqua de le percuter, en se dirigeant en catastrophe vers la salle, hurlant à peine rentré :

"J'ai entendu, les mecs ! Dites-vous que j'ai prévu le coup, et devinez-quoi : Vous m'en devez une !"

L'humain en colère se retourna et demanda, surpris :

"Fokken hell ! How ? Tu l'as scanné ? Mais je suis parti me vider qu'en cinq minutes top chrono !"

L'arrivant, devant les deux incrédules, sortit une bouteille de liquide et l'agita en triomphant :

"Devine qui t'a donné envie de chier ? Tu te rappelles pas m'avoir mis au défi de trouver la recette de ta bûche avant que tu la serves ? Jawohl, pari tenu ! Et pari gagné, d'ailleurs ! Devine ce que j'ai en stock ?"

Le cuistot leva un sourcil :

"J'crois plutôt que t'as scanné le mock-up ! Bien essayé, mais-"

L'empoisonneur leva les épaules, et transmatièra la bûche. Le cuistot se rendit à l'évidence :

"...fok. Bon, bah t'as sauvé Noël !"

Stupides humains et leur stupide chance et leur stupides fêtes... Comment je pouvais savoir ? Y'en avait une centaine en béton, il fallait les voir ! Je pensais que le seul comestible était un indésirable ! En plus, ça ressemblait à un biscuit, dans le noir ! Pas un gâteau pour quinze personnes à table !

Le compagnon du cuistot demanda, l'air de rien :

"Mais dis voir, t'as fait comment pour trouver la bonne bûche parmi les fausses ?"

L'autre leva les épaules :

"J'étais derrière le Vibar. Lui, quand il est rentré, il a eu bon pif' ! Il a directement foncé sur la bonne !"

STUPIDE HUMAIN AVEC SON STUPIDE PLAN ! ON VA VOIR QUI EST STUPIDE, MAINTENANT !

Il allait pour le dévorer tout cru quand un nouvel arrivant enfonça la porte, bousculant de nouveau le Vibar, et annonça à la totalité de la salle dont les deux Colonists blancs de choc devant la scène d'horreur avortée du Vibar s'apprêtant à engloutir leur inconscient pote :

"Hé, vous vous rappelez quand Phyro gueulait "Y'a toujours un CONNARD pour me ruiner mon Noël" ? Bah dites-vous qu'on a une vingtaine de mecs à auditionner pour un cas d'agression caractérisée et en groupe ! Rangez la bûche, on pourra la bouffer demain ! Pour le moment, venez-vite, y'a du travail à faire !"

Tant mieux ! Je ne fête pas ces célébrations, un repas sans attente, c'est moins long et c'est mieux !

La salle de personnel se retourna, et commença a se plaindre plus ou moins bruyamment. Les réactions allèrent d'une flopée d'insultes en irlandais, un type au coin du feu laissant tomber son journal en levant un sourcil, un Flottant relâchant des fumées de dépit en cassant sa canne de billard en deux alors que son adversaire, un Nocta, reposait sa canne beaucoup trop minutieusement et lentement le long de la rambarde, le responsable de la salle qui ferma plus bruyamment que nécessaire le distributeur automatique, un enième arrivant, faisant demi-tour en marmonnant "C'est pas juste...", un Rethell bien enfoncé dans son siège qui se réveilla en sursaut tout en hurlant, pas bien émergé "M'EN FOUS J'IRAI PAS !" avant d'instantanément se rendormir, un aviaire qui cessa de regarder la cible de fléchettes de côté, ratant son lancer à cause de son angle mort de face, un Mamba tombant de cheminée et glissant vers la porte, sifflant de frustration, et Deadlock qui passait au haut-parleur de la salle "...vous allez venir, tas de prises de terre défectueuses ?".

L'empoisonneur, lui, se contentait de faire demi-tour, ignorant le Vibar, et fulminant à l'annonceur :


"Scheiße ! Le Phyro à raison ! Y'a toujours un connard pour me gâcher Noël !"
Quelque-chose ne va pas ? jvhap

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